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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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en arrière, tournait, tournait, dansait et chantait, et la musique, de plus
en plus rapide, les entraînait tous.
    Finalement, elle s’arrêta, sur une dernière clameur. Tous
riaient, parlaient, reprenaient leur souffle, les musiciens comme les danseurs.
    — Nezzie ! Le repas n’est pas encore prêt ? J’en
ai senti l’odeur toute la journée et je meurs de faim ! tonitrua Talut.
    — Regardez-le, fit Nezzie, avec un signe de tête vers le
colosse. Ne dirait-on pas qu’il meurt de faim ?
    Les autres se mirent à rire.
    — Oui, le repas est prêt. Nous attendions seulement que
tout le monde soit prêt à manger.
    — Eh bien, moi, je suis prêt, répliqua Talut.
    Pendant que les uns allaient chercher leurs assiettes, d’autres,
ceux qui avaient fait la cuisine, apportaient les plats. Les assiettes étaient
des biens personnels. Les plats étaient souvent faits d’omoplates ou d’os de
bassin de bison ou de cerf. Les tasses, les bols étaient parfois de petits
paniers faits d’herbes étroitement tressées, de manière à les rendre
imperméables. Parfois aussi, il s’agissait de l’os frontal, en forme de coupe,
d’un daim auquel on avait enlevé les cornes. Des coquillages, acquis, comme le
sel, de voyageurs qui étaient allés jusqu’à la mer ou qui vivaient sur ses
rivages, servaient d’assiettes plus petites, de pelles à main ou de cuillers.
On servait la nourriture à l’aide de grandes louches, taillées dans l’os, l’ivoire
ou la corne, et avec des baguettes habilement manipulées comme des pinces. D’autres
baguettes, avec les couteaux de silex, servaient à manger. Le sel, rare et très
apprécié dans ces territoires de l’intérieur, était présenté à part, dans le
plus beau des coquillages.
    Le ragoût de Nezzie, qui ne faisait pas mentir son arôme, était
savoureux, gras à souhait. Il s’accompagnait des petits pains de Tulie, faits
de grain pilé, qui avaient cuit dans la sauce du ragoût. Deux oiseaux ne
pouvaient guère nourrir tout le Camp affamé, mais chacun goûta les lagopèdes d’Ayla.
Cuites dans le trou creusé en terre, les volailles étaient si tendres que la
chair se détachait toute seule. Les Mamutoï n’étaient pas habitués à l’assaisonnement
complexe qu’elle avait imaginé, mais celui-ci n’en flatta pas moins les palais
du Camp du Lion. Tout fut mangé, jusqu’à la dernière miette. Ayla elle-même
décida que la farce était savoureuse.
    Vers la fin du repas, Ranec apporta le plat qu’il avait préparé.
La surprise fut générale : il ne s’agissait pas de sa spécialité
habituelle. Il passa à la ronde des petites galettes croquantes. Ayla en goûta
une, tendit la main pour en prendre une autre.
    — Comment faire ça ? demanda-t-elle. Est si bon.
    — A moins de provoquer chaque fois une épreuve de force, je
ne crois pas qu’on pourra en refaire facilement. Je me suis servi du grain
réduit en poudre, je l’ai mélangé à de la graisse de mammouth fondue, j’y ai
ajouté des mûres, j’ai persuadé Nezzie de me donner un peu de miel et j’ai fait
cuire le tout sur des pierres brûlantes. Wymez m’a bien dit que le peuple de ma
mère se servait pour la cuisine de graisse de sanglier mais il ne savait plus
très bien comment ils l’utilisaient. Comme je ne me rappelle pas avoir jamais
vu un sanglier, j’ai pensé que je me contenterais de graisse de mammouth.
    — Goût presque pareil, dit Ayla, mais rien est bon comme
ça. Fond dans la bouche.
    Elle leva un regard pensif sur l’homme à la peau brune, aux yeux
noirs, aux cheveux crépus qui, en dépit de son aspect étrange, était, comme
tous les autres, un Mamutoï du Camp du Lion.
    — Pourquoi faire cuisine ? Il se mit à rire.
    — Pourquoi pas ? Nous ne sommes que deux, au Foyer du
Renard, et j’aime assez ça, tout en étant heureux de manger la plupart du temps
au foyer de Nezzie. Pourquoi cette question ?
    — Hommes de Clan pas faire cuisine.
    — Beaucoup d’hommes ne la font pas, s’ils n’y sont pas
obligés.
    — Non, hommes de Clan pas capables. Pas savoir comment. Pas
souvenirs pour cuisine.
    Ayla n’était pas certaine de se faire bien comprendre, mais, à
ce moment, Talut survint : il servait à chacun son breuvage fermenté. La
jeune femme remarqua alors que Jondalar l’observait, tout en s’efforçant de
garder un visage impassible. Elle tendit une coupe taillée dans un os, regarda
Talut la remplir de bouza. Le breuvage ne lui

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