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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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se posèrent enfin sur lui, il
lui sourit. Il s’assit devant son établi, le tibia d’un mammouth enfoncé dans
le sol de façon que la jointure, à peine concave, arrivât au niveau de sa
poitrine quand il s’asseyait sur une natte. Sur cette surface presque plate, au
milieu de poinçons, de burins en silex dont il se servait pour sculpter, se trouvait
l’image inachevée d’un oiseau.
    — C’est la sculpture à laquelle je travaille actuellement,
dit-il. Il la tendit à Ayla, épia son expression.
    Avec le plus grand soin, elle prit à deux mains la figurine d’ivoire,
l’examina, avant de la retourner pour la regarder de plus près. D’un air
intrigué, elle revint à la première face, puis à l’autre.
    — Est oiseau quand regarde ce côté, dit-elle à Ranec. Mais,
maintenant, sur l’autre, est femme !
    — Merveilleux ! Tu as vu cela immédiatement. C’est une
représentation que j’essaie depuis longtemps de réaliser. Je voulais montrer la
transformation de la Mère, Sa forme spirituelle. Je désire La montrer quand
Elle prend Sa forme d’oiseau pour s’envoler d’ici vers le monde des esprits,
mais sans cesser d’être la Mère, une femme. Je cherche à incorporer les deux
formes en une seule !
    Les yeux sombres de Ranec jetaient des éclairs, il ne parvenait
plus à parler assez vite. Ayla souriait de son enthousiasme. C’était là un
aspect de sa personnalité qu’elle ne connaissait pas encore. D’ordinaire, il
semblait beaucoup plus détaché, même lorsqu’il riait. L’espace d’un instant, il
lui rappela Jondalar, à l’époque où il cherchait à développer l’idée du
propulseur de sagaies. A ce souvenir, elle fronça les sourcils. Ces jours d’été
dans la vallée lui paraissaient si lointains. Jondalar, maintenant, ne souriait
presque jamais. Quand cela lui arrivait, il se montrait furieux l’instant d’après.
La conviction lui vint tout à coup que Jondalar n’aimerait pas la savoir là, en
conversation avec Ranec qui lui découvrait sa joie, son enthousiasme. Elle en
fut malheureuse, un peu irritée aussi.
11
    — Ah, te voici, Ayla, s’exclama Deegie qui traversait le
Foyer du Renard. La musique va commencer. Viens. Toi aussi, Ranec.
    En parcourant tout l’abri, Deegie avait rassemblé la plus grande
partie des membres du Camp du Lion. Elle portait, remarqua Ayla, le crâne de
mammouth, et Tornec l’omoplate peinte en rouge de lignes régulières et de
figures géométriques. Et Deegie, cette fois encore, avait prononcé le mot qui n’était
pas familier à la jeune femme. Ayla et Ranec suivirent les autres dehors.
    Des traînées de nuages, dans le ciel qui s’assombrissait,
couraient vers le nord. Le vent se levait, bousculait la fourrure des capuchons
et des pelisses. Mais personne, parmi tous ceux qui s’assemblaient en cercle,
ne semblait s’en soucier. Le foyer extérieur, qui avait été formé de monticules
de terre et de quelques pierres, pour tirer profit du vent du nord dominant,
brûla plus fort et plus haut quand on y ajouta des os et un peu de bois. Mais
les flammes étaient une présence invisible, vaincue par l’éblouissante lumière
qui envahissait le couchant.
    Quelques ossements massifs paraissaient avoir été abandonnés sur
le sol au petit bonheur. Mais ils prirent une signification particulière
lorsque Deegie et Tornec rejoignirent Mamut et s’en firent des sièges. Deegie
posa le crâne de mammouth sur deux autres gros os qui le surélevaient
par-devant et par-derrière. Tornec tenait l’omoplate dans une position
verticale. Avec un instrument fait d’un bois de cerf en forme de marteau, il se
mit à la frapper en différents endroits pour en ajuster légèrement la position.
    Ayla était stupéfaite des sons qu’il produisait : ils
étaient différents de ceux qu’elle avait entendus à l’intérieur. On avait l’impression
d’un roulement de tambour. Pourtant, le bruit était particulier, il ne
ressemblait à rien de ce qu’elle avait connu auparavant, tout en gardant la
qualité obsédante d’un souvenir familier. Dans leurs variations, les sonorités
lui rappelaient des voix. C’était un peu comme les sons qu’elle modulait
parfois en sourdine pour elle-même, mais en plus distinct. Était-ce cela, la
musique ?
    Une voix s’éleva soudain. Ayla tourna la tête, vit Barzec. La
tête rejetée en arrière, il émettait un hululement perçant qui déchirait l’atmosphère.
Il descendit jusqu’à un

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