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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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chargé de leur hôte, M. de Beaujeu, qu’il ne termina qu’en arrivant à la porte du temple élevé à l’hospitalité par cet éminent professeur.

CHAPITRE XII.
    « C’est ici qu’on instruit ces héros emplumés,
    « Ces coqs, dès leur enfance, à vaincre accoutumés.
    « Voyez ces champions, frais sortis de l’écaille ;
    « En guerriers valeureux ils se livrent bataille.
    « Déjà, la crête en l’air, l’éperon menaçant,
    « Les plumes sur leur cou d’ire se hérissant,
    « Des Césars de leur race ils montrent le courage. »
    Le Jardin aux Ours.
     
    Un Ordinaire, mot ignoble aujourd’hui, était, dans le temps de Jacques I er , une institution nouvelle, aussi à la mode parmi les jeunes gens de ce siècle, que les clubs de la première classe le sont parmi les fashionables du nôtre. Il en différait principalement en ce qu’il était ouvert à quiconque avait une mise décente et l’assurance nécessaire pour s’y présenter. Toute la compagnie dînait communément à la même table, et le chef de l’établissement y présidait comme maître des cérémonies.
    M. le chevalier de Saint-Priest de Beaujeu (comme il se qualifiait lui-même) était un fin Gascon, au corps fluet, et âgé d’environ soixante ans. Il avait été banni de son pays, disait-il, à cause d’une affaire d’honneur dans laquelle il avait eu le malheur de tuer son adversaire, quoique ce fût la meilleure lame de tout le midi de la France. Ses prétentions à la noblesse étaient soutenues par unchapeau à plumes, une longue rapière, et un habit complet de taffetas brodé, presque encore neuf, taillé à la dernière mode de la cour de France, et garni, comme un mai, de tant de nœuds de rubans, qu’on calculait qu’il devait y en entrer au moins cinq cents aunes. Malgré cette profusion de décorations, il existait pourtant des gens qui trouvaient M. le chevalier si admirablement à sa place dans le poste honorable qu’il remplissait, qu’ils croyaient que la nature n’avait jamais eu l’intention de lui en donner un plus élevé d’un pouce. Cependant une partie de l’amusement que trouvaient en cette maison lord Dalgarno et d’autres jeunes gens de qualité était de traiter ironiquement M. le chevalier avec beaucoup de cérémonie ; et le troupeau d’oisons vulgaires qui la fréquentaient, voulant les imiter, lui témoignait un respect véritable. Cette circonstance ajoutait encore au caractère suffisant et avantageux du Gascon ; il lui arrivait souvent de sortir des bornes que sa situation devait lui prescrire, et il avait la mortification d’être forcé d’y rentrer d’une manière peu agréable.
    Lorsque Nigel entra dans la maison de ce personnage important, résidence naguère d’un grand baron de la cour d’Élisabeth, qui, à la mort de cette illustre reine, s’était retiré dans ses terres, il fut surpris de la beauté des appartemens qu’elle contenait, et du nombre de personnes qui y étaient déjà rassemblées. De toutes parts on voyait flotter des plumes, briller des éperons, des dentelles et des broderies, et le premier coup d’œil semblait justifier l’éloge qu’en avait fait lord Dalgarno, en disant que la compagnie était presque entièrement composée de jeunes gens de la première qualité. En examinant les choses de plus près, il n’en porta pas un jugement tout-à-fait aussi favorable. On pouvait aisément découvrir plusieurs individus qui ne semblaient pas tout-à-fait à leur aise sous le costume splendide qu’ils portaient, et qu’on pouvait par conséquent regarder comme n’étant pas habitués à tant de magnificence ; et il y en avait d’autres dont les vêtemens, quoiqu’en général ils ne parussent pas inférieurs à ceux du reste de la société, laissaient apercevoir, quand on les examinait de plus près, quelques-uns de ces petits expédiens par lesquels la vanité s’efforce de déguiser l’indigence.
    Nigel eut peu de temps pour faire ces observations, car l’arrivée de lord Dalgarno fit sensation, et occasiona un murmure général dans la société, parmi laquelle son nom fut répété de bouche en bouche. Les uns s’avançaient pour le voir, tandis que les autres reculaient pour lui faire place. Les jeunes gens de son rang s’empressaient de venir le saluer, ceux d’une qualité inférieure examinaient ses moindres gestes pour les imiter, et cherchaient à graver dans leur mémoire la coupe des vêtemens qu’il

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