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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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prendre Rydag et le percher sur ses propres épaules.
Nezzie et l’enfant lui sourirent. Ayla, elle aussi, sans qu’il la vît. Le
sourire ne s’était pas encore effacé de son visage quand elle se tourna vers
Ranec qui avait pris le pas de course pour la rattraper. Ce tendre, ce
merveilleux sourire éveilla en lui une chaleur intense et l’ardent désir qu’elle
fût déjà à lui. Elle ne put s’empêcher de répondre à l’amour qui brillait dans
les yeux sombres. Elle garda son sourire aux lèvres.
    Une fois sur la steppe, le Camp du Lion regarda, dans un
respectueux silence, passer les énormes créatures au poil rude. C’étaient les
animaux les plus gigantesques de leur région, et, en fait, de presque partout
ailleurs. Le troupeau, où se trouvaient plusieurs jeunes, défilait non loin, et
la vieille matriarche qui le menait considérait les humains avec méfiance. Elle
mesurait bien trois mètres à l’épaule. Son crâne très haut était en forme de
dôme, et elle portait sur le garrot une bosse qui lui servait à emmagasiner une
réserve de graisse pour l’hiver. Le dos court, qui descendait en pente raide
jusqu’au pelvis, complétait le profil caractéristique, immédiatement reconnaissable.
La tête était large en proportion de la taille, plus de la moitié de la
longueur d’une trompe relativement courte, munie à l’extrémité de deux
projections mobiles et sensibles, l’une au-dessus, l’autre en dessous. La queue
était courte, elle aussi, les oreilles petites, pour conserver la chaleur.
    Les mammouths étaient éminemment adaptés à leur glacial domaine,
avec un cuir épais, isolé par huit centimètres ou davantage de graisse et
couvert d’un duvet dru et moelleux long de près de trois centimètres. Le rude
poil du dessus, qui pouvait atteindre cinquante centimètres, était d’un brun
rougeâtre sombre. Il recouvrait en couches régulières l’épais duvet laineux, à
la manière d’un chaud manteau imperméable, résistant au vent. L’efficacité de
leurs molaires pareilles à des râpes leur permettait de consommer en hiver un
régime d’herbe sèche et dure, agrémenté de petits rameaux de bouleaux, de
saules et de mélèzes, avec autant de facilité qu’ils se nourrissaient, l’été, d’herbe
verte, de joncs et de plantes.
    Le plus impressionnant, chez les mammouths, c’étaient leurs
immenses défenses, qui inspiraient la stupeur et une crainte respectueuse.
Assez proches l’une de l’autre à l’origine, elles émergeaient de la mâchoire
inférieure, pointaient d’abord droit vers le bas, pour se recourber ensuite
fortement vers l’extérieur, puis vers le haut et, enfin, vers l’intérieur. Chez
les vieux mâles, une défense pouvait atteindre cinq mètres de long, mais,
lorsqu’elles arrivaient à cette taille, elles se croisaient par-devant. Pour
les jeunes, les défenses constituaient des armes très efficaces et des outils
tout faits : elles servaient à déraciner les arbres, à débarrasser de la
neige les pâturages et les zones où l’on trouvait à se nourrir. Mais, quand les
deux pointes se relevaient et se croisaient, elles devenaient plus encombrantes
qu’utiles.
    La vue des gigantesques animaux submergeait Ayla d’un flot de
souvenirs. Elle se rappelait la première fois où elle avait pu admirer des
mammouths et combien elle avait souhaité, alors, aller à la chasse avec les
hommes du Clan. Talut l’avait invitée à la première chasse au mammouth avec les
Mamutoï. Elle avait la passion de la chasse, et l’idée de pouvoir
véritablement, cette fois, s’y livrer avec les hommes et les femmes du Camp du
Lion fit passer sur sa peau un frisson d’impatience heureuse. Elle commença d’envisager
avec un certain plaisir la perspective de la Réunion d’Été.
    La première chasse de la saison possédait une importante
signification symbolique. Certes, la taille massive des mammouths laineux leur
conférait une grande majesté, mais le sentiment des Mamutoï à leur égard allait
plus loin. Ils dépendaient de l’animal pour bien autre chose que leur
nourriture et, dans leur besoin, leur désir d’assurer la survivance des énormes
bêtes, ils avaient conçu une relation particulière avec elles. Ils avaient pour
elles un profond respect parce qu’ils basaient sur les mammouths leur propre
identité.
    Les mammouths n’avaient pas de véritables ennemis naturels.
Aucun carnivore ne dépendait régulièrement d’eux pour sa

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