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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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mystérieuse d’où, partis en grand nombre, ils n’étaient revenus que sept.
    « Fort bien, dit Arthur, quand tous se retrouvèrent à
Carduel, de quoi avons-nous encore à nous occuper ? – De deux choses, répondit
Merlin : le peigne, les ciseaux et le rasoir qui sont sur le dos du
sanglier Twrch Trwyth et le sang de la sorcière Gorddu. – Allons-y tous ensemble,
dit Arthur, car je crois que nous ne manquerons pas de difficultés. »
    Arthur réunit alors tout ce qu’il y avait de combattants dans
l’île de Bretagne. Et quand tout fut prêt, il les emmena en Irlande sur de
grands navires, car on lui avait dit que le Twrch Trwyth s’y trouvait pour le
moment. Quand Arthur débarqua, les saints d’Irlande vinrent à sa rencontre et
lui demandèrent sa protection. Quant aux hommes d’Irlande, ils se rendirent
près de lui et lui offrirent des vivres en abondance. Et tous espéraient qu’Arthur
pourrait les délivrer du monstre qui ravageait le pays.
    Arthur et ses compagnons s’avancèrent jusqu’au centre de l’île,
dans un lieu écarté où se trouvait Twrch Trwyth avec ses sept pourceaux. On
lança sur eux des chiens de toutes parts, mais ceux-ci furent tous tués et
Twrch Trwyth dévasta, ce jour-là, un cinquième de l’Irlande. Le lendemain, les
hommes d’Arthur rencontrèrent l’animal et se battirent contre lui, mais ils n’en
reçurent que des coups et n’en tirèrent aucun avantage. Le troisième jour, ce
fut Arthur lui-même qui engagea le combat contre Twrch Trwyth. Cela dura neuf
jours et neuf nuits, et il ne put tuer que l’un de ses pourceaux. On demanda à
Arthur ce qu’était cette laie sauvage : il leur dit que c’était un roi que
Dieu avait ainsi métamorphosé pour le punir de ses fautes et de sa tyrannie.
    Alors, Arthur envoya Merlin pour chercher à s’entretenir
avec l’animal. Merlin s’en alla sous la forme d’un oiseau et descendit
au-dessus de la bauge où il se trouvait avec ses six pourceaux. « Par
celui qui t’a mis sous cette forme, dit Merlin, si toi et les tiens pouvaient
parler le langage des hommes, je demanderais à l’un de vous de venir s’entretenir
avec le roi Arthur. » L’un des pourceaux lui répondit : « Par
celui qui nous a mis sous cette forme, nous n’en ferons rien et nous n’irons
pas nous entretenir avec le roi Arthur. Dieu nous a déjà fait assez de mal en
nous donnant cette forme, sans que vous veniez vous battre avec nous. – Apprenez
qu’Arthur ne vous veut pas de mal : il désire simplement le peigne, le
rasoir et les ciseaux qui se trouvent entre les deux oreilles de Twrch Trwyth. Donnez-les-moi,
et on vous laissera tranquilles. » Un autre pourceau, dont les soies
étaient comme des fils d’argent, à tel point qu’on pouvait le suivre à leur
scintillement à travers bois et landes, lui fit cette réponse : « Personne
n’aura ces joyaux, à moins qu’on ne prenne sa vie. Demain matin, nous partirons
d’ici. Nous irons dans le pays d’Arthur et nous y ferons le plus de mal possible ! »
    Effectivement, le lendemain matin, Twrch Trwyth et les
pourceaux gagnèrent le rivage et s’élancèrent à la nage sur la mer. Arthur fit
embarquer tous ses hommes. Quand il débarqua à son tour dans l’île de Bretagne,
il apprit que Twrch Trwyth avait ravagé de nombreux cantons et qu’il avait tué
beaucoup de gens, des paysans aussi bien que des guerriers. Arthur se mit
immédiatement à sa poursuite, mais Twrch Trwyth passa de région en région, et
se retrouva à l’embouchure de la Severn. Arthur convoqua ses gens et leur dit :
« Seigneurs, ce maudit sanglier a tué bon nombre de nos compagnons, qui
étaient tous des hommes de valeur. Je jure, par la vaillance de ces hommes, que
ce monstre n’ira pas en Cornouailles tant que je serai vivant ! Il faut
donc que nous l’empêchions de traverser la rivière ! »
    Il envoya une troupe de cavaliers vers le nord avec mission
de rabattre l’animal vers l’estuaire. Et là, avec tous ceux qu’il avait
regroupés, il attendit de pied ferme. Quand Twrch Trwyth surgit, ils se
précipitèrent sur lui. Quelques-uns parvinrent à le saisir par les pieds et à
le plonger dans la Severn, à tel point qu’il avait de l’eau par-dessus la tête.
Mabon, fils de Modron, d’un côté, éperonna sa monture et enleva le rasoir. Bedwyr,
monté sur un coursier rapide, fut assez heureux pour saisir les ciseaux. Mais
avant qu’on eût pu enlever le peigne, les pieds

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