Les chasseurs de mammouths
Foyer du Mammouth dans le Camp
du Lion, protégée par l’Esprit du Lion des Cavernes, acceptes-tu cette Union
avec Ranec, fils du Foyer du Renard dans le Camp du Lion ?
Elle ferma les yeux, ravala sa salive avant de répondre, d’une
voix à peine audible :
— Oui, je l’accepte.
Jondalar, assis derrière les autres, adossé au mur, ferma les
paupières, serra les dents, au point de ressentir des élancements aux tempes. C’était
sa faute. S’il ne l’avait pas forcée, elle ne se serait peut-être pas donnée
maintenant à Ranec. Mais elle l’avait déjà fait, elle avait partagé son lit.
Dès le jour où elle avait été adoptée par les Mamutoï, elle avait partagé son
lit. Non, il devait le reconnaître, ce n’était pas tout à fait vrai. Après
cette première nuit, elle n’avait plus rejoint le sculpteur dans son lit jusqu’au
jour où, à la suite de cette stupide querelle, il avait quitté le Foyer du
Mammouth. Pourquoi s’étaient-ils querellés ? Il ne ressentait pas de
colère contre elle, il était inquiet à son sujet. Alors, pourquoi avait-il
quitté le Foyer du Mammouth ?
Tulie se tourna vers Wymez, qui se tenait près de Ranec, à côté
de Nezzie. Ayla ne l’avait même pas remarqué.
— Acceptes-tu cette Union entre le fils du Foyer du Renard
et la fille du Foyer du Mammouth ?
— J’accepte cette Union, avec joie, répondit Wymez.
— Et toi, Nezzie ? questionna Tulie. Veux-tu accepter
une Union entre ton fils, Ranec, et Ayla, si l’on peut convenir d’un Prix de la
Femme qui soit convenable ?
— J’accepte l’Union, répondit-elle.
Talut s’adressa ensuite au vieil homme, debout près d’Ayla.
— Mamut, toi qui es à la recherche des Esprits, toi qui as
renoncé à tout nom, à tout foyer, toi qui as été appelé, qui t’es voué au Foyer
du Mammouth, qui parles à la Grande Mère de Toutes Choses, toi Qui Sers Mut,
dit le chef, qui avait scrupuleusement énuméré tous les noms, tous les titres
du chaman, Mamut, consens-tu à une Union entre Ayla, fille du Foyer du
Mammouth, et Ranec, fils du Foyer du Renard ?
Mamut ne répondit pas immédiatement. Il regardait Ayla, debout
devant lui, la tête basse. Elle attendait. N’entendant pas sa réponse, elle
releva la tête. Il détailla son expression, nota son attitude, son aura.
Il déclara finalement :
— La fille du Foyer du Mammouth peut s’unir avec le fils du
Foyer du Renard, si elle le désire. Il n’existe aucune raison qui s’oppose à
cette Union. Elle n’a pas besoin de mon approbation ou de mon consentement, ni
de ceux de quiconque. Le choix lui appartient. Le choix lui appartiendra
toujours, où qu’elle se trouve. Si elle a besoin d’une autorisation, je la lui
donne. Mais elle restera toujours fille du Foyer du Mammouth.
Tulie observait attentivement le vieil homme. Ses paroles, elle
en avait l’impression, avaient un sens caché. Elle sentait une certaine
ambiguïté dans sa réponse et elle se demandait ce qu’il voulait réellement dire,
mais elle pensa qu’elle pourrait y réfléchir plus tard.
— Ranec, fils du Foyer du Renard, et Ayla, fille du Foyer
du Mammouth, ont exprimé leur intention de s’unir. Ils souhaitent former une
Union, pour mêler leurs esprits et partager un seul foyer. Tous ceux que l’affaire
concernait ont accepté, déclara Tulie.
Elle se tourna vers le sculpteur.
— Ranec, si vous êtes unis, promettras-tu d’accorder à Ayla
la protection de ta force et de ton esprit mâle, lui montreras-tu ta
sollicitude quand la Mère la bénira en lui permettant de créer une autre vie,
accepteras-tu ses enfants comme les enfants de ton foyer ?
— Je le promets. C’est ce que je désire plus que tout au
monde, répondit Ranec.
— Ayla, si vous êtes unis, promettras-tu d’accorder à Ranec
ta sollicitude, de lui donner la protection du pouvoir de ta Mère,
accueilleras-tu sans réserve le Don de Vie de la Mère et partageras-tu les
enfants avec l’homme de ton foyer ? dit Tulie.
Ayla ouvrait la bouche pour répondre, mais aucun son, tout d’abord,
n’en sortit. Elle toussa, s’éclaircit la voix, parvint enfin à parler, mais sa
réponse fut presque inaudible.
— Oui, je le promets.
— Entendez-vous cette Promesse et en êtes-vous les
témoins ? demanda Tulie au peuple rassemblé.
— Nous l’entendons et nous en sommes les témoins, répondit
le groupe.
Deegie et Tornec se mirent à battre un rythme lent sur les
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