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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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vulgaire est superstitieux ; on demande le sang du sacrilège ! il est dangereux de ne pas accorder quelque chose à l’opinion publique.
    – Et le blasphémateur ! le chrétien, le Nazaréen, l’autre enfin, de quelque nom que vous l’appeliez ?
    – Oh ! le pauvre chien ! s’il veut sacrifier à Cybèle ou à Isis, on lui pardonnera… sinon, il appartient au tigre, du moins je le suppose ; mais le procès en décidera. Nous parlons pendant que les urnes sont encore vides, et le Grec peut encore échapper au terrible Q de son alphabet {75}  ; mais c’est assez sur ce sujet. Comment va la belle Julia ?
    – Bien, j’imagine.
    – Rappelez-moi à son souvenir, je vous prie. Écoutez un peu : cette porte crie sur ses gonds. C’est celle de la maison du préteur. Qui en sort ? Par Pollux ! c’est l’Égyptien… Quelle affaire peut-il avoir avec notre magistrat ?
    – Quelque conférence à propos du meurtrier, sans aucun doute, répliqua Diomède ; mais quel a pu être le motif du crime ? Glaucus allait épouser la sœur du prêtre.
    – Oui : quelques personnes prétendent qu’Apaecidès s’opposait à cette alliance ; il y a eu une querelle subite. Glaucus était évidemment ivre ; il était même tellement privé de raison, qu’il s’est laissé prendre sans résistance, et l’on m’a assuré qu’il est encore dans le délire, délire inspiré par le vin, la terreur, le remords, les furies ou les bacchanales, je ne puis le dire.
    – Pauvre garçon !… a-t-il un bon avocat ?
    – Le meilleur… Caius Pollion, un garçon de talent. Pollion a engagé à prix d’argent tous les patriciens pauvres, tous les prodigues bien nés de Pompéi, à revêtir leurs vieux habits râpés, et à venir protester de leur amitié en faveur de Glaucus, qui ne leur aurait pas adressé la parole pour un empire, je dois lui rendre cette justice, car c’était un homme du grand monde dans le choix de ses connaissances. Ces gens-là vont tâcher d’attendrir les citoyens sur son sort, mais ils ne le pourront pas. Isis est très populaire en ce moment.
    – À propos ! j’ai quelques marchandises d’Alexandrie ; on doit protéger Isis.
    – Oui. Adieu donc, mon digne ami, nous nous reverrons bientôt… sinon, nous ferons un petit pari à l’amphithéâtre. Tous mes calculs ont été renversés par cette fâcheuse aventure de Glaucus ; il avait parié pour Lydon le gladiateur… il faudra que je remplisse mes tablettes autre part… Vale ! »
    Claudius, laissant Diomède, moins agile que lui, regagner sa maison de campagne, continua son chemin en fredonnant un air grec, et en parfumant la nuit des senteurs qui s’exhalaient de ses vêtements blancs comme la neige et de ses cheveux flottants !
    « Si Glaucus, pensait-il, est la proie du lion, Julia n’aura rien de mieux à faire que de m’aimer ; je deviendrai à coup sûr son préféré… et ainsi, je le suppose, je puis arriver à l’épouser ; mais par les dieux ! les douze signes commencent à me manquer… les hommes me regardent aux doigts d’un air soupçonneux, lorsque je remue le cornet. Cet infernal Salluste leur insinue que je triche… et, si l’on venait à découvrir que mes dés d’ivoire sont pipés, adieu les bons soupers et les billets parfumés… Claudius serait perdu ! Il vaut mieux me marier pendant qu’il en est temps encore, renoncer au jeu, et pousser ma fortune, ou plutôt celle de la belle Julia, à la cour impériale. »
    Se livrant ainsi aux rêves de son ambition, si l’on peut donner ce nom aux projets de Claudius, le joueur se sentit arrêté par quelqu’un ; il se retourna et reconnut le sombre Arbacès.
    « Salut, noble Claudius ! Pardonnez-moi d’interrompre vos pensées ; veuillez m’indiquer, je vous prie, la maison de Salluste.
    – Elle est à quelques pas d’ici, sage Arbacès ; mais Salluste reçoit-il ce soir ?
    – Je n’en sais rien, répondit l’Égyptien, et je ne suis pas de ceux qu’il aimerait probablement à avoir pour compagnons ; mais vous savez que c’est dans sa maison qu’on a porté Glaucus, le meurtrier ?
    – Ah ! ce bon cœur d’épicurien ! il croit à l’innocence du Grec. Vous me rappelez en effet qu’il l’a cautionné, et que, jusqu’au procès, il est responsable de sa comparution {76} . La maison de Salluste vaut mieux en effet qu’une prison, surtout que ce misérable trou de forum. Mais pourquoi vous, cherchez-vous Glaucus ?
    –

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