Les chasseurs de mammouths
femme, ou de l’homme avec lequel on la voyait généralement.
Mais ce n’était pas une obligation, et l’autorisation aurait été accordée tout naturellement.
La compagne d’un homme lui devait obéissance, mais pas exclusivement. Le lien
qui existait entre un homme et une femme était pour leur bien mutuel. C’était
un lien d’amitié et, au bout d’un certain temps, d’affection. Mais montrer de
la jalousie ou toute autre émotion violente était inimaginable. La compagne d’un
homme, même si elle rendait un petit service à un autre, ne lui en appartenait
pas moins, et il n’en aimait pas moins les enfants de celle qui partageait sa
vie. Il assumait à leur égard une certaine responsabilité, pour leur santé,
leur éducation, mais le produit de la chasse contribuait à nourrir son clan, et
toute nourriture, végétale ou animale, était partagée.
Ranec avait donné à Ayla ce qu’elle en était venue à considérer
comme le « signal » des Autres : l’ordre de satisfaire ses
besoins sexuels. Comme pour toute femme bien éduquée par le Clan, il ne lui
était pas venu à l’esprit de refuser. Elle jeta bien un coup d’œil vers sa
propre plate-forme mais elle ne vit pas les yeux bleus emplis d’incrédulité et
de souffrance. Si elle les avait vus, leur expression l’aurait surprise.
Lorsqu’ils parvinrent au Foyer du Renard, l’ardeur de Ranec ne s’était
pas refroidie. Toutefois, quand Ayla fut dans son domaine, il retrouva un
certain sang-froid, bien qu’il eût encore peine à croire à sa présence. Ils s’assirent
sur le lit. Elle remarqua la présence des fourrures blanches qu’elle lui avait
offertes. Elle se préparait à dénouer sa ceinture, mais Ranec arrêta son geste.
— Je veux te déshabiller, Ayla. J’ai rêvé de ce moment et
je tiens à ce qu’il se passe précisément comme je l’ai désiré.
Docilement, elle haussa les épaules. Elle avait déjà remarque
que, par certains côtés, Ranec était différent de Jondalar et elle était
curieuse de le constater de plus près. Il n’était pas question de juger quel
homme était le meilleur, mais simplement de connaître les différences.
Ranec la contempla un moment.
— Tu es si belle, dit-il enfin.
Il se pencha pour l’embrasser. Ses lèvres étaient tendres, bien
qu’elles fussent capables de se durcir pour certains baisers. Elle vit sa main
sombre, soulignée par la blancheur des fourrures, et lui caressa doucement le
bras. Sa peau, sous les doigts, était comme toutes les autres.
Il commença par ôter les perles et les coquillages dont elle
avait orné sa chevelure, avant d’y passer les mains et de l’approcher de son
visage pour en apprécier le contact, en respirer le parfum.
— Belle, si belle, murmura-t-il.
Il détacha son collier, son sac à amulette tout neuf, les posa soigneusement,
à côté des perles, à la tête de son lit. Il délia alors sa ceinture, se leva et
l’entraîna dans son mouvement. Il se remit soudain à faire pleuvoir des baisers
sur son visage, sur sa gorge, tout en caressant son corps, sous la tunique,
comme s’il ne pouvait attendre davantage. Il effleura un mamelon du bout des
doigts, et elle se sentit parcourue d’un frisson. Elle s’appuya contre lui,
offerte.
Il interrompit ses caresses, reprit longuement son souffle,
avant de passer la tunique par-dessus la tête de la jeune femme, la plia
méticuleusement pour la placer à côté de ses autres affaires. Après quoi, il
contempla longuement Ayla, comme s’il voulait graver chaque détail dans son
esprit. Il la tournait de côté et d’autre, emplissait ses yeux de sa silhouette.
— Parfaite, absolument parfaite. Voyez plutôt ces seins,
pleins et pourtant gracieux, tout juste comme il faut, dit-il en passant un
doigt léger sur le contour de sa poitrine.
Les yeux clos, elle frissonna de nouveau. Brusquement, une
bouche chaude s’empara d’un mamelon, et elle ressentit comme une décharge
électrique au plus profond d’elle-même.
— Parfaits, si parfaits, murmura-t-il en passant à l’autre
sein.
Il pressa son visage entre les deux, les rapprochant l’un de l’autre
pour prendre entre ses lèvres les deux mamelons en même temps. Elle renversa la
tête en arrière, se pressa contre lui, tendit les mains vers la tête de son
compagnon, laissa ses doigts jouir du contact nouveau de la chevelure si drue,
aux boucles si serrées.
Ils étaient encore debout lorsqu’il s’écarta
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