Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions
multiplient.
L’infidélité de l’humanité a été à l’origine des premières voix évangélisatrices mais ceux qui sont fidèles en sont encouragés et remerciés
chaque jour davantage. La terre, au contraire, est à l’origine de l’âme
vivante. Il n’y a que ceux qui sont déjà fidèles qui ont intérêt à refouler
leur passion du monde pour que leur âme vive pour toi. Elle était morte
quand elle vivait dans les plaisirs, les plaisirs mortels, Seigneur. Tu es
l’unique plaisir vivant des cœurs purs.
30.
Tes serviteurs ne doivent plus maintenant travailler sur la terre
comme dans les eaux infidèles, en annonçant des miracles et des mystères, en parlant avec des mots énigmatiques, qui retiennent l’attention
de l’ignorance, mère de l’admiration dans la peur inspirée par des signes
secrets. C’est bon pour les fils d’Adam qui t’oublient, se cachent de ton
visage et deviennent leur propre abîme. Non, ils doivent travailler sur la
terre aride, séparée des gouffres abyssaux. Ils doivent être des exemples
pour les fidèles par la vie qu’ils mènent et qui doit les inciter à les imiter.
Oui, cherchez Dieu et vous vivrez, n’est pas pour eux une simple parole
mais une invitation à l’action. Pour que la terre produise une âme
vivante. Ne vous conformez pas à l’air du temps. Méfiez-vous de lui.Vous vivrez en évitant ce dont la recherche vous est fatale. Abstenez-vous de la sauvagerie cruelle de l’orgueil, de la luxure voluptueuse et
oisive, de la fausse notoriété que donne le savoir, pour que les bêtes
soient apprivoisés, le bétail domestiqué, les serpents inoffensifs. Oui,
voici une allégorie des passions de l’âme. L’excès de prétention, le plaisir libidineux, le venin de la curiosité sont les passions d’une âme morte.
L’âme ne meurt pas privée de passions. Elle meurt en s’éloignant de la
source de vie, en s’abandonnant à l’air du temps et en s’y conformant.
31.
La parole, Dieu, est la source de la vie éternelle. Elle ne passe pas. Et
ta parole nous interdit cet éloignement en nous disant : ne vous conformez pas à l’air du temps pour que la terre produise dans la source de
vie une âme vivante qui dans ta parole, par les évangélistes, se préserve
en imitant les imitateurs de ton christ. C’est ce que signifie : « selon son
espèce », parce que nous sommes stimulés par un ami qui nous dit :
devenez comme moi parce que je suis devenu comme vous 25 . Il y aura
dans l’âme vivante la douceur et la bienveillance des bêtes, selon l’ordre
que tu a donné : accomplis doucement ta tâche et chacun t’aimera. Un
bétail bienveillant qui ne mange ni trop ni pas assez, de gentils serpents
sans désir de nuire mais rusés et sur leurs gardes. Explorateurs de la
nature temporelle dont le seul but est de pouvoir contempler l’éternité
dans l’intelligibilité du monde créé. Ces animaux sont les serviteurs de
la raison. Ils suspendent leur marche mortifère et vivent avec bienveillance.
32.
Oui, Seigneur notre Dieu, notre créateur, quand nos passions auront
suspendu leur amour du monde, qui nous fait mourir de mal vivre, et
que nous commencerons à être vivants de vivre bien, accomplissant ta
parole selon ton envoyé : ne vous conformez pas à l’air du temps, alors
suivra ce que tu as ajouté aussitôt : laissez-vous transformer par votre
intelligence nouvelle 26 . Mais ce ne sera plus selon l’espèce, comme enimitant le prochain qui nous précède ou en vivant sur l’exemple d’un
homme meilleur.
Tu n’as pas dit que l’humanité soit faite selon son espèce mais : faisons l’humanité à notre image comme notre ressemblance, pour nous
donner une preuve de ta volonté. Et celui qui a diffusé ta parole, qui a
engendré des fils avec l’évangile, ne voulait pas toujours avoir des tout
petits à nourrir de lait, à choyer comme une nourrice. Il a dit : laissez-vous transformer par votre intelligence nouvelle, elle vous aidera à discerner quelle est la volonté de Dieu, bonne, agréable, parfaite 27 . Tu lui
apprends à voir, il en est déjà capable, la trinité de l’unité et l’unité de
la trinité. Et après le pluriel : faisons l’humanité, on ajoute pourtant au
singulier : Dieu fait l’humanité. Après le pluriel : à notre image, on
ajoute au singulier : à l’image de Dieu. L’humanité est transformée dans
la connaissance de Dieu à l’image de celui qui l’a créée, et
Weitere Kostenlose Bücher