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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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n’avaient besoin de rien et qu’ils avaient retrouvé leur calme. Whinney
se tenait à l’extrême limite de la lueur projetée par le feu sur lequel
rôtissait la viande, le plus loin possible des carcasses qui attendaient d’être
rapportées à la caverne et des tas de déchets d’où montaient de temps à autre
des grognements et des jappements.
    Après avoir mangé tout leur content de bison, brun et
croustillant à la surface, saignant à l’intérieur, les chasseurs alimentèrent
le feu et s’installèrent tout autour, pour boire une infusion en bavardant.
    — J’aurais voulu que vous la voyiez contourner ce troupeau,
disait Barzec. Je me demande combien de temps nous aurions pu les tenir. Ils
étaient de plus en plus agités. Quand ce mâle s’est échappé, j’étais sûr que
nous les avions tous perdus.
    — Je crois que nous devons remercier Ayla pour le succès de
cette chasse, déclara Talut.
    Devant cette louange inattendue, la jeune femme rougit, mais ce
n’était pas seulement de confusion. Elle se sentait acceptée, ses talents, ses
capacités étaient appréciés, ce qui l’emplissait d’une douce chaleur. Toute sa
vie, elle avait désiré se voir ainsi reconnue.
    — Et pensez à l’histoire que ça va faire pour la Réunion d’Été
ajouta Talut.
    La conversation languit. Talut ramassa une branche sèche qui
séjournait depuis longtemps sur le sol : l’écorce y pendait par lambeaux,
comme une vieille peau. Il la cassa en deux sur son genou, posa les deux
morceaux sur le feu. Une gerbe d’étincelles jaillit, illumina les visages des
chasseurs serrés les uns contre les autres autour des flammes.
    — Toutes les chasses ne se terminent pas aussi bien. Vous
vous rappelez la fois où nous avons failli tuer un bison blanc ? reprit
Tulie. Quel dommage qu’il nous ait échappé.
    — Il devait avoir la faveur du ciel, celui-là. J’étais sûr
que nous le tenions. As-tu déjà vu un bison blanc ? demanda Barzec à
Jondalar.
    — J’en ai entendu parler et j’ai vu une peau, répondit
Jondalar. Les animaux blancs sont tenus pour sacrés, chez les Zelandonii.
    — Même les renards et les lapins ? questionna Deegie.
    — Oui, mais un peu moins. Les lagopèdes eux-mêmes le sont,
quand ils sont blancs. Pour nous, c’est le signe que Doni les a touchés. Ceux
qui sont nés blancs et qui le restent toute l’année sont les plus sacrés,
expliqua Jondalar.
    — Pour nous aussi, les bêtes blanches ont une importance
particulière. C’est pourquoi le Foyer de la Grue a un tel prestige...
habituellement, fit Tulie.
    Elle lança vers Frébec un coup d’œil qui contenait une nuance de
dédain.
    — La grande grue du nord est blanche, et les oiseaux sont
les messagers personnels de Mut. Les mammouths détiennent des pouvoirs
particuliers.
    — Jamais je n’oublierai la chasse au mammouth blanc, dit
Talut. Des regards chargés d’attente l’encouragèrent à continuer.
    — Tout le monde était surexcité quand l’éclaireur est venu
dire qu’il avait vu cette femelle. C’est le plus grand honneur que puisse nous
faire la Mère, quand Elle nous offre une femelle de mammouth blanche. Et, comme
c’était la première chasse d’une Réunion d’Été, ce serait de la chance pour
tout le monde, si nous réussissions à l’avoir, expliqua-t-il, à l’intention des
visiteurs.
    « Tous les chasseurs qui voulaient participer à la chasse
ont dû subir des épreuves de purification et de jeûne, pour s’assurer que nous
serions acceptables. Même après, le Foyer du Mammouth nous a imposé des
interdits, mais nous avions tous envie d’être choisis. J’étais jeune, alors,
pas beaucoup plus âgé que Danug, mais bien bâti comme lui. C’est peut-être ce
qui m’a fait choisir, et j’ai été de ceux qui ont piqué une sagaie dans cette
femelle. Comme pour le bison qui t’a poursuivi, Jondalar, personne ne sait
quelle sagaie l’a tuée. La Mère, sans doute, ne voulait pas qu’un seul homme ou
un seul Camp en retirât trop d’honneur. Le mammouth blanc appartenait à tout le
monde. C’était mieux ainsi. Pas de jalousie, pas de ressentiment.
    — J’ai entendu parler d’une race d’ours blancs qui vivent
loin au nord, dit Frébec.
    Il ne voulait pas être laissé en dehors de la conversation. Peut-être
n’y avait-il aucun homme ni aucun Camp qui pût se targuer d’avoir tué la
femelle mammouth blanche, mais cela n’empêchait ni la jalousie ni

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