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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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ses pas ; les rayons de la lampe tombèrent sur le hideux animal et sur l’œil rouge qu’il tournait en l’air. Arbacès se détourna, afin de ne pas le blesser.
    « Tu es dégoûtant et venimeux, murmura-t-il, mais tu ne peux me faire de mal : tu n’as donc rien à craindre de moi. »
    Les cris de Calénus, quoique affaiblis et étouffés par la barrière qui le retenait, arrivaient encore faiblement à l’oreille de l’Égyptien. Il s’arrêta pour y prêter l’oreille.
    « Ce qu’il y a de malheureux, pensa-t-il, c’est que je ne puis maintenant m’éloigner de Pompéi avant que cette voix se soit tue pour toujours. Mes richesses, mes trésors, ne se trouvent pas, il est vrai, dans cette aile, mais dans l’autre. Mes esclaves, en les transportant, peuvent entendre la voix de cet homme. Mais il n’y a pas de danger ! dans trois jours, s’il survit encore, par la barbe de mon père ! ses accents seront bien faibles… ils ne perceront pas même à travers son tombeau. Par Isis, il fait froid, j’ai besoin de boire une coupe de falerne épicé ! »
    Et l’Égyptien sans remords, resserrant sa robe autour de lui, se hâta d’aller respirer l’air supérieur.

Chapitre 14
  Nydia et Calénus
     
    Quelles paroles de terreur, mais aussi d’espérance, avaient frappé l’oreille de Nydia ! Le lendemain, Glaucus devait être condamné ; mais il existait encore un homme qui pouvait le sauver et mettre Arbacès à sa place, et cet homme respirait à quelques pas du lieu où elle était cachée. Elle entendait ses cris et ses plaintes, ses imprécations et ses prières, quoique, à la vérité, ils ne lui arrivassent pas d’une façon bien distincte. Il était captif, mais elle connaissait le mystère de la prison ; si elle pouvait s’échapper, si elle pouvait aller trouver le préteur, on pourrait le rendre à la liberté et sauver l’Athénien. Ses émotions l’empêchaient presque de respirer, sa tête brûlait ; elle se sentait défaillir, mais un violent effort la rendit maîtresse d’elle-même ; et, après avoir écouté le bruit des pas d’Arbacès jusqu’à ce qu’elle fût bien convaincue qu’il avait laissé ces lieux à leur solitude et qu’elle y était seule, elle se traîna, en suivant le son de la voix de Calénus, jusqu’à la porte du caveau où il était enfermé. Là, elle put saisir ses accents de terreur et de désespoir. Trois fois elle essaya de parler, et trois fois sa voix manqua de force pour pénétrer à travers la porte massive. Enfin, trouvant la serrure, elle y appliqua ses lèvres, et le prisonnier entendit distinctement une douce voix prononcer son nom.
    Son sang se glaça ; ses cheveux se dressèrent sur sa tête : quel être mystérieux et surnaturel avait pu pénétrer dans cette redoutable solitude ?
    « Qui est là ? cria-t-il avec une nouvelle alarme, quel spectre, quelle larve appelle déjà le malheureux Calénus ?
    – Prêtre, dit la Thessalienne, à l’insu d’Arbacès, j’ai été, par la permission des dieux, témoin de sa perfidie. Si je puis échapper moi-même de ses mains, je te sauverai. Mais que ta voix passe à travers cette étroite ouverture et réponde à mes questions.
    – Ah ! esprit du ciel, dit le prêtre avec joie, en obéissant aux injonctions de Nydia, sauve-moi, et je vendrai les coupes même de l’autel pour récompenser ta bonté.
    – Je n’ai pas besoin d’or, je n’ai besoin que de ton secret. Ai-je bien entendu ? peux-tu sauver l’Athénien Glaucus de l’accusation qui menace ses jours ?
    – Je le puis, je le puis… c’est pour cela (puissent les furies poursuivre l’infâme Égyptien !), c’est pour cela qu’il m’a enfermé ici, dans l’intention de m’y faire mourir de faim et de m’y laisser pourrir.
    – On accuse l’Athénien de meurtre ! peux-tu repousser l’accusation ?
    – Que je sois libre, et il n’y aura pas de tête à Pompéi mieux gardée que la sienne ; j’ai vu le meurtre ; j’ai vu Arbacès porter le coup ; je puis convaincre le véritable meurtrier, et faire acquitter l’innocent. Mais si je péris, il périt aussi. Si tu t’intéresses à ce jeune homme, ô douce étrangère, mon cœur est l’urne où repose sa vie ou sa mort.
    – Et tu donneras tous les détails qui sont à ta connaissance ?
    – Oh ! quand les enfers seraient à mes pieds, oui… vengeance contre le perfide Égyptien ! vengeance, vengeance… vengeance !… » À la

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