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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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statue ne peut se venger elle-même… Est-ce là une chose digne d’un culte ? »
    On ne lui permit pas d’en dire davantage. Un si grand et si audacieux sacrilège, dans un temple des plus vénérés, mit au comble l’horreur et la rage dans l’assemblée : la foule, d’un commun accord, se précipita sur lui, le saisit, et, sans l’intervention de l’officier, l’aurait mis en pièces.
    « Paix ! s’écria le centurion avec autorité ; emmenons cet insolent blasphémateur devant le tribunal compétent… il y a déjà assez de temps perdu comme cela… conduisons les deux coupables aux magistrats… placez le corps du prêtre dans une litière et portez-le à sa demeure. »
    Le prêtre d’Isis se montra alors :
    « Je réclame ces restes, dit-il, selon la coutume et le droit des prêtres.
    – Qu’on obéisse au flamine ! dit le centurion. Comment est le meurtrier ?
    – Insensible ou endormi.
    – Si son crime était moins grave, je pourrais le plaindre. Allons. »
    Arbacès, en se retournant, rencontra le regard du prêtre d’Isis : c’était Calénus. Il y avait dans ce regard quelque chose de si significatif et de si sinistre, que l’Égyptien se dit à lui-même : « A-t-il donc été témoin du fait ? »
    Une jeune fille sortit de la foule et regarda en face Olynthus. « Par Jupiter, dit-elle, voilà un homme… je vous l’ai dit, nous aurons quelqu’un pour le tigre, nous aurons une victime pour chaque bête !…
    – Oh ! oui, s’écria la foule, un homme pour le lion, un autre pour le tigre ! Quelle chance ! Io, Paean ! »

Chapitre 7
  Dans lequel le lecteur apprend la position de Glaucus. – L’amitié mise à l’épreuve. – L’inimitié adoucie. – L’amour toujours le même, parce que l’amour est aveugle
     
    La nuit était déjà avancée, et les endroits où les gais habitants de Pompéi avaient l’habitude de se réunir étaient encore remplis par la foule. On aurait pu observer sur le visage des différents oisifs une expression plus sérieuse que d’habitude. On s’entretenait par groupes nombreux, comme si l’on eût cherché à rendre moins vive, par cet échange, l’anxiété moitié pénible, moitié agréable, qui résultait du sujet de la conversation. C’était un sujet de vie et de mort.
    Un jeune homme passa vivement à côté du gracieux portique du temple de la Fortune, si vivement même qu’il heurta avec assez de force la rotondité majestueuse du respectable Diomède, qui se retirait à sa maison du faubourg.
    « Holà ! cria le marchand en reprenant avec quelque peine son équilibre ; est-ce que vous n’y voyez pas clair, ou pensez-vous que je suis insensible ? Par Jupiter ! vous avez failli chasser de mon corps le souffle divin qui l’anime ; un autre choc de cette force, et mon âme irait parmi les ombres.
    – Ah ! Diomède ! est-ce vous ? pardonnez à ma maladresse ; j’étais absorbé dans la méditation des vicissitudes de la fortune. Notre pauvre ami Glaucus, ah ! qui l’aurait pensé ?
    – Je vous excuse ; mais dites-moi, Claudius, sera-t-il réellement renvoyé devant le sénat ?
    – Oui ; on dit que son crime est d’une nature extraordinaire, que le sénat seul peut le juger, de sorte que les licteurs doivent le poursuivre formellement {74} .
    – Il a donc été accusé publiquement ?
    – Assurément !… Où êtes-vous donc allé pour n’en rien savoir ?
    – Je reviens de Néapolis, où je suis allé pour affaire le lendemain même de son crime… Quelle chose affreuse ! et quand je songe qu’il était chez moi le soir même !
    – On ne peut douter de sa culpabilité, dit Claudius en haussant les épaules, et, comme ces crimes prennent le pas sur les peccadilles sans importance, on prononcera la sentence avant les jeux.
    – Les jeux ? ô dieux tout-puissants ! répliqua Diomède ; est-ce qu’on le condamnerait aux bêtes, lui si jeune, si riche ?
    – Oui, mais ce n’est qu’un Grec ; s’il était Romain, ce serait mille fois plus fâcheux. On peut supporter ces étrangers dans la prospérité ; mais dans l’adversité, nous ne devons pas oublier que ce ne sont en réalité que des esclaves. Cependant, nous autres qui appartenons aux classes supérieures, nous avons le cœur facile à attendrir ; et, si son sort dépendait de nous, il s’en tirerait mieux : car, entre nous, qu’est-ce qu’un prêtre d’Isis ?… qu’est-ce qu’Isis elle-même ? Mais le

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