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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d’elle. Lorsqu’elle
sortit le cuir qui lui servait à s’exercer et le filament prélevé sur un nerf,
tout le monde se massa autour d’elle, sans plus penser aux prétextes que chacun
avait imaginés pour justifier sa présence. Le nerf de cerf, séché et durci,
aussi brun que du vieux cuir, aussi épais qu’un doigt, ressemblait à un bâton.
On le pilonnait jusqu’au moment où il était réduit à un paquet de fibres
blanches qui se séparaient aisément en filaments. On pouvait alors en faire des
cordes grossières ou du fil fin, suivant la nécessité.
    Le moment était dramatique, Ayla le sentait. Elle prit tout son
temps pour choisir un filament. Elle l’humecta avec sa langue pour l’assouplir
et en augmenter la cohésion. Elle prit alors le tire-fil dans sa main gauche,
en examina le trou d’un œil critique. Y passer le fil allait peut-être se
révéler difficile. Mais le nerf commençait à sécher, à durcir, ce qui pourrait
rendre l’opération plus aisée. Avec soin, elle poussa le filament dans le tout
petit trou, exhala un soupir de soulagement lorsqu’elle put le faire ressortir
de l’autre côté. Elle brandit la pointe à coudre, avec le fil qui pendait au
plus gros bout.
    Elle prit ensuite le morceau de cuir usagé enfonça la pointe
près du bord pour y faire une perforation. Mais cette fois, elle tira la pointe
sur toute sa longueur et sourit quand elle la vit entraîner le fil après elle.
Elle leva le cuir pour le montrer à tout le monde, parmi les exclamations
émerveillées. Elle prit alors l’autre morceau de cuir et répéta l’opération.
Elle rapprocha les deux morceaux, fit un second point, exhiba le résultat.
    — Nous avons réussi ! dit-elle avec un grand sourire
triomphant. Elle donna le cuir et l’aiguille à Deegie qui fit quelques points.
    — Oui, c’est vrai. Tiens mère, essaye.
    Elle passa le cuir et le tire-fil à Celle Qui Ordonne.
    Tulie, à son tour, fit quelques points, hocha la tête d’un air
approbateur. Ce fut ensuite le tour de Nezzie, puis de Tronie. Tronie donna le
tout à Ranec. Celui-ci tenta de pousser l’aiguille à travers les deux morceaux
de cuir à la fois, découvrit qu’il était malaisé de perforer un cuir épais.
    Il tendit les deux morceaux et l’aiguille à Wymez.
    — Si tu taillais dans le silex une petite pointe
tranchante, dit-il, il, serait plus facile, je crois, de la passer dans un cuir
résistant. Qu’en dis-tu ?
    Wymez fit un essai, en tomba d’accord.
    — C’est vrai, mais ce tire-fil est une excellente idée.
    Chacun des occupants du Camp fit un essai, et fut du même avis.
Il était bien plus facile, pour coudre, d’avoir quelque chose qui tirait le fil
au lieu de le pousser dans le trou.
    Talut prit le petit instrument, l’examina sur toutes les faces,
hocha la tête avec admiration. Une longue et fine tige, avec une pointe à un
bout, un trou à l’autre : c’était là une invention dont l’utilité ne
faisait aucun doute. Il se demandait pourquoi personne n’y avait pensé plus
tôt. C’était simple, évident, une fois qu’on l’avait sous les yeux, mais très
efficace.

22
    Quatre paires de sabots martelaient à l’unisson la terre
durcie.
    Couchée sur le garrot de la jument, Ayla plissait les paupières
contre le vent glacial qui lui brûlait le visage. Elle chevauchait sans effort,
et l’action conjuguée de se genoux et de ses hanches était en parfait accord
avec les muscles puissants de sa monture lancée au galop. Elle nota un
changement dans le rythme des autres sabots, lança un coup d’œil vers Rapide,
Il avait pris de l’avance mais montrait maintenant des signes de fatigue et se
laissait distancer. Elle amena la jument à s’immobiliser. Le jeune étalon en
fit autant. Enveloppés des nuages de vapeur que dégageait leur respiration
haletante, les deux chevaux baissaient la tête. Ils étaient fatigués l’un et l’autre,
mais la course avait été belle.
    Maintenant bien droite et toujours en harmonie avec l’allure de
sa monture, Ayla reprit la direction de la rivière. Elle appréciait de se
retrouver au grand air. Il faisait froid, mais le temps était magnifique :
l’éclat d’un soleil incandescent était encore accentué par la glace étincelante
et la blancheur laissée par un récent blizzard.
    A peine sortie de l’abri, ce matin-là, Ayla avait décidé d’emmener
les chevaux pour une longue course. L’air lui-même l’y engageait : il
semblait

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