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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de Fralie. Elle n’avait vu, se rappelait-elle, que des
nouveau-nés du Clan. Les enfants des Autres étaient sans doute plus petits, à
la naissance. Elle aida Nezzie à se débarrasser du délivre, retourna le petit
être et lia le cordon ombilical en deux endroits, avec les morceaux de fibres
de tendons qu’elle avait préparés. A l’aide d’un couteau en silex bien aiguisé,
elle trancha le cordon entre les deux attaches. Pour le meilleur et pour le
pire, la petite fille était maintenant un être humain indépendant, qui vivait,
qui respirait. Mais les deux jours à venir seraient critiques.
    Tout en nettoyant l’enfant, Ayla l’examina avec attention. Elle
paraissait parfaite. Simplement exceptionnellement menue. Et ses vagissements
étaient faibles. Ayla l’enveloppa d’une peau souple, la tendit à Crozie. Nezzie
et Tulie enlevèrent la couverture d’enfantement. Quand la jeune femme se fut
assurée que Fralie était propre, bien installée, garnie d’une couche absorbante
de laine de mammouth, elle posa au creux du bras de l’accouchée la petite fille
nouveau-née. Elle fit signe ensuite à Frébec de venir voir la première fille de
son foyer. Crozie ne bougea pas de sa place.
    Fralie écarta la peau souple, leva vers Ayla des yeux pleins de
larmes.
    — Elle est si petite, dit-elle en serrant le bébé contre
elle.
    Elle déplaça le devant de sa tunique, approcha l’enfant de son
sein. La petite y frotta son visage, trouva le mamelon. Au sourire qui illumina
les traits de Fralie, Ayla comprit que la nouveau-née tétait. Mais au bout d’un
instant, elle lâcha le mamelon, apparemment épuisée par l’effort.
    — Elle est si petite... Va-t-elle vivre ? demanda
Frébec. Mais c’était plutôt une supplication.
    — Elle respire. Si elle peut téter, il y a de l’espoir.
Mais, pour vivre, elle aura besoin d’aide. Il faut la tenir au chaud, et le peu
de force dont elle dispose doit être employé à téter. Tout le lait qu’elle
absorbera doit être consacré à sa croissance.
    Ayla fit peser sur Frébec et Crozie un regard sévère.
    — Il ne doit plus y avoir de querelles dans ce foyer, si
vous voulez qu’elle vive. Sinon, elle sera dérangée, et il ne faut pas la
déranger si vous tenez à la voir prospérer. Il ne faudra même pas la laisser
pleurer elle n’en a pas la force. Pleurer empêcherait le lait de la faire
grandir.
    — Mais comment l’empêcher de pleurer, Ayla ? Comment
savoir quand je dois lui donner le sein, si elle ne pleure pas ?
questionna Fralie.
    — Frébec et Crozie devront t’aider l’un et l’autre, parce
qu’elle doit rester constamment avec toi, comme si tu la portais encore dans
ton ventre, Fralie. Le mieux, je crois, serait de lui faire un support qui la
maintiendrait contre ta poitrine. Ainsi tu la tiendras au chaud. Elle sera
rassurée par ton contact et par les battements de ton cœur, parce qu’elle y est
habituée. Plus important encore, toutes les fois qu’elle aura envie de se
nourrir, elle n’aura qu’à tourner la tête pour trouver ton sein. Elle n’aura
pas ainsi à dépenser des forces qui lui sont nécessaires pour sa croissance.
    — Et comment la changer ? demanda Crozie.
    — Enduis-la de cette crème adoucissante que je t’ai donnée,
Crozie. J’en ferai d’autre. Pour absorber ses excréments, sers-toi de bouse
séchée dont tu l’envelopperas. Quand elle aura besoin d’être changée, ne la
remue pas trop. Et toi, Fralie, tu dois te reposer. Ça te fera du bien. Nous
devons essayer d’apaiser cette toux. Si l’enfant passe les tout prochains
jours, chaque jour de vie supplémentaire la rendra plus forte. Avec votre aide,
Frébec et Crozie, elle a une chance.
    Une impression d’espoir contenu planait sur tout l’abri quand on
tira les rideaux sur un soleil rouge qui se couchait dans un banc de nuages au
ras de l’horizon. La plupart des habitants avaient achevé le repas du soir. Ils
garnissaient les feux, nettoyaient les ustensiles, couchaient les enfants,
avant de se rassembler pour une soirée de conversation. Au foyer du Mammouth
plusieurs personnes étaient réunies autour du feu, mais les propos s’échangeaient
dans un murmure, comme si des voix plus fortes n’étaient pas de mise.
    Après avoir fait prendre à Fralie une tisane calmante, Ayla l’avait
laissée dormir. Au cours des jours qui allaient suivre, la jeune femme n’aurait
pas beaucoup de sommeil. La plupart des tout-petits

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