Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions
volonté est immuable. Ton essence : une
connaissance et une volonté immuables. Ta science est immuable, sa
volonté est immuable. Ta volonté est immuable, sa connaissance est
immuable.
Et pour toi, il est injuste que la lumière qui se sait immuable puisse
être connue du monde changeant qu’elle a éclairé.
C’est pourquoi je suis pour toi comme une terre aride. Incapable
d’être ma propre lumière, incapable d’être mon propre assouvissement.
près de toi la source de la vie
et dans ta lumière voir la lumière
20.
Qui a rassemblé les amers 17 en une seule communauté ?
Ils n’ont qu’un seul but : un bonheur temporel et terrestre auquel ils
sacrifient tout, quelles que soient les fluctuations diverses de leurs
innombrables soucis.
Qui, Seigneur, si ce n’est toi ?
Tu as dit aux eaux de se rassembler dans un unique rassemblement,
au sec d’apparaître en ayant soif de toi, parce que la mer est à toi, que
tu l’as faite, et que tes mains ont fabriqué la terre aride 18 .
Ce qu’on appelle mer, c’est le rassemblement des eaux et non l’amertume des volontés.
Oui, tu contiens les âmes cupides et méchantes, tu fixes des limites
aux eaux qui gonflent et sur lesquelles leurs flots viennent se fracasser.
C’est bien la mer que tu as faite sur l’ordre de ta puissance qui s’étend
sur tout.
21.
Et les âmes qui ont soif de toi, qui t’apparaissent différentes, par leur
désir, séparées de la communauté des eaux amères, tu les irrigues d’une
source cachée de douceur pour que la terre aussi donne son fruit.
Oui, elle donne son fruit.
Et sur ordre de toi, Seigneur Dieu, notre âme fait germer des actions
d’amour, chacune selon son espèce. Elle aime son prochain en subvenant à ses besoins physiques. Semence qu’elle porte en elle sur le mode
de la réciprocité, notre compassion venant en effet de notre propre
infirmité qui nous pousse à subvenir à ceux qui manquent de tout, et à
leur porter secours par réciprocité, comme nous voudrions qu’on nous
porte secours si nous venions nous aussi à manquer de tout. Depuis les
choses de première nécessité, comme l’herbe à semence, jusqu’à une
solide assistance protectrice et réconfortante, comme l’arbre à fruits, ou
à bienfaits, pour arracher la victime d’une injustice de la main du puissant, avec la garantie réconfortante et solide de pouvoir se réfugier à
l’ombre d’un jugement juste.
22.
Oh Seigneur, je t’en prie, fais naître comme tu sais le faire, comme tu
donnes la gaieté et le talent, oh fais naître de la terre la vérité.
Que la justice abaisse son regard du haut du ciel. Que dans la voûte
du ciel des lumières soient faites.
Partageons notre pain avec l’affamé. Invitons chez nous le sans-abri.
Habillons qui est nu. Ne rejetons pas ceux qui appartiennent à notre
semence.
Tu vois comme sont bons les fruits nés sur la terre.
Oh ! notre lumière éclate à temps.
Agir sur cette terre, c’est récolter les fruits du bonheur là-haut.
Contempler la parole de vie et apparaître alors comme des lumières
dans le monde, accrochées dans le ciel de ton écriture.
Tu discutes avec nous. Tu veux que nous distinguions l’intelligible du
sensible, comme le jour et la nuit. Certains d’entre nous se consacrent à
l’intelligible, d’autres au sensible. Et alors tu n’es plus seul dans le secret
de ton jugement, comme avant l’existence du ciel, à séparer la lumière et
le noir. Mais tes créatures spirituelles, chacune à sa place dans ce même
ciel, par la révélation de ta faveur sur tout le globe, brillent sur la terre,
séparent le jour et la nuit et servent à distinguer les temps. Les choses
anciennes ont passé, les choses nouvelles sont là. Le salut est plus proche
de nous qu’au moment où nous sommes entrés dans la fidélité. La nuit est
avancée. Le jour approche. Tu couronnes l’année de tes bienfaits. Tu
envoies des ouvriers pour ta moisson que d’autres se sont fatigués à
semer 19 . Tu en envoies même d’autres semer pour une ultime moisson.
Tu combles les vœux que nous formulons. Tu bénis les années du
juste. Mais toi tu es toujours le même. Tes années n’ont pas de fin. Tu
prépares même un grenier pour les années passées.
23.
Oui, aux temps voulus, tu donnes sur la terre les biens du ciel.
Oui, le Souffle fait à l’un le don de dire la sagesse – la grande
lumière –, pour ceux qui aiment la lumière de la vérité,
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