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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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pas plus,
semblait-il, que la désolation qu’elle ressentait intérieurement.
    Elle sentit le mouvement reprendre, l’obscurité s’estomper. Elle
se retrouvait dans un nuage, mais différent, cette fois, plus épais, plus
dense. Le nuage se dissipa, une échappée s’ouvrit devant Ayla, mais elle n’avait
pour elle aucune signification. Ce n’était pas le paysage naturel, modéré, sans
ordre défini qu’elle connaissait. Les formes qui le peuplaient ne lui étaient
pas familières. Elles étaient régulières, monotones, tout en dures surfaces
planes et en lignes droites, avec de vastes masses de couleurs crues,
artificielles. Certains objets se mouvaient, rapidement, semblait-il, mais
peut-être s’agissait-il d’une illusion. Elle l’ignorait, mais ces lieux ne lui
plaisaient pas. Elle fit un grand effort pour les repousser loin d’elle, pour
leur échapper.
    Jondalar avait vu Ayla absorber la mixture. Son front s’était
plissé d’inquiétude quand il l’avait vue chanceler, pâlir. Après quelques
hoquets, elle s’affaissa sur le sol. Mamut était tombé, lui aussi, mais il n’était
pas exceptionnel de voir le chaman s’effondrer lorsqu’il s’aventurait très loin
dans l’autre monde, à la recherche des esprits, qu’il eût ou non bu ou mangé
quelque chose pour l’aider dans sa tâche. On allongea Mamut et Ayla sur le dos.
Le chant, le battement des tambours continuaient. Jondalar vit Loup tenter d’atteindre
la jeune femme, mais on le retint. Jondalar comprenait ce que ressentait Loup.
Lui-même aurait aimé se précipiter vers Ayla. Il jeta même un coup d’œil vers
Ranec, pour voir comment il réagissait. Mais le Camp du Lion ne témoignait d’aucune
anxiété, et il hésitait à intervenir dans un rituel sacré. Il finit par s’unir
au chant psalmodié. Mamut avait pris soin de lui en indiquer l’importance.
    Un long moment s’écoula. Ni la jeune femme ni le chaman n’avaient
bougé. L’inquiétude de Jondalar pour Ayla se précisait. Il crut voir une
certaine anxiété se peindre sur les visages de quelques assistants. Il se leva
pour tenter de voir la jeune femme, mais les feux étaient presque éteints, l’habitation
était noyée d’ombre. Il entendit un gémissement, baissa les yeux sur Loup. Le
jeune animal gémit de nouveau. Il leva vers Jondalar un regard suppliant. A
plusieurs reprises, il fit quelques pas vers Ayla, revint vers le jeune homme.
    Celui-ci entendit Whinney hennir dans le foyer des chevaux. Elle
semblait inquiète, comme si elle flairait un danger. Il alla voir ce qui se
passait. Certes, c’était improbable, mais un prédateur aurait pu se glisser
auprès des animaux pour s’attaquer à eux pendant que tout le monde était occupé
ailleurs. A la vue de Jondalar, la jument émit un autre petit hennissement. Il
ne découvrit rien qui justifiât un tel comportement, mais, visiblement, Whinney
était effrayée. Ni les caresses ni les paroles de réconfort ne paraissaient
capables de la calmer. Sans cesse, elle se dirigeait vers l’entrée du Foyer du
Mammouth, alors qu’elle n’avait jamais encore tenté d’y pénétrer. Rapide, lui
aussi, était mal à l’aise, gagné peut-être par l’agitation de sa mère.
    Jondalar retrouva Loup à ses pieds : il pleurait,
gémissait, s’avançait vers l’entrée du foyer, revenait vers lui.
    — Qu’y a-t-il, Loup ? Qu’est-ce qui te tourmente
ainsi ?
    Et qu’est-ce qui tourmente Whinney ? se demandait-il. Une
idée, soudain, lui traversa l’esprit. Ayla ! Les animaux devaient la
sentir menacée !
    Jondalar rentra précipitamment dans le Foyer du Mammouth.
Plusieurs personnes étaient maintenant rassemblées autour de Mamut et d’Ayla.
On s’efforçait de les réveiller. Incapable de se contenir plus longtemps,
Jondalar se précipita vers la jeune femme. Elle était inerte, rigide, les
muscles contractés. Son corps était froid. Elle respirait à peine.
    — Ayla ! cria-t-il. O, Mère, elle a l’air à moitié
morte ! Ayla ! O, Doni, ne la laisse pas mourir ! Ayla,
reviens ! Ne meurs pas, Ayla ! Je t’en supplie, ne meurs pas !
    Il la tenait entre ses bras, l’appelait de son nom avec une
fiévreuse instance, la suppliait de ne pas mourir.
    Ayla se sentait glisser de plus en plus loin. Elle essayait d’entendre
la psalmodie, le battement des tambours, mais ils n’étaient plus qu’un vague
souvenir. Elle crut alors entendre son nom. Elle fit un effort pour écouter.
Oui,

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