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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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hurlèrent le couplet une seconde fois, et Talut reprit le refrain.
Tandis qu’ils poursuivaient leur route vers le Camp du Lion, le chant bien
rythmé marquait l’allure, et les rires allégeaient la corvée de rapporter le
produit de leur chasse.
    Le regard de Nezzie courait de l’autre côté de la rivière.
Le soleil était bas dans le ciel couchant, tout prêt à s’enfoncer dans une
haute panne de nuages, tout près de l’horizon. Sans trop savoir pourquoi, elle
regarda vers le haut de la pente. Elle ne s’attendait pas encore au retour des
chasseurs : ils étaient partis seulement la veille et resteraient absents
probablement deux nuits, pour le moins. Quelque chose l’incita à mieux
regarder. Était-ce un mouvement, au sommet du chemin qui menait aux
steppes ?
    — C’est Talut ! s’écria-t-elle, en reconnaissant la
silhouette familière qui se découpait sur le ciel.
    Elle passa la tête à l’intérieur de l’abri pour crier :
    — Ils sont de retour ! Talut et les autres, ils sont
de retour. Et elle se précipita pour aller à leur rencontre.
    Tout le monde sortit en courant afin d’accueillir les chasseurs
et de faire glisser les lourdes hottes du dos des hommes et des femmes qui, non
contents de chasser, avaient rapporté le produit de leurs efforts. Mais ce qui
causa la plus grande surprise, ce fut le spectacle de la jument qui tirait
derrière elle une charge considérable. Les gens se rassemblèrent autour d’Ayla
pour la regarder décharger les grands paniers pleins à ras bord, eux aussi.
Passés de main en main, les quartiers de viande et les autres parties de bison
furent aussitôt emportés dans l’habitation semi-souterraine et mis en réserve.
    Quand tout le monde fut rentré, Ayla débarrassa Whinney de son
harnais, Rapide de sa longe et veilla à les installer confortablement. Ils ne
paraissaient pas souffrir des nuits passés seuls à la belle étoile. La jeune
femme, néanmoins, était prise de remords lorsque, chaque soir, elle les
quittait pour regagner l’abri. Aussi longtemps que le temps se maintiendrait,
il y aurait peu de risques. Elle ne s’inquiétait guère de l’éventualité d’un
petit coup de froid, mais on abordait la saison des changements inattendus. Que
se passerait-il si une violente tempête venait à se déchaîner ? Où les
chevaux, alors, pourraient-ils trouver refuge ?
    Le front plissé d’anxiété, elle leva la tête vers le ciel. De
hauts nuages aux couleurs éclatantes y couraient. Le soleil, en se couchant peu
de temps auparavant, avait laissé derrière lui toute une panoplie de traînées
aveuglantes. Elle les contempla jusqu’au moment où les teintes éphémères s’effacèrent,
où le ciel bleu devint gris.
    Elle rentra, à son tour. Juste avant de soulever la tenture
intérieure pour pénétrer dans le foyer où se faisait la cuisine, Ayla surprit
une remarque à propos d’elle-même et de la jument. Les occupants de l’habitation,
assis en cercle, se détendaient en mangeant et en bavardant, mais la
conversation s’interrompit à l’entrée de la jeune femme. Tout le monde la
regardait, et elle se sentit mal à l’aise. Mais Nezzie lui tendit une assiette
faite d’un os plat, et l’échange des propos reprit. Ayla entreprit de se
servir, avant de s’arrêter pour regarder autour d’elle. Où était la viande de
bison qu’ils venaient de rapporter ? On n’en voyait trace nulle part. Elle
avait dû être rangée, elle le savait, mais où ?
    Ayla repoussa la lourde peau de mammouth suspendue à l’entrée
et alla d’abord voir les chevaux. Rassurée, elle chercha des yeux Deegie et
sourit à son approche. Deegie avait promis de lui montrer, grâce aux peaux de
bison fraîches, comment les Mamutoï les tannaient et les traitaient. La jeune
femme s’intéressait, en particulier, au procédé employé pour teindre le cuir en
rouge, comme la tunique de Deegie. Jondalar avait dit que, pour lui, le blanc
était sacré. Pour Ayla c’était le rouge, parce que c’était la couleur sacrée
pour le Clan. Une pâte, faite d’un mélange d’ocre rouge et de graisse – de
préférence la graisse d’un ours des cavernes –, servait à colorer la peau
et s’utilisait dans la cérémonie d’attribution d’un nom. Un morceau d’ocre
rouge était le premier objet qu’on enfermait dans le sac à amulettes : on
l’offrait à quelqu’un au moment où l’on proclamait son totem. Du début à la fin
de sa vie,

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