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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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parut stupéfait. Crozie l’appelait rarement par son nom,
déclarait plus rarement encore qu’elle voulait lui parler. Elle se contentait
le plus souvent de l’abreuver d’injures.
    — Que me veux-tu ?
    — Fralie est trop obstinée pour m’écouter, mais tu dois
bien maintenant constater par toi-même qu’elle va avoir son enfant...
    Fralie l’interrompit en se remettant à tousser convulsivement, à
s’en étouffer.
    Quand la quinte s’apaisa, Frébec demanda :
    — Fralie, dis-moi la vérité. Vas-tu mettre l’enfant au
monde ?
    — Je... je crois, oui.
    Il lui sourit.
    — Pourquoi ne l’as-tu pas dit plus tôt ?
    — J’espérais que ce n’était pas vrai.
    — Mais pourquoi ? insista-t-il, soudain anxieux. Tu n’en
veux donc pas, de cet enfant ?
    — Il est trop tôt, Frébec. Les enfants qui naissent trop
tôt ne vivent pas, répondit Crozie à la place de sa fille.
    — Ils ne vivent pas ? Fralie, quelque chose ne va pas ?
Est-ce vrai que cet enfant ne vivra pas ?
    Frébec était désemparé, frappé de terreur. Le sentiment qu’il se
passait quelque chose de grave avait grandi en lui toute la journée, mais il n’avait
pas voulu y croire, il n’avait pas cru à une telle éventualité.
    — C’est le premier enfant de mon foyer, Fralie. Ton enfant,
né à mon foyer.
    Il s’agenouilla près du lit, prit la main de sa compagne.
    — Il faut que cet enfant vive. Dis-moi qu’il vivra. Fralie,
dis-moi que cet enfant vivra.
    — Je ne peux pas te le dire. Je n’en sais rien. Elle
parlait d’une voix lasse, rauque.
    — Je croyais que tu savais tout de ces choses, Fralie. Tu
es une mère. Tu as déjà deux enfants.
    — Chacun d’eux est différent, murmura-t-elle. Celui-ci a
été difficile dès le début. Je redoutais de le perdre. Nous avons eu tant de
mal pour trouver un endroit où nous installer... Je ne sais pas. J’ai seulement
le sentiment qu’il est trop tôt pour que cet enfant vienne au monde...
    — Pourquoi ne m’as-tu rien dit, Fralie ?
    — Et qu’aurais-tu pu faire ? dit Crozie, d’une voix
contenue, presque sans espoir. Qu’aurais-tu pu faire ? Que savais-tu de la
grossesse ? De l’accouchement ? De la toux ? De la
souffrance ? Elle n’a rien voulu te dire parce que tu n’as rien fait d’autre
qu’insulter la seule personne qui pouvait lui venir en aide. A présent, l’enfant
va mourir, et je me demande à quel état de faiblesse Fralie en est arrivée.
    Frébec se retourna vers Crozie.
    — Fralie ? Il ne peut rien arriver à Fralie ! N’est-ce
pas ? Les femmes mettent constamment des enfants au monde.
    — Je n’en sais rien, Frébec. Regarde-la. Juge par toi-même.
    Fralie essayait de maîtriser une quinte de toux menaçante. La
douleur dans son dos reprenait. Elle avait les yeux fermés, les sourcils
froncés. Ses cheveux en désordre étaient collés par mèches, son visage luisait
de sueur. Frébec bondit sur ses pieds, fit un mouvement pour quitter le foyer.
    — Où vas-tu, Frébec ? demanda Fralie.
    — Je vais chercher Ayla.
    — Ayla ? Mais je croyais...
    — Depuis son arrivée, elle n’a pas cessé de répéter que tu
n’allais pas bien. Si elle a su voir ça, elle est peut-être Celle Qui Guérit.
Tout le monde le dit. Je ne sais pas si c’est vrai, mais il faut faire quelque
chose... à moins que tu ne veuilles pas la voir.
    — Va chercher Ayla, murmura Fralie.
    Une tension fébrile parcourut tous les foyers quand on vit
Frébec s’engager dans le passage central et se diriger à grands pas vers le
Foyer du Mammouth.
    — Ayla, Fralie est... commença-t-il, trop inquiet, trop
bouleversé pour songer à sauver la face.
    — Oui, je sais. Demande à quelqu’un de faire venir Nezzie
pour m’aider et apporte ce récipient. Prends garde, ça brûle. C’est une
décoction pour sa gorge.
    Ayla, déjà se hâtait vers le Foyer de la Grue.
    Quand Fralie leva les yeux et la vit, elle se sentit tout à coup
profondément soulagée.
    — La première chose à faire est d’arranger ce lit pour que
tu sois mieux, déclara la jeune femme.
    Elle tirait les couvertures, redressait la patiente, la
soutenait à l’aide de fourrures et de coussins.
    Fralie lui sourit. Elle remarquait soudain, sans trop savoir
pourquoi, qu’Ayla s’exprimait encore avec un petit accent. Non, pas
véritablement un accent, se dit-elle. Elle avait simplement quelques
difficultés avec certains sons. Curieux comme on

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