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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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dit Ranec à voix basse, tout
près de l’oreille de la jeune femme.
    — Non, crois pas. Parlent chasse.
    Ayla se retourna vers ceux qui discutaient sérieusement, mais
elle ne savait plus où ils en étaient, et ils ne paraissaient pas se soucier qu’elle
les écoutât ou non.
    — Tu ne perdras rien : ils nous en parleront plus
tard, dit Ranec.
    Il se tut un instant, le temps pour elle d’entendre la pulsation
des sons musicaux qui provenaient de l’autre extrémité du foyer.
    — Tu ne préférerais pas voir comment s’y prend Tornec pour
produire cette musique ? Il est vraiment très habile.
    Attirée par le rythme, Ayla se pencha de ce côté. Elle jeta un
coup d’œil vers le groupe qui dressait ses plans, regarda Ranec et lui adressa
un sourire radieux.
    — Oui, aime mieux voir Tornec, dit-elle, très satisfaite d’elle-même.
Ils se levaient quand Ranec, tout près d’elle, l’immobilisa.
    — Il faut cesser de sourire, Ayla, dit-il d’un ton grave et
sévère.
    — Pourquoi ? demanda-t-elle.
    Son sourire s’était évanoui, elle se demandait ce qu’elle avait
fait de mal.
    — Parce que, quand tu souris, tu es si jolie que tu me
coupes le souffle, riposta-t-il.
    Il parlait avec la plus grande sincérité, mais il ajouta :
    — Et comment pourrais-je t’accompagner si je suis à bout de
souffle ?
    Le compliment ramena le sourire sur les lèvres d’Ayla, et l’idée
de le voir perdre le souffle parce qu’elle souriait la fit rire tout de bon.
Bien sûr, c’était une plaisanterie, se disait-elle. Mais elle n’en était pas
absolument sûre. Ils se dirigèrent vers la nouvelle entrée du Foyer du
Mammouth.
    Jondalar les regarda approcher. En attendant Ayla, il avait
écouté la musique avec plaisir, mais il n’en prit aucun à la voir s’avancer
vers les musiciens en compagnie de Ranec. La jalousie lui serrait la gorge, il
éprouvait le désir incoercible de frapper l’homme qui osait faire des avances à
la femme qu’il aimait. Mais Ranec, en dépit de son aspect différent, était un
Mamutoï, il appartenait au Camp du Lion. Jondalar n’était qu’un invité. Tous
prendraient parti pour un membre de leur groupe. Lui, il était seul. Il fit
appel à son sang-froid, à sa raison. Ranec et Ayla se promenaient ensemble.
Quel mal trouver à cela ?
    Dès le début, il avait éprouvé des sentiments mêlés à propos de
l’adoption de la jeune femme. Certes, il voulait la voir appartenir à un
groupe, parce qu’elle le désirait elle-même et qu’ainsi, il se l’avouait, elle
serait plus acceptable aux yeux de son propre peuple. Il avait été témoin de sa
joie, pendant les échanges de cadeaux, et il en était heureux pour elle. En
même temps, il se sentait très loin de cette joie et plus inquiet que jamais à
l’idée qu’elle pourrait ne plus vouloir partir. Peut-être, se disait-il,
aurait-il dû accepter de se laisser adopter, lui aussi.
    Au début, il avait eu l’impression de participer à l’adoption de
la jeune femme. A présent, il se faisait l’effet d’un étranger, même pour Ayla.
Elle était maintenant l’une d’entre eux. C’était une fête qui lui appartenait,
à elle et au Camp du Lion. Il ne lui avait offert aucun présent, n’en avait pas
reçu d’elle. L’idée ne lui en était même pas venue, et il se reprochait
maintenant de ne pas y avoir songé. Mais il n’avait rien à donner, ni à elle ni
à personne. Il était arrivé sans rien, il n’avait pas consacré des années à
confectionner et à accumuler des objets. Il avait appris beaucoup au cours de
ses voyages, il avait amoncelé des connaissances mais il n’avait pas encore eu
l’occasion d’en tirer profit. Tout ce qu’il avait apporté avec lui, c’était
Ayla.
    Le visage assombri, Jondalar la regardait sourire et rire avec
Ranec. Il avait l’impression d’être un intrus encombrant.

19
    La discussion se termina. Talut servit de nouveau son breuvage
fermenté, à base de racines de massettes et de divers autres ingrédients, dont
il modifiait sans cesse la composition. Les réjouissances redoublèrent. Deegie
et Tornec faisaient de la musique, les gens chantaient, parfois en chœur,
parfois seuls. Certains dansaient : ce n’était plus la danse débridée dont
Ayla avait été témoin plus tôt, à l’extérieur. Il s’agissait de mouvements
délicats du corps, exécutés sur place au rythme de la musique, souvent sur un
accompagnement chanté.
    A plusieurs

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