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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Ayla avait grandi au
sein du Clan, elle en faisait partie, en dépit de ses différences. Quand Broud
l’avait prise, l’acte lui avait fait horreur, mais il n’avait fait qu’exercer
ses droits. Mais comment un homme du Clan avait-il pu forcer Nezzie ?
    Ses pensées furent interrompues par l’arrivée bruyante d’une
petite bande de chasseurs. Un homme s’approcha. Il repoussa son capuchon. Ayla
et Jondalar restèrent bouche bée. L’homme était brun foncé ! C’était
presque la couleur de la robe de Rapide, déjà inhabituelle chez un cheval. Le
jeune couple n’avait jamais vu personne de semblable.
    L’homme avait des cheveux noirs et crépus, qui formaient sur sa
tête un casque pareil à la fourrure serrée d’un mouflon. Ses yeux étaient
noirs, eux aussi, d’un éclat étincelant. Son sourire découvrait des dents
blanches et brillantes et une langue rose qui contrastaient avec sa peau
sombre. Quand des étrangers le voyaient pour la première fois, il faisait
sensation : il le savait et y prenait un certain plaisir.
    Par ailleurs, il était parfaitement ordinaire : de taille
moyenne quelques centimètres de plus qu’Ayla – et de corpulence
moyenne. Mais une impression de vitalité, une économie de mouvements, une
assurance naturelle signalaient un homme résolu et qui savait atteindre un but
sans perdre de temps. A la vue d’Ayla, ses prunelles prirent un éclat nouveau.
    Jondalar en reconnut la séduction. Il fronça les sourcils, mais
ni la jeune femme blonde ni l’homme à la peau foncée ne s’en aperçurent.
Captivée par la nouveauté de l’arrivant, Ayla le regardait avec l’émerveillement
candide d’un enfant. Lui, pour sa part, se sentait attiré autant par la naïveté
innocente de sa réaction que par sa beauté.
    Brusquement, Ayla se rendit compte qu’elle le dévisageait. Elle
devint écarlate, baissa les yeux. Elle avait appris de Jondalar qu’il était
parfaitement convenable, de la part des hommes et des femmes, de se regarder en
face, mais, pour les membres du Clan, c’était discourtois et même choquant,
surtout chez une femme. Son éducation et les coutumes du Clan, sur lesquelles
Creb et Iza ne cessaient d’insister pour les rendre plus acceptables, causaient
maintenant l’embarras d’Ayla.
    Cette détresse ne fit qu’enflammer l’intérêt de l’homme à la
peau sombre. Les femmes lui témoignaient souvent une attention exceptionnelle.
La surprise qui saluait son apparition semblait éveiller chez elles une
insatiable curiosité à propos d’éventuelles autres différences. Elle se
demandait parfois si chacune des femmes présentes aux Réunions d’Été se croyait
obligée de découvrir par elle-même qu’il était, en fait, un homme pareil aux
autres. Certes, il n’y voyait pas d’objection. La réaction d’Ayla l’intriguait,
comme la couleur de sa peau étonnait la jeune femme. Il n’avait pas l’habitude
de voir une femme adulte, d’une beauté frappante, rougir avec la modestie d’une
toute jeune fille. Talut s’avançait vers eux.
    — Ranec, tu as fait la connaissance de nos visiteurs ?
cria-t-il.
    — Pas encore, mais j’attends... avec impatience.
    Au son de sa voix, Ayla releva les yeux. Son regard plongea dans
des prunelles noires, profondes, qui exprimaient le désir et un humour subtil.
Elles pénétraient en elle, suscitaient des sensations que seul, jusqu’à
présent, Jondalar avait éveillées. Un léger gémissement s’étouffa sur ses lèvres,
ses yeux gris-bleu s’élargirent. Déjà, l’homme se penchait pour lui prendre les
mains, mais, avant toute présentation en bonne et due forme, le grand étranger
s’interposa entre eux, le visage sombre, les deux mains en avant.
    — Je suis Jondalar des Zelandonii, dit-il. Cette femme avec
laquelle je voyage s’appelle Ayla.
    Jondalar était mécontent, Ayla en était sûre. Et c’était à cause
de cet homme à la peau sombre. Elle était accoutumée à lire la signification d’une
attitude, d’un comportement. Elle avait étroitement observé Jondalar pour
obtenir des indications sur la conduite à tenir. Mais le langage corporel des
gens qui comptaient sur les mots était beaucoup moins expressif que celui du
Clan, qui se servait de signes pour communiquer, et elle ne faisait pas encore
confiance à ses perceptions. Ces gens-là semblaient à la fois plus faciles et
plus difficiles à déchiffrer, témoin ce brusque changement d’attitude chez
Jondalar.

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