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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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souffle court. Ayla eut envie de s’élancer à leur aide,
mais l’indécision la retint. Sans trop comprendre comment, elle se savait à l’origine
de cette lutte. Quel que fût celui vers lequel elle irait en premier, l’autre
perdrait la face. Les membres du Camp étaient inquiets, eux aussi, mais ils
hésitaient à intervenir. Ils craignaient de faire paraître au grand jour que la
rivalité entre les deux hommes n’était pas seulement un jeu. Ils donneraient
corps à une hostilité que personne n’était disposé à prendre au sérieux.
    Jondalar et Ranec se remettaient peu à peu. L’attention se
reporta sur Talut et Danug qui continuaient à piler le grain et en faisaient
une compétition. Une compétition amicale, certes, mais pas moins intense pour
autant. Talut, en abattant dans le pied de mammouth le lourd pilon d’ivoire,
souriait à ce jeune double de lui-même. Danug, sans sourire, le reprenait avec
une sombre détermination.
    — Bravo, Danug ! cria Tornec.
    — Il n’a pas une chance, riposta Barzec.
    — Danug est plus jeune, déclara Deegie.
    — Talut cédera le premier. Il n’a pas la résistance de
Talut, affirma Frébec.
    Il ne possède pas encore la vigueur de Talut mais Danug a une
grande résistance, dit Ranec.
    Il avait fini par reprendre suffisamment haleine pour apporter
ce commentaire. L’effort excessif laissait encore des traces, mais il voyait
dans son affrontement avec Jondalar un moyen de faire apparaître leur rivalité
moins grave qu’elle ne l’était.
    — Allez, Danug cria Druwez.
    — Tu vas gagner ajouta Latie, saisie par l’enthousiasme
contagieux. Toutefois, elle ne savait trop si son encouragement s’adressait à
Danug ou à Talut.
    Soudain, sous un puissant effort de Danug, l’os de mammouth se
fêla.
    — Ça suffit ! intervint Nezzie d’une voix grondeuse.
Tu n’as pas besoin de cogner ce pilon au point de casser le mortier. Il va nous
en falloir un autre, à présent, et, à mon avis, c’est toi qui devras le faire, Talut.
    — Je crois que tu as raison ! dit Talut, rayonnant.
Bien joué, Danug. Tu as pris des forces, pendant ton absence. Tu as vu ce
garçon, Nezzie ?
    — Regarde ça ! fit Nezzie, qui vidait le mortier. Ce
grain a été réduit en poudre ! Je le voulais tout juste concassé. J’allais
le faire sécher et le mettre en réserve. On ne peut pas faire sécher ça pour le
conserver.
    — De quelle sorte de grain s’agit-il ? questionna
Ranec. Je demanderai à Wymez mais je crois que le peuple de ma mère faisait
quelque chose avec le grain réduit en poudre. Je vais en prendre un peu, si
personne d’autre n’en veut.
    — C’est surtout du blé, mêlé d’un peu de seigle et d’avoine.
Tulie en a déjà assez pour faire les petites miches que tout le monde aime. Il
ne lui reste qu’à les cuire. Talut voulait un peu de grain pour le mélanger à
la fécule des racines de massettes dont il se sert pour sa bouza. Mais tu peux
tout prendre si tu veux. Tu l’as bien gagné.
    — Talut aussi l’a gagné. S’il en veut un peu, qu’il le
prenne, dit Ranec.
    — Garde ce qu’il te faut, Ranec. Je me servirai du reste,
intervint Talut. La fécule de racine de massettes que j’ai mise à tremper
commence à fermenter. Je ne sais pas ce qui se passerait si j’y ajoutais ça,
mais ça pourrait être intéressant d’essayer.
    Ayla observait Jondalar et Ranec, pour s’assurer que tout allait
bien. Quand elle vit Jondalar ôter sa tunique trempée de sueur, s’asperger d’eau
et rentrer dans l’habitation, elle comprit qu’il ne souffrait d’aucune
conséquence fâcheuse. Elle se sentit alors un peu ridicule de tant se
tourmenter à son sujet. Après tout, c’était un homme vigoureux, résistant. Un
tel effort ne pouvait certainement pas lui faire de mal, non plus qu’à Ranec.
Mais elle les évita l’un et l’autre. Leur comportement, tout comme ses propres
émotions, la troublait. Elle avait besoin d’un peu de temps pour réfléchir.
    Tronie apparut sous la voûte d’accès. Elle avait l’air excédée.
Elle portait sur une hanche le petit Hartal et, sur l’autre, un plat taillé
dans un os, sur lequel s’empilait des corbeilles et des instruments. Ayla se
hâta vers elle.
    — J’aide ? Porter Hartal, proposa-t-elle.
    — Oh ! Tu veux bien ? fit la jeune mère. Elle
tendit l’enfant à Ayla.
    — Tout le monde a cuisiné des plats particuliers aujourd’hui.
Je voulais, moi aussi,

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