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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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vibrato grave, qui serra la gorge de la jeune femme et
termina sur un brusque cri aigu, qui faisait l’effet d’une question laissée en
suspens. En réponse, les trois musiciens se mirent à marteler les os de
mammouth sur un rythme rapide. Ils reproduisaient le son émis par Barzec, s’accordaient
à lui par le ton et par l’émotion, d’une manière inexplicable pour Ayla.
    Bientôt, d’autres se joignirent au chant, sans paroles
articulées mais seulement par des modulations de leurs voix, accompagnées par
les instruments en os de mammouth. Au bout d’un moment, la musique changea,
prit par degrés un caractère différent. Elle se fit plus lente, créa une
impression de tristesse. Fralie se mit à chanter, d’une voix haute et douce,
cette fois sur des mots. Elle contait l’histoire d’une femme qui avait perdu
son compagnon, et dont l’enfant était mort. Ayla en fut touchée au plus profond
d’elle-même : elle pensait à Durc, et les larmes lui vinrent aux yeux.
Quand elle releva la tête, elle vit qu’elle n’était pas la seule à ressentir
pareille émotion mais elle fut plus remuée encore en voyant Crozie : la
vieille femme regardait droit devant elle d’un air impassible, son visage était
sans expression, mais des larmes ruisselaient sur ses joues.
    Fralie répéta les dernières phrases de son chant. Tronie se
joignit à elle, puis Latie. Pour la répétition suivante, la phrase se modifia.
Nezzie et Tulie, au contralto grave et profond, chantèrent avec les trois
autres. Sur une nouvelle modification, d’autres voix intervinrent. La musique
changea une fois encore de caractère. Elle devint une histoire de la Mère, la
légende des Mamutoï, du monde des esprits et de leurs origines. Quand les
femmes en arrivèrent au moment où l’Esprit de l’Homme était né, les hommes se
joignirent à elles. La musique alterna entre les voix féminines et masculines,
et un amical esprit de compétition se glissa dans le chœur.
    La musique devint plus rapide, plus scandée. Dans un élan d’exubérance,
Talut se débarrassa de la fourrure qu’il portait à l’extérieur. Il bondit au
centre du cercle, en dansant, en claquant des doigts. Parmi les rires, les cris
d’approbation, les piétinements, les claquements des mains sur les cuisses,
Talut en vint à exécuter une danse athlétique, accompagnée de frappements de
pieds et de sauts démesurés, au rythme de la musique. Barzec ne voulut pas être
en reste : il entra dans le cercle à son tour. Quand ils parurent se
fatiguer, ce fut Ranec qui les relaya. Une danse aux pas plus rapides, aux
figures plus compliquées lui valut des acclamations, des applaudissements
nourris. Sans s’arrêter, il appela Wymez. Celui-ci, d’abord réticent, se vit
encourager par tous les assistants. Il entama une danse d’un caractère totalement
différent.
    Ayla joignit son rire et ses acclamations à ceux des autres.
Elle prenait plaisir à la musique, au chant, à la danse mais surtout à l’enthousiasme
général, à la gaieté ambiante qui lui faisaient du bien. Druwez prit son tour,
pour exécuter un numéro de danse acrobatique. Brinan, ensuite, tenta de l’imiter.
Sa danse n’avait pas la perfection de celle de son frère aîné, mais on
applaudit ses efforts, ce qui encouragea Crisavec, le fils aîné de Fralie, à se
joindre à lui. Tusie, à son tour, décida qu’elle avait envie de danser. Barzec,
avec un tendre sourire, prit ses deux mains dans les siennes et dansa avec
elle. Inspiré par cet exemple, Talut alla chercher Nezzie, l’amena au centre du
cercle. Jondalar essaya d’entraîner Ayla, mais elle refusa. Elle vit les yeux
brillants de Latie fixés sur les danseurs, poussa du coude son compagnon pour
la lui désigner.
    — Veux-tu me montrer les pas, Latie ? demanda-t-il à
la jeune fille. Elle gratifia le visiteur d’un sourire de gratitude, le sourire
de Talut, remarqua de nouveau Ayla. Le couple alla rejoindre les autres. Latie
était mince et grande pour ses douze ans. Ses mouvements étaient gracieux.
Ayla, qui la comparait aux autres femmes, se dit qu’elle deviendrait un jour
une femme très séduisante.
    D’autres femmes se mirent à danser. Quand la musique changea de
rythme une fois encore, presque tout le monde dansait en mesure. Certains se
mirent à chanter. Ayla se trouva entraînée dans la ronde qui s’était formée.
Entre Jondalar d’un côté et Talut de l’autre, elle faisait un pas en avant, un
pas

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