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Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions

Titel: Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Boyer
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l’expression de
Dieu lui-même. Quoi d’imprévu pour toi qui connais tout ? Rien
n’existe que tu ne connaisses. Alors pourquoi expliquer si longuement
que la substance qui est Dieu n’est pas destructible puisque si elle l’était
elle ne serait pas Dieu ?
    7.
    Je cherchais d’où vient le mal. Je cherchais mal. Je ne voyais pas que
le mal était dans mon investigation même.
    Mon esprit s’est représenté la création entière, tout ce qui est à portée de nos sens : la terre et la mer, l’air et les étoiles, les arbres et les animaux mortels ; et également tout ce que nous ne pouvons pas voir : la
voûte du ciel supérieur, tous ses anges et l’ensemble de ses entités spirituelles, mais j’en faisais aussi des corps physiques à qui mon imagination attribuait une place ou une autre dans l’espace. J’ai fait de ta création une seule grande masse en distinguant différentes espèces de
corps : les corps réels et les esprits que j’inventais. Je l’ai faite aussi
grande qu’il m’a plu. Pourtant pas autant qu’elle l’était – je ne pouvais
le savoir. Et absolument bornée de partout.
    Mais toi, Seigneur, tu l’entoures de toutes parts et tu la pénètres à
l’infini comme une mer sans limites sur l’immensité. Une mer unique
infinie, avec à l’intérieur une éponge aussi grosse qu’on voudra mais
bornée. Une éponge saturée de cette mer immense. C’était l’image que
je me faisais de ta création, finie et pleine de toi infini. Voici Dieu, je
disais, voici ce que Dieu a créé. Dieu est bon, et supérieur de beaucoup,
de très loin à sa création. Il est bon et il l’a créée bonne.
    Est-ce bien de cette façon qu’il l’entoure et la remplit ? où est le mal
alors ? d’où vient-il ? par où s’est-il insinué ? quelle est sa racine ? quel
est son germe ? Ou peut-être que le mal n’existe pas… Mais alors pourquoi en avoir peur ? pourquoi chercher à éviter ce qui n’existe pas ? Et
si notre peur est sans raison, le mal c’est la peur elle-même qui nous
excite et nous torture inutilement. Mal d’autant plus grave que nous
n’avons pas à en avoir peur.
    Or nous avons peur. Soit le mal existe et nous en avons peur, soit
c’est la peur elle-même qui est le mal.
    D’où vient-il puisque Dieu qui est bon a tout fait bon ? C’est vrai
qu’en tant que bien premier et supérieur, il a fait des biens mineurs.
Néanmoins, tout est bien : la force créatrice et ses créations.
    D’où vient le mal ? Est-ce que dans le processus de la création il y
aurait eu de mauvais matériaux ? et Dieu l’aurait façonnée et composée
en y laissant quelque chose qu’il n’aurait pas transformé en bien ? mais
pour quelle raison ? était-il impuissant, le tout-puissant, au point de ne
pouvoir tout changer et transformer, et qu’il ne reste rien de mal ? et
enfin, pourquoi a-t-il voulu faire quelque chose plutôt que de faire en
sorte que rien n’existe, en usant de cette même toute-puissance ?
    Ou alors, est-ce que cette toute-puissance pouvait exister contre sa
volonté ?
    Et si elle était éternelle, pourquoi lui a-t-il permis d’exister si longtemps dans l’infini des espaces temporels antérieurs pour décider si
tard d’en faire quelque chose ?
    Ou encore, s’il a voulu soudain passer à l’action, pourquoi, tout-puissant, ne pas l’avoir fait plus tôt, pour que cela n’existe pas et qu’il
fût le seul à être le bien supérieur, infini, total et vrai ?
    Ou si, pour lui qui est bon, ce n’était pas bien de ne pas fabriquer et
fonder quelque chose de bon, pourquoi ne pas avoir supprimé et réduit
à néant la matière mauvaise pour en instituer lui-même une bonne à
l’origine de toute la création ? Il ne serait pas tout-puissant s’il ne pouvait pas fonder quelque chose de bon sans l’aide de cette matière qu’il
n’aurait pas lui-même fondée.
    Je remuais cela dans ma pauvre tête surchargée de soucis tranchants.
Peur de la mort. Vérité introuvable. Mais mon cœur était solidement
attaché, dans l’église catholique, à la confiance dans ton christ, notre
Seigneur et sauveur. Confiance encore informe en beaucoup d’endroits,
qui flottait en dehors de la norme de la doctrine. Mais je l’avais toujours
à l’esprit, et je m’en imprégnais chaque jour davantage.
    8.
    J’avais déjà rejeté les fausses divinations des astrologues et leurs
délires outrageants. Que ton amour m’accorde aussi cela, du

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