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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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pourrait bien prendre des forces
en effet, acquiesça Ayla.
    Fralie sourit, mais des larmes lui montèrent aux yeux.
    — Je ne sais pas ce que je serais devenue sans toi. Je me
reproche constamment de ne pas t’avoir demandé conseil plus tôt. Des le début,
cette grossesse ne me paraissait pas normale, mais quand ma mère et Frébec se
sont mis à se quereller, je n’ai pas pu prendre parti pour l’un ou pour l’autre.
    Ayla se contenta d’un hochement de tête.
    — Ma mère peut se montrer difficile, je le sais. Mais elle
a tant perdu. Elle était Femme Qui Ordonne tu sais.
    — Je m’en étais douté.
    — J’étais l’aînée de quatre enfants. J’avais deux sœurs et
un frère... J’avais à peu près l’âge de Latie quand le malheur est arrivé. Ma
mère ma emmenée au Camp du Cerf, pour me présenter au fils de la Femme Qui
Ordonne. Elle voulait arranger une Union. Moi, je ne voulais pas y aller, et,
quand je l’ai vu, il ne m’a pas plu. Il était plus âgé que moi, et ce qui l’intéressait,
c’était mon prestige. Pourtant avant la fin de la visite, ma mère a réussi à me
convaincre. On a pris toutes les dispositions pour que nous soyons unis l’été
suivant, à la cérémonie des Unions. Quand nous sommes revenues à notre Camp...
Oh, Ayla... c’était affreux...
    Fralie ferma les yeux, s’efforça de maîtriser son émotion.
    — Personne ne sait ce qui s’est passé... le feu avait pris...
L’habitation était vieille, construite par un oncle de ma mère. Le chaume, le
bois, l’os devaient être desséchés, nous a-t-on dit. Le feu avait dû prendre
pendant la nuit... Personne n’avait pu s’échapper...
    — Fralie, je suis désolée, dit Ayla.
    — Nous ne savions où aller. Nous avons fait demi-tour, pour
retourner au Camp du cerf. Les gens du Camp nous plaignaient ; mais ils n’étaient
guère ravis. La mauvaise fortune leur faisait peur, et nous avions perdu de
notre prestige. Ils voulaient rompre notre accord, mais Crozie a porté l’affaire
devant le Conseil des Sœurs et les a obligés à tenir parole. Le Camp du Cerf
aurait perdu de son influence et de son prestige s’il avait renié l’accord. J’ai
été unie cet été-là. Ma mère a dit que je ne pouvais pas faire autrement :
c’était notre seule ressource. Mais je n’ai jamais eu beaucoup de bonheur dans
cette Union, si ce n’est la naissance de Crisavec et celle de Tasher. Ma mère
se querellait sans cesse avec les gens du Camp. Surtout avec mon compagnon.
Elle était accoutumée à la position de Femme Qui Ordonne. Elle avait l’habitude
de prendre des décisions, de se voir respecter. Il n’était pas facile pour elle
de perdre tous ces avantages. Elle était incapable d’y renoncer. Les gens se
sont mis à la considérer comme une femme amère qui les harcelait sans cesse de
plaintes et de criailleries. Ils se refusaient à la fréquenter.
    Fralie marqua une pause avant de continuer.
    — Quand mon compagnon a été encorné par un aurochs, le Camp
du Cerf a déclaré que nous portions malheur et nous a chassés. Ma mère a essayé
de trouver une autre Union pour moi. Il y a eu quelques prétendants. J’avais
conservé mon statut de naissance – on ne peut pas vous enlever ce qu’on
possède en naissant –, mais personne ne voulait accueillir ma mère. On
disait qu’elle portait malheur mais, en réalité, je crois, on avait horreur de
l’entendre se plaindre constamment. Je ne peux pourtant pas lui en vouloir. Les
gens ne comprenaient pas, voilà tout.
    « Le seul homme qui se présenta fut Frébec. Il n’avait pas
grand-chose à offrir, dit Fralie en souriant, mais il a offert tout ce qu’il
avait. Au début, il ne m’attirait pas beaucoup. Il n’a jamais eu un statut
notable et il ne sait pas toujours comment se comporter... il embarrasse ma
mère. Il tient à affirmer sa valeur, et croit se donner de l’importance en
tenant des propos désobligeants sur... sur d’autres personnes. J’ai décidé de
partir avec lui pour faire un essai. A notre retour, ma mère n’en croyait pas
ses oreilles quand je lui ai dit que je voulais accepter l’offre de Frébec.
Elle n’a jamais compris...
    Fralie regarda Ayla avec un doux sourire.
    — Peux-tu imaginer ce qu’avait été une Union avec un homme
qui ne voulait pas de moi et qui, dès le début, n’avait éprouvé aucun sentiment
pour moi ? Et ma joie de découvrir un autre homme qui désirait m’avoir
pour compagne

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