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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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rivaliser d’endurance avec elle. Le jeune homme, qui n’était
pas encore chevalier, était très beau et doué d’une intelligence très fine. Il
la pria tant d’amour qu’elle finit par lui céder, à la condition expresse qu’il
ne retournerait plus jamais chez son père et qu’il ne vivrait plus qu’avec elle.
Le jeune homme, qui se nommait Faunus, était tellement épris de Diane qu’il accepta
cette condition, renonçant au monde, à son père, à ses amis et aux compagnons
de toutes sortes. Il passa ainsi deux années dans le plus complet bonheur.
    « Mais, un jour, Diane, qui était partie chasser seule,
selon son habitude, rencontra un chevalier nommé Félix, et elle en fut tout de
suite très amoureuse. Ce Félix était d’une famille humble et pauvre, et c’était
grâce à son sens de l’honneur et à sa bravoure qu’il était devenu chevalier. Il
savait bien que Faunus était l’amant de Diane, et que, si le jeune homme le
surprenait, il s’en prendrait à lui et le ferait tuer. Il dit à Diane : « Est-ce
que tu m’aimes vraiment ? – Certes, répondit-elle, et comme je n’ai jamais
encore aimé un homme ! – Pourtant, reprit le chevalier Félix, je crois qu’il
ne peut rien résulter de bon pour moi dans tout cela. En admettant que je t’aime,
je n’aurai jamais le courage de venir auprès de toi, car si Faunus l’apprenait,
je sais bien qu’il me ferait mettre à mort, moi et peut-être ma famille. – Ne
te soucie pas de cela et ne renonce pas pour autant à venir près de moi. – Je n’en
ferai rien, s’obstina Félix. À moins que tu ne te sépares de Faunus, je ne
viendrai jamais vivre auprès de toi. – Mais c’est impossible ! s’écria
Diane. Tant qu’il sera en bonne santé, je ne pourrai pas me débarrasser de lui.
Il m’aime tellement qu’il ne consentira jamais à me quitter. – Pourtant, il le
faut, car je n’accepterai jamais de te partager avec lui. »
    « Diane était agitée d’une si grande passion pour Félix
qu’elle aurait donné sa vie pour pouvoir coucher avec Félix, ne fût-ce qu’une
seule fois. Après avoir beaucoup réfléchi, elle résolut de faire mourir Faunus
en l’empoisonnant ou de toute autre façon qui se présenterait. Or, la tombe que
tu vois là existait déjà en ce temps-là. Elle était toujours pleine d’eau et
recouverte d’une dalle. Un enchanteur diabolique du nom de Démophon, qui vivait
à cette époque dans le pays, avait donné à cette eau le pouvoir de guérir tous
les blessés qui s’y plongeaient, mais c’était là un pouvoir d’origine satanique.
    « Un soir, Faunus revint de la chasse gravement blessé
par une bête sauvage qu’il avait poursuivie. Dès qu’elle l’apprit, Diane, qui
ne méditait que malheurs et tourments, fit aussitôt vider l’eau de la tombe
pour qu’il ne pût s’y plonger et guérir sa plaie. Et lorsqu’il arriva près de
la tombe et vit que l’eau guérisseuse avait disparu, il fut très effrayé et dit
à Diane : « Hélas ! que vais-je devenir ? Ma blessure est
très profonde ! – Qu’à cela ne tienne ! répondit Diane. Nous allons
faire tout ce qu’il faut pour te soigner. Déshabille-toi et va t’étendre dans
la tombe. Nous placerons la dalle par-dessus et nous jetterons des herbes par
la fente qui y est aménagée, des herbes d’une vertu si puissante que tu seras
guéri dès que la chaleur aura fait effet sur toi ! »
    « Faunus, qui n’imaginait pas un seul instant qu’elle pût
chercher à le tromper, se hâta de lui obéir. Il se mit tout nu dans la tombe et
on le recouvrit aussitôt de la dalle Cette dalle était si lourde qu’il fallait
se mettre à plusieurs pour la soulever et, en aucun cas, Faunus n’aurait été
capable de la déplacer pour se sortir de là. Ensuite, Diane, bien disposée à le
faire mourir, coula dans la tombe une grande quantité de plomb fondu qu’elle
avait préparé. Faunus mourut aussitôt, atrocement brûlé jusqu’aux entrailles. Cela
fait, Diane revint près de Félix : « Rien ne s’oppose plus à notre
amour, et jamais Faunus ne viendra t’inquiéter, car il est mort ! »
Félix fut bien surpris de cette nouvelle, et comme Diane le prenait dans ses
bras, toute brûlante de désir, il dit : « Comment se fait-il que ce
jeune homme si robuste soit mort si vite ? – Ne t’inquiète pas, s’écria
Diane, et ne pensons qu’à nous aimer sans retenue ! » Mais Félix la
repoussa : « Je

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