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Les cochons d'argent

Les cochons d'argent

Titel: Les cochons d'argent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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vie, un chaos si bon enfant.
    — Bonjour, Falco.
    — Bonjour, Sosia.
    Ma sœur échangea un regard méprisant avec maman. Je posai ma botte sur le banc, près de Sosia, et la contemplai d’un regard concupiscent. Ma mère finit par s’en apercevoir.
    — Je te prie de retirer cette botte de mon banc à l’instant !
    Je m’exécutai.
    — Princesse, nous avons des choses à nous dire en tête à tête.
    — Tu peux très bien lui parler ici, jugea bon de préciser ma mère.
    L’air un peu trop goguenard à mon goût, Petronius vint s’asseoir à la table et se prit le menton dans les mains, attendant que je commence. Tous savaient très bien que je n’avais pas la moindre idée de ce que j’allais lui dire.
    Plusieurs femmes ont eu l’occasion de me décrire, fort indignées, l’expression du visage de ma mère lorsqu’elle tombait dans ma chambre sur une cocotte peinturlurée à la robe parfumée. Il arrivait que je ne les revisse pas… Soyons équitable avec maman : mes conquêtes n’ont pas toujours été des plus judicieuses.
    — Que se passe-t-il ici ? avait demandé maman à Sosia en la trouvant chez moi, pendant mon charmant entretien avec Pertinax.
    — Bonjour, avait répondu Sosia.
    Mère avait reniflé, s’était dirigée droit vers la chambre, avait tiré le rideau d’un coup sec et découvert le lit de fortune avec surprise.
    — Bien… Je comprends. Cliente ?
    — Je n’ai pas le droit de vous répondre.
    — C’est à moi d’en juger, avait répliqué maman.
    Elle aimait bien décider ce qui était permis ou non. Elle l’avait fait asseoir et lui avait donné à manger. Elle avait une façon bien à elle de s’y prendre… En un rien de temps, elle avait tout appris de la mésaventure de Sosia. Elle lui avait demandé ce qu’en penserait sa noble maman et, assez maladroitement, Sosia avait expliqué qu’elle n’en avait pas. L’exquise auteur de mes jours en avait été scandalisée.
    — Bien !… Vous n’avez qu’à venir chez moi.
    Sosia avait susurré qu’elle se sentait en sécurité chez moi. Un regard sévère de maman avait suffi pour que Sosia la suive.
     
    Petronius – merci à lui – vint alors à mon secours.
    — Il est temps qu’on vous ramène, jeune demoiselle !
    J’informai alors Sosia que le sénateur m’avait embauché, ce qui parut l’induire en erreur.
    — Alors il vous a expliqué… J’ai d’abord trouvé qu’oncle Decimus prenait trop de précautions… (Elle s’arrêta et me lança un regard indigné.) Mais… vous ne savez pas de quoi je parle !
    — Vous n’avez qu’à m’expliquer, dis-je doucement.
    Elle était manifestement très inquiète. Elle tourna ses grands yeux vers ma mère – les gens font toujours confiance à maman.
    — Que dois-je faire ? lança-t-elle d’un ton implorant.
    Toujours prête à se rendre utile, maman répondit :
    — Ne prenez pas cet air ! Je ne me mêle jamais de ce qui ne me regarde pas.
    Je ne me privai pas de ricaner. Maman fit comme si de rien n’était, mais Petro ne put retenir un fou rire étranglé.
    — Après tout, petite… Tu n’as qu’à lui parler du coffre à la banque : au pire il te volera ! finit par lâcher ma mère.
    La confiance régnait… Je ne lui en voulais qu’à moitié. Mon frère Festus était un héros militaire, je ne pourrais jamais rivaliser avec cela.
    — Oncle Decimus a caché quelque chose de très important dans mon coffre à la banque du Forum, murmura Sosia, l’air honteuse. Je suis la seule à connaître le code secret permettant de le faire ouvrir.
    Je la regardai quelques instants avec un visage de marbre, histoire de la mettre mal à l’aise.
    Je me tournai ensuite avec affectation vers Petronius.
    — Qu’en dis-tu ?
    Je ne doutai pas un instant de sa réaction.
    — Il faut aller y jeter un coup d’œil.
    Sosia ne faisait pas la fière. Malgré tout, elle jugea utile de nous conseiller de prendre une charrette à bras pour rapporter le butin.

11
    Le Forum était beaucoup plus calme que la veille, lorsque j’avais rencontré Sosia. L’air était aussi plus frais, surtout sous la longue arcade où les prêteurs louaient des coffres à des citoyens anxieux. La famille Camillus faisait affaire avec un curieux bonhomme originaire de Bithynie – un type souriant qui avait placé toute sa fortune en surcharge pondérale. Sosia lui chuchota à l’oreille le code confidentiel identifiant son coffre ; notre gai

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