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Les derniers jours de Jules Cesar

Les derniers jours de Jules Cesar

Titel: Les derniers jours de Jules Cesar Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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maladie
s’atténuerait peut-être avec l’atténuation de tes luttes quotidiennes. Mais tu
ne suivrais sans doute pas ce conseil. Je me trompe ? »
    César s’assit au bord du lit. Il posa les pieds sur le sol
et se leva. « Non. Je ne peux pas me le permettre. J’ai encore trop de
projets à réaliser. Je dois affronter ce risque.
    — Dans ce cas, entoure-toi de fidèles. Fais en sorte
qu’il y ait toujours auprès de toi un homme prêt à te dissimuler et à t’emmener
sur une litière qui te conduira dans un lieu secret où je t’attendrai. Quand la
crise sera passée, tu retourneras là où tu te trouvais comme si de rien
n’était. C’est tout ce que je peux te dire.
    — C’est un conseil sage. Maintenant, tu peux repartir,
Antistius. Je me sens mieux.
    — Je préférerais rester.
    — Non. Tu as sûrement d’autres occupations. Envoie-moi
Silius avec une collation. J’ai faim. »
    Antistius inclina la tête. « Comme tu le souhaites.
Silius t’apportera aussi une potion que je vais te préparer. Elle contribue à
diluer les humeurs de la rate, ce qui est bon pour toi. Et maintenant,
allonge-toi et essaie de te détendre. Après quoi, tu prendras un bain chaud et
te feras masser. »
    César garda le silence.
    Antistius sortit en soupirant.
    Il trouva dans l’entrée Calpurnia, assise dans un fauteuil.
Vêtue de sa tenue de nuit, elle n’avait pas pris de bain ni mangé. Les marques
de la fatigue se lisaient sur son visage et sur son corps. Voyant Antistius se diriger
vers la cuisine, elle lui emboîta le pas.
    « Alors ? interrogea-t-elle. Qu’as-tu à me
dire ?
    — Rien de nouveau, hélas ! J’ai l’impression que
la maladie se consolide. Nous ne pouvons que tenter d’en atténuer les effets et
espérer qu’elle disparaisse ainsi qu’elle est venue, en admettant que cela soit
possible. César a de grandes ressources.
    — Aucun homme ne peut traverser impunément autant de
tempêtes physiques et spirituelles. Ces dix dernières années ont été aussi
remplies que dix vies, elles l’ont usé. César a cinquante-six ans, Antistius,
et il a l’intention d’entreprendre une nouvelle expédition en Orient. Contre
les Parthes. »
    Tandis que le médecin écrasait des graines dans un mortier
et les mettait à bouillir sur le réchaud, Calpurnia s’assit. Une servante lui
apporta son petit déjeuner habituel : un œuf cuit sous la cendre et du
pain grillé.
    « Cette femme contribue à aggraver la situation… »
    Calpurnia parlait de Cléopâtre VII, la reine d’Égypte,
qui vivait dans la villa de César, sur l’autre rive du Tibre. Sachant où une
discussion sur ce sujet risquait de les mener, Antistius se garda de relever
cette allusion. Cléopâtre était venue à Rome en compagnie de l’enfant qu’elle
avait eu l’audace d’appeler Ptolémée César.
    « … Cette traînée… J’espère qu’elle va mourir. Je lui
ai fait jeter le mauvais œil, mais elle doit disposer de quantité d’antidotes.
Je me demande combien de filtres elle a administrés à mon époux pour se
l’attacher. »
    Antistius laissa échapper : « Ma dame, n’importe
quel homme d’âge mûr serait flatté d’avoir un fils d’une jolie femme dans la
fleur de l’âge. Cela donne le sentiment d’être jeune et vigoureux… » Il
s’interrompit : ce n’était pas une réponse très heureuse, étant donné que
Calpurnia ne pouvait avoir d’enfant. Aussi se hâta-t-il d’ajouter :
« Pardonne-moi. Je ne devrais pas me mêler de ces choses-là. De plus,
César n’a pas besoin de se sentir vigoureux. Il l’est. Jamais de mon existence
je n’ai vu d’homme de sa trempe.
    — Ne t’inquiète pas. Je suis habituée. Ce qui me
préoccupe, c’est le fardeau énorme qui pèse sur ses épaules. Il ne peut
continuer à le porter longtemps. Et nombreux sont ceux, j’en suis persuadée,
qui rêvent de le voir à genoux. Ceux qui lui montrent aujourd’hui un visage
amical se transformeraient sans mal en bêtes féroces. Je n’ai confiance en
personne, le comprends-tu ? En personne.
    — Oui, ma dame, je comprends. »
    Le médecin ôta sa potion du feu, la filtra et la versa dans
une tasse qu’il posa sur le plateau où le cuisinier installait le repas de
César : des fèves, du fromage et de la fougasse à l’huile d’olive. C’est
alors que Silius entra. Il s’empara seulement de la potion.
    « Comment ? Il ne mange pas ? interrogea
Calpurnia.
    — Je viens de

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