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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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affaire de femme, il faut bien qu’elle aille jusqu’au
bout. Je suis toujours étonné, après coup, de voir comme elle oublie vite ses
efforts, ses souffrances, dès qu’elle voit l’enfant et qu’elle sait qu’il...
    Il s’interrompit, de peur d’avoir trop parlé. Frébec fronça les
sourcils, se tourna vers Mamut.
    — Fralie m’a dit qu’à son avis, cet enfant venait trop tôt.
A entendre Crozie, les enfants qui naissent trop tôt ne survivent pas. Est-ce
vrai ? Cet enfant va-t-il mourir ?
    — Je ne peux pas te répondre, Frébec. Tout est entre les
mains de Mut, déclara le vieil homme. Mais je sais une chose : Ayla ne
renoncera pas. Tout dépend de l’avance qu’a prise l’enfant. Ceux qui naissent
prématurément, sont petits et faibles, et, c’est pourquoi, généralement, ils
meurent. Mais cela n’arrive pas toujours, surtout s’ils n’ont pas trop d’avance.
Plus longtemps ils vivent et plus ils ont de chances de ne pas mourir. J’ignore
ce qu’Ayla peut faire, mais, si quelqu’un peut sauver l’enfant, c’est bien
elle. Elle a reçu en partage un don puissant, et, je peux te l’assurer, aucune
Femme Qui Guérit n’aurait pu bénéficier d’un meilleur enseignement. Je sais par
expérience personnelle quel talent possèdent les guérisseuses du Clan. Jadis, l’une
d’elles m’a guéri.
    — Toi ! Tu as été guéri par une Tête Plate ! dit
Frébec. Je ne comprends pas. Comment ? Quand ?
    — Quand j’étais un jeune homme et que j’accomplissais mon
Voyage. Les autres attendaient la suite de l’histoire de Mamut, mais il devint
vite évident qu’il n’avait pas l’intention de donner d’autres précisions.
    — Vieil homme, fit Ranec avec un large sourire, je me
demande combien d’histoires et de secrets se cachent au sein des années de ta
longue vie.
    — J’en ai oublié plus que n’en pourrait contenir ta propre
existence, jeune homme, et j’ai pourtant de nombreux souvenirs. J’étais déjà
vieux quand tu es né.
    — Quel âge as-tu ? demanda Danug. Le sais-tu ?
    — Il fut un temps où je tenais le compte des années en
traçant sur une peau sacrée, chaque printemps, un signe qui me rappelait un
événement survenu dans l’année, J’ai ainsi couvert plusieurs peaux, l’écran des
cérémonies est l’une d’entre elles. A présent, je suis si vieux que je ne
compte plus. Mais je vais te dire, Danug, à quel point je suis vieux. Ma
première compagne a eu trois enfants.
    Mamut se tourna vers Frébec.
    — Le premier-né, un fils, est mort. Le deuxième, une fille,
a eu quatre enfants. L’aîné de ces quatre-là était une fille, et elle a donné
naissance à Tulie et Talut. Toi, tu es le premier enfant de la compagne de
Talut. La compagne du premier-né de Tulie attend peut-être déjà un enfant. Si
Mut m’accorde encore une saison, je pourrai voir la cinquième génération. Voilà
à quel point je suis vieux, Danug.
    Le jeune homme secouait la tête. C’était plus d’années qu’il n’aurait
jamais pu en imaginer.
    — Manuv et toi n’êtes-vous pas parents, Mamut ?
demanda Tornec.
    — Il est le troisième enfant de la compagne d’un cousin
plus jeune, comme tu es toi-même le troisième enfant de la compagne de Manuv.
    En ce moment précis, ils prirent conscience d’une certaine
agitation au Foyer de la Grue, et tous se tournèrent dans cette direction.
    — Allons, respire bien à fond, dit Ayla, et pousse encore
une fois. Tu y es presque.
    Fralie reprit bruyamment son souffle et, accrochée aux mains de
Nezzie, fit un grand effort.
    — Bien ! Très bien ! l’encouragea Ayla. Le voilà
qui vient ! Le voilà ! Bien ! Nous y sommes !
    — C’est une fille, Fralie ! annonça Crozie. Je t’avais
bien dit que, cette fois, ce serait une fille !
    — Comment est-elle ? questionna Fralie. Est-elle...
    — Nezzie, veux-tu l’aider à expulser le délivre ? dit
Ayla.
    Elle enlevait le mucus de la bouche de la toute petite qui
luttait pour trouver son premier souffle.
    Il y eut un terrible silence. Et puis, miraculeux, saisissant,
le cri de la vie.
    — Elle est vivante ! Elle est vivante ! dit
Fralie.
    Des larmes de soulagement et d’espoir brillaient dans ses yeux.
    Oui, pensait Ayla, elle est vivante, mais si petite. Jamais elle
n’avait vu de bébé aussi minuscule. Pourtant elle était vivante, elle se
débattait, elle gigotait, elle respirait. Ayla la coucha sur le ventre, en
travers du corps

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