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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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trésorier de la Colère, je te maudis. Tu es maudit. Puisse ton amour être flétri, ton nom être déshonoré… puissent les dieux infernaux te poursuivre… puisse ton cœur brûler à petit feu… puisse ta dernière heure te faire souvenir de la voix prophétique de la sorcière du Vésuve ! Et toi…, ajouta-t-elle, en se retournant avec la même rage vers Ione, et en agitant sa main droite…
    – Arrête, sorcière ! s’écria Glaucus en l’interrompant avec impétuosité. Tu m’as maudit, et je confie mon sort aux dieux. Je te brave et te méprise. Mais ne profère pas une parole contre cette jeune fille, ou la malédiction qui sortira de ta bouche sera ton dernier soupir. Prends garde !
    – J’ai fini, reprit la sorcière avec un sauvage éclat de rire, car la destinée de la femme que tu aimes est attachée à la tienne, et ta destinée est d’autant plus certaine, que j’ai entendu ses lèvres prononcer ton nom, et je sais par quelle parole te dévouer aux dieux infernaux. Glaucus, tu es maudit ! »
    En parlant ainsi, la sorcière se détourna de l’Athénien, et s’agenouillant à côté du reptile blessé, qu’elle retira du foyer, elle ne releva plus le regard sur les assistants.
    « Ô Glaucus ! s’écria Ione terrifiée, qu’avez-vous fait ? Sortons vite de ce lieu. L’orage a cessé… Bonne hôtesse, pardonne-lui… rétracte tes malédictions… il n’avait pas d’autre dessein que de se défendre… Accepte ce gage de paix pour revenir sur ce que tu as dit. »
    Et Ione, en se baissant, déposa sa bourse sur les genoux de la sorcière.
    « Dehors, dehors, dit-elle amèrement ; l’imprécation est lancée, les Parques seules peuvent dénouer un pareil nœud…
    – Viens, ma bien-aimée, dit Glaucus avec impatience… Penses-tu que les dieux du ciel ou des enfers écoutent le radotage d’une vieille folle ? Viens. »
    Les échos de la caverne retentirent longtemps encore des éclats de rire de la saga. Elle ne fit pas d’autre réponse.
    Les amants respirèrent plus librement lorsqu’ils furent en plein air ; mais la scène dont ils venaient d’être témoins, les paroles et les éclats de rire de la sorcière, pesaient encore sur le cœur d’Ione ; Glaucus lui-même avait peine à se remettre de l’émotion qu’il avait éprouvée. L’orage avait passé, on n’entendait plus qu’un coup de tonnerre de temps à autre à distance, dans les nuages sombres, ou bien un éclair égaré venait protester contre la lune victorieuse. Ils regagnèrent le chemin avec quelque difficulté, et retrouvèrent la voiture suffisamment réparée pour qu’ils pussent reprendre leur route. Le carrucarius invoquait à grands cris Hercule pour lui demander ce que ses maîtres étaient devenus.
    Glaucus essaya vraiment de ranimer les esprits épuisés d’Ione ; il ne réussit pas davantage à reprendre lui-même l’élasticité de sa gaieté naturelle. Ils parvinrent bientôt à la porte de la ville. Comme on la leur ouvrait, ils rencontrèrent une litière portée par des esclaves et qui barrait le chemin.
    « Il est trop tard pour sortir, cria la sentinelle à la personne placée dans la litière.
    – Pas du tout, répondit une voix que les amants n’entendirent pas sans effroi, car ils la reconnurent immédiatement. Je suis attendu à la maison de campagne de Marcus Polybius. Je reviendrai dans peu d’instants. Je suis Arbacès, l’Égyptien. »
    Les scrupules du gardien s’évanouirent, et la litière passa à côté de la voiture qui ramenait les amants.
    « Arbacès à cette heure et à peine rétabli, ce me semble !… Où va-t-il, et pour quel motif quitte-t-il la ville ? dit Glaucus.
    – Hélas ! répondit Ione en fondant en larmes, mon âme pressent de plus en plus quelque prochain malheur. Préservez-nous, ô dieux ! ou du moins, ajouta-t-elle intérieurement, préservez Glaucus ! »

Chapitre 10
  Le seigneur de la Ceinture flamboyante, et sa confidente. Le destin écrit sa prophétie en lettres rouges, mais qui pourra le lire ?
     
    Arbacès avait attendu jusqu’au moment où la fin de l’orage lui permettrait d’aller, sous la protection de la nuit, trouver la saga du Vésuve. Porté par les plus fidèles de ses esclaves, ceux auxquels il avait l’habitude de se confier dans ses courses les plus secrètes, il était étendu dans sa litière, il abandonnait son cœur ardent à des idées de vengeance heureuse et d’amour satisfait. Les

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