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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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l’observer.
    — Je lui ai donné ma propre chair. Issue de mon propre
corps...
    — Donné ! Tu ne m’as rien donné du tout ! clama
Frébec. J’ai payé le Prix de la Femme pour Fralie !
    — Un prix médiocre ! J’aurais pu obtenir beaucoup plus
pour elle, lança Crozie.
    Ses lamentations n’étaient pas plus sincères que ses cris de
douleur.
    — Elle est venue à toi avec deux enfants. La preuve de la
faveur de la Mère. Tu as rabaissé sa valeur en versant ce prix dérisoire. La
valeur de ses enfants aussi. Et regarde-la ! Elle est déjà bénie une
troisième fois. Je te l’ai donnée par générosité, à cause de la bonté de mon
cœur...
    — Et parce que personne d’autre ne voulait accueillir
Crozie, même avec sa fille deux fois bénie, ajouta une voix toute proche.
    Ayla tourna la tête pour voir qui avait parlé. La jeune femme
qui portait, la veille, la magnifique tunique rouge lui sourit.
    — Si tu avais l’intention de dormir tard, n’y pense plus,
conseilla Deegie. Ils commencent de bonne heure, aujourd’hui.
    — Non, je me lève, dit Ayla.
    Elle regarda autour d’elle. La couche était vide. A part les
deux femmes, il n’y avait personne.
    — Jondalar levé.
    Elle trouva ses vêtements, entreprit de s’habiller.
    — Je me réveille, crois femme blessée.
    — Personne n’est blessé. A première vue, du moins. Mais je
plains Fralie, déclara Deegie. Il est pénible d’être prise entre l’arbre et l’écorce.
Ayla secoua la tête.
    — Pourquoi ils crient ?
    — Je ne sais pas pourquoi ils se querellent sans cesse.
Parce qu’ils veulent s’attirer les bonnes grâces de Fralie, je suppose. Crozie
se fait vieille, elle ne veut pas voir Frébec saper son influence. Mais Frébec
est têtu. Il n’avait pas grand-chose avant d’arriver ici, et il ne veut pas
perdre sa nouvelle position. Fralie, c’est vrai, lui a apporté un prestige
considérable, même s’il ne l’a pas payée cher.
    La visiteuse écoutait avec un intérêt visible, et Deegie s’assit
sur un lit voisin, pendant qu’Ayla s’habillait.
    — Je ne crois pas qu’elle se séparerait de lui, cependant.
Elle lui est attachée, je pense, même s’il est très désagréable par moments. Il
ne lui a pas été si facile de trouver un autre homme... un homme qui consentît
à vivre avec sa mère. Tout le monde avait été témoin de ce qui s’était passé la
première fois, personne d’autre ne voulait s’encombrer de Crozie. La vieille
femme peut hurler tout son soûl qu’elle a donné sa fille pour rien. C’est elle
qui a rabaissé la valeur de Fralie. J’aurais horreur d’être tiraillée ainsi.
Mais j’ai de la chance. Même si je me joignais à un Camp déjà existant, au lieu
d’en fonder un avec mon frère, Tulie y serait la bienvenue.
    — Ta mère partir avec toi ? demanda Ayla, interloquée.
    Elle comprenait qu’une femme allât s’installer dans le clan de
son compagnon, mais qu’elle y emmenât sa mère était nouveau pour elle.
    — Je le voudrais bien mais je ne pense pas qu’elle accepte.
Elle préférera rester ici, je crois. Je ne lui en veux pas. Mieux vaut être la
Femme Qui Ordonne de son propre Camp que la mère de celle qui prendra la tête d’un
autre. Mais elle me manquera.
    Fascinée, Ayla écoutait. Elle ne comprenait pas la moitié de ce
que disait Deegie et n’était même pas sûre de bien interpréter l’autre moitié.
    — Est triste quitter mère et clan, dit-elle. Mais tu as
bientôt compagnon ?
    — Oh oui. L’été prochain. A la Réunion d’Été. Ma mère a
achevé de tout négocier. Elle avait fixé un Prix de la Femme si élevé que je
craignais de les voir refuser de payer, mais ils ont accepté. C’est bien
pénible d’attendre, pourtant. Si seulement Branag ne devait pas partir
maintenant. Mais ils l’attendent. Il a promis de partir là-bas sans retard...
    Les deux jeunes femmes se dirigeaient de compagnie vers l’entrée
de l’abri. Deegie parlait, Ayla l’écoutait avidement.
    Dans le foyer d’accès, il faisait plus frais, mais ce fut
seulement en se sentant frappée par un courant d’air glacé, quand le brise-vent
de la grande voûte d’entrée fut écarté, qu’Ayla comprit à quel point la
température extérieure s’était abaissée. Le vent glacial repoussa en arrière
ses longs cheveux, tourmenta la pesante peau de mammouth, la gonfla d’un
souffle brutal. Une neige fine était tombée durant la nuit. Une

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