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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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sinon
toujours vraiment gelées. A l’automne, dès que le temps se refroidit dehors, la
terre se met à geler. La viande se gèle alors dans les fosses, et nous
commençons nos provisions pour l’hiver. La peau de mammouth conserve la chaleur
à l’intérieur et le froid à l’extérieur, expliqua Talut. Exactement comme pour
le mammouth, ajouta-t-il avec un large sourire.
    — Tiens, Talut, dit Nezzie, prends donc ça.
    Elle tendait une grosse pièce de viande, durcie, givrée, colorée
d’un rouge brun avec, sur tout un côté, une épaisse couche de graisse jaunâtre.
    — Je prends, proposa Ayla, les bras déjà tendus.
    Talut, lui, tendit les siens vers Nezzie. Elle n’avait certes
rien d’une petite femme, mais le vigoureux géant la souleva comme s’il s’était
agi d’une enfant.
    — Tu as froid. Il va falloir que je te réchauffe, dit-il.
    Il l’entoura de ses bras, nicha sa barbe au creux de son cou.
    — Assez, Talut ! Pose-moi par terre !
gronda-t-elle.
    Mais le plaisir illuminait son visage.
    — J’ai du travail, ce n’est pas le bon moment...
    — Dis-moi quand ce sera le bon moment, et je te poserai par
terre.
    — Nous avons des visiteurs, protesta-t-elle.
    Pourtant, elle lui passa les bras autour du cou, lui murmura
quelques mots à l’oreille.
    — C’est une promesse, rugit son gigantesque compagnon.
    Il la posa doucement, tapota son large séant, tandis que, tout
en émoi, elle rajustait ses vêtements et cherchait à recouvrer sa dignité.
Jondalar sourit à Ayla et la prit par la taille.
    Cette fois encore, pensait la jeune femme, ils en font un
jeu : ils disent quelque chose avec les mots et autre chose avec les
gestes. Mais, à présent, elle saisissait l’humour de la situation et l’amour
secret mais très fort que partageaient Nezzie et Talut. Elle comprenait soudain
qu’ils se témoignaient leur amour, comme le faisait le Clan, discrètement, en
prononçant des paroles à double sens.
    — Ce Talut ! fit Nezzie.
    Elle s’essayait à prendre un ton sévère, mais son sourire
heureux la trahissait.
    — Si tu n’as rien de mieux à faire, tu peux aider à
rassembler des racines, Talut.
    Elle s’adressa à la jeune femme :
    — Je vais te montrer où nous les gardons, Ayla. La Mère a
été généreuse, cette année. La saison était bonne, et nous en avons ramassé
beaucoup.
    Ils firent le tour d’une couchette pour atteindre une autre
arche fermée d’un rideau.
    — Les racines et les fruits sont conservés plus haut, dit
Talut aux visiteurs.
    Il souleva le rideau, leur montra des paniers qui débordaient
presque de provisions : des tubercules noueux, à la peau brune, riches en
amidon ; de petites carottes sauvages, d’un jaune pâle ; la partie
inférieure, succulente, des tiges de massettes et de roseaux ; d’autres
produits encore, rangés au niveau du sol, autour d’une fosse plus profonde.
    — Ils se conservent mieux si on les garde au frais mais, s’ils
gèlent, ils deviennent spongieux. Nous gardons les peaux dans des fosses,
aussi, jusqu’au moment où quelqu’un a le temps de les travailler. On y met
aussi certains os, qui servent à faire des outils, et un peu d’ivoire pour
Ranec. Il dit que l’ivoire gelé est plus facile à travailler. L’ivoire en
surplus et les os pour les feux sont conservés dans le foyer d’entrée et dans
les fosses creusées dehors.
    — A propos, dit Nezzie, il me faut une rotule de mammouth
pour mon ragoût.
    Elle remplissait un grand panier de légumes variés.
    — Une rotule donne toujours plus de moelleux et plus de
goût. Voyons, où ai-je donc mis les fleurs d’oignons séchées ?
    Jondalar, d’une voix chargée d’admiration, déclara :
    — J’ai toujours pensé que des murs rocheux étaient
nécessaires pour survivre en hiver, pour se protéger du plus fort des vents et
des tempêtes. Mais vous n’avez pas de grottes. Vous n’avez même pas assez d’arbres
pour construire des abris. Vous avez tout fait à partir de mammouths !
    — Voilà pourquoi le Foyer du Mammouth est sacré. Nous
chassons d’autres animaux, mais notre vie dépend du mammouth, expliqua Talut.
    — Quand je séjournais avec Brecie au Camp du Saule, au sud
d’ici, je n’ai rien vu de semblable à cette habitation.
    — Tu connais donc Brecie aussi ? interrompit Talut.
    — Brecie et quelques-uns de ses compagnons du Camp nous ont
tirés des sables mouvants, mon frère et moi.
    — Elle et ma

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