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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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seuls pouvaient le faire les
habitants d’une région de terres arides et glaciales. Mais, après la Fête du
Printemps, la saison mûrit très vite. A mesure que se fanaient les fleurs
multicolores de la steppe, elles étaient remplacées rapidement par l’abondance
luxuriante d’une herbe neuve... et par les troupeaux qui venaient paître. Les
migrations saisonnières avaient commencé.
    Les animaux, en grand nombre et de multiples espèces, étaient en
marche à travers les vastes plaines. Certains se rassemblaient en nombres
incalculables, d’autres par troupes moins importantes ou par groupes familiaux.
Mais tous tiraient leur subsistance, leur vie, des grandes plaines herbeuses,
balayées par le vent, incroyablement riches, et du réseau des rivières nourries
par les glaciers qui les traversaient.
    D’immenses hordes de bisons aux longues cornes couvraient
collines et dépressions d’une masse vivante, beuglante, ondulante, sans cesse
en mouvement, qui laissait derrière elle une terre piétinée, dénudée. Les
aurochs s’égrenaient dans les plaines plus ou moins boisées qui s’étendaient au
long des vallées des cours d’eau les plus importants. Ils se dirigeaient vers
le nord et se trouvaient parfois mêlés à des troupeaux d’élans et de
gigantesques cerfs aux massives ramures. De timides chevreuils traversaient les
bois et les forêts boréales pour rejoindre, par petits groupes, leurs pâturages
de printemps et d’été, en compagnie d’orignaux insociables qui fréquentaient
aussi les marécages et les lacs formés par la fonte des neiges. Les chèvres
sauvages, les mouflons, qui habitaient la plupart du temps la montagne,
descendaient jusqu’aux grandes plaines des froides terres du nord et
retrouvaient aux points d’eau les familles d’antilopes saïgas et les groupes
plus nombreux de chevaux des steppes. La migration saisonnière des animaux à la
toison laineuse était plus limitée. Avec leur couche épaisse de graisse, leur
double et pesant manteau de fourrure, ils étaient adaptés à la vie près des
glaciers, ils ne pouvaient résister à une chaleur trop grande. Ils passaient
toute l’année dans les régions périglaciaires des steppes, où le froid était
particulièrement vif mais sec, où la neige était plus rare. L’hiver, ils se
nourrissaient de l’herbe séchée sur pied. Les bœufs musqués, un peu semblables
à des moutons, habitaient en permanence le Nord glacé ; ils se déplaçaient
en petits troupeaux à l’intérieur d’un territoire limité. Les rhinocéros
laineux qui, le plus souvent, voyageaient par familles, et les troupes plus
nombreuses des mammouths s’aventuraient plus loin tout en se cantonnant, l’hiver,
aux territoires du Nord. Dans les steppes continentales du Sud, légèrement plus
chaudes et plus humides, l’épaisse couche de neige ensevelissait la nourriture
et faisait patauger péniblement les pesantes bêtes. Le printemps venu, ils
descendaient vers le sud pour s’engraisser de la tendre herbe nouvelle mais,
dès que la température s’élèverait, ils remonteraient vers le nord.
    Le Camp du Lion se réjouissait de voir les plaines grouiller de
nouveau de vie et commentait l’apparition de chaque espèce, celles, surtout,
qui se trouvaient bien des températures les plus basses. C’étaient celles-là
qui contribuaient le plus à la survie des Mamutoï. La vue d’un énorme
rhinocéros, aux réactions imprévisibles, avec ses deux cornes, la première plus
longue que l’autre, et ses deux couches de fourrure rougeâtre, celle du dessous
duveteuse, celle du dessus formée de longs poils, amenait toujours des
exclamations émerveillées.
    Rien, toutefois, ne soulevait autant d’agitation parmi les
Mamutoï que la vue des mammouths. Quand approchait la date coutumière de leur
passage, il y avait toujours quelqu’un du Camp du Lion pour les guetter. Sauf
de loin, Ayla n’avait pas vu de mammouths depuis le temps où elle vivait avec
le Clan, et elle fut aussi excitée que les autres quand Danug, un après-midi,
descendit la pente à toute allure en criant :
    — Les mammouths ! Les mammouths !
    Elle fut parmi les premiers qui se précipitèrent pour les voir.
Talut, qui portait souvent Rydag à califourchon sur ses épaules, se trouvait
sur la steppe avec Danug. Ayla remarqua que Nezzie, l’enfant sur sa hanche,
peinait derrière les autres. Elle allait retourner en arrière pour l’aider
lorsqu’elle vit Jondalar

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