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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de l’instinct tout en étant plus
conscients. Dès la naissance, toutes les connaissances de leurs ancêtres
étaient entreposées dans leurs cerveaux. Ils n’avaient pas à apprendre ce qui
était nécessaire à leur survie : ils le savaient par la mémoire. Enfants,
il suffisait de leur rappeler ce qu’ils connaissaient déjà. Adultes, ils
savaient comment faire appel aux souvenirs emmagasinés.
    Leur mémoire était excellente, mais il leur fallait un effort
considérable pour saisir un élément nouveau. Une fois qu’ils l’avaient appris,
compris, accepté, ils ne l’oubliaient jamais, le transmettaient à leur
progéniture. Mais le processus était lent. Iza en était venue à comprendre,
sinon à concevoir, leur différence tandis qu’elle enseignait à Ayla l’art de
guérir. Cette étrange enfant avait moins de mémoire que les autres mais elle
apprenait beaucoup plus vite.
    Rydag prononça un mot. Ayla ne le reconnut pas tout de suite
mais, soudain, elle saisit. C’était son nom à elle ! Son nom, prononcé d’une
façon qui lui avait naguère été familière – la façon dont certains
membres du Clan le prononçaient.
    Comme eux, l’enfant était incapable d’articuler. Il pouvait
émettre les voyelles mais ne parvenait pas à former les sons importants
nécessaires pour reproduire le langage des gens parmi lesquels il vivait. Par
manque de pratique, Ayla connaissait les mêmes difficultés. C’étaient ces mêmes
déficiences de leur appareil vocal qui avaient amené le Clan et ceux qui l’avaient
précédé à développer un langage riche et très complet de signes et de gestes
pour traduire une culture étendue. Rydag comprenait les Autres, les gens avec
lesquels il vivait. Il concevait l’idée de langage. Mais il était incapable de
se faire comprendre.
    L’enfant fit alors le signe qu’il avait adressé à Nezzie la
veille au soir : il appela Ayla « mère ». Elle sentit son cœur
battre plus vite. Le dernier qui lui avait fait ce signe était son fils, et
Rydag lui ressemblait tellement qu’un instant elle crut revoir Durc en lui.
Elle mourait d’envie de croire que c’était bien lui, de le prendre dans ses
bras, de prononcer son nom. Mais, malgré tout son désir, Rydag n’était pas
Durc. Il n’était pas plus Durc qu’elle était Deegie. Il était lui-même. Elle se
maîtrisa, reprit longuement son souffle.
    — Aimes-tu apprendre autres mots ? Autres signes,
Rydag ? demanda-t-elle.
    Il hocha la tête énergiquement.
    — Tu te rappelles « mère »...
    Il répondit en reproduisant le signe qui avait si profondément
ému Nezzie... et elle-même.
    — Connais-tu celui-ci ?
    Elle lui faisait le geste du salut. Elle le vit se débattre avec
une connaissance qui affleurait presque à la surface.
    — C’est salut. Veut dire « bonjour ».
    Elle refit le même geste avec la variante dont elle s’était
servie.
    — Comme ça, c’est quand personne plus âgée parle à plus
jeune.
    Il fronça les sourcils, reproduisit le geste, gratifia Ayla de
son surprenant sourire. Il refit les deux signes, réfléchit un moment, en fit
un troisième et regarda la jeune femme d’un air interrogateur, comme s’il n’était
pas bien sûr de ce qu’il avait fait.
    — Oui, bon, Rydag ! Je, femme, comme mère, et c’est
manière de saluer mère. Tu as mémoire !
    Nezzie remarqua que l’enfant et Ayla étaient ensemble. A
plusieurs reprises, Rydag l’avait fort inquiétée, quand il oubliait ses limites
et voulait en faire trop. Elle savait donc toujours où était l’enfant et à
quelles activités il se livrait. Elle tenta de comprendre ce que faisaient la
jeune femme et l’enfant. Ayla la vit, elle remarqua son expression de curiosité
mêlée d’inquiétude et lui fit signe d’approcher.
    — J’apprends Rydag langage de Clan... peuple de sa mère, expliqua
la jeune femme. Comme mot hier soir.
    Rydag, avec un large sourire qui découvrait des dents un peu
trop grandes, adressa à Nezzie un signe soigneusement réfléchi.
    — Que veut-il dire ? demanda-t-elle.
    — Rydag dit « bonjour, mère », expliqua Ayla.
    — » Bonjour, mère ? »
    Nezzie ébaucha un mouvement qui ressemblait d’assez loin au
geste de Rydag.
    — En faisant ça, je dis « bonjour, mère » ?
    — Non. Assieds-toi ici. Je te montre. Ceci... (Ayla fit le
signe.)... veut dire « bonjour ». Ainsi... (Elle ajouta la variante.)
Veut dire « bonjour, mère ».

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