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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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l’obscurité.
    « Qu’est-ce que c’est, Nydia ? la lampe est éteinte ! Ah traîtresse ! et tu n’es plus là, mais je te rattraperai… tu me payeras tout cela. »
    L’esclave tâtonna pour chercher la porte, elle était barrée au dehors ; il était prisonnier à la place de Nydia. Que pouvait-il faire ? il n’osait pas frapper, ni appeler, de peur qu’Arbacès ne l’entendît et ne découvrît la sottise avec laquelle il s’était laissé tromper ; Nydia d’ailleurs, pendant ce temps, avait déjà gagné probablement la porte du jardin et s’était échappée.
    « Mais, pensa-t-il, elle sera rentrée chez elle, ou elle sera du moins quelque part dans la cité ! Demain, au point du jour, lorsque les esclaves travailleront dans le péristyle, je me ferai entendre ; alors je sortirai et je la chercherai. Je la retrouverai certainement, et je la ramènerai avant qu’Arbacès sache un mot de tout ceci. C’est ce que j’ai de mieux à faire. Ah ! petite traîtresse, les doigts me démangent… et de ne me laisser qu’une coupe pleine d’eau l… encore si c’était du vin, ce serait du moins une consolation. »
    Pendant que Sosie, pris ainsi dans le piège, se lamentait sur son sort et formait mille projets pour remettre la main sur Nydia, la jeune aveugle, avec la singulière précision et la dextérité de mouvements qui lui étaient particulières et que nous avons déjà fait remarquer en elle, avait passé légèrement le long du péristyle, s’était glissée dans le passage en face qui conduisait au jardin, et, toute palpitante, se dirigeait vers la porte, lorsqu’elle entendit tout à coup un bruit de pas et distingua la terrible voix d’Arbacès ; elle s’arrêta un moment dans l’incertitude et dans l’effroi ; il lui revint à la mémoire qu’il y avait un autre passage, servant à introduire ordinairement les belles convives qu’Arbacès invitait à ses secrètes orgies, et qui tournant autour du soubassement de ce vaste édifice, ramenait également dans le jardin ; il était ouvert par hasard, elle se hâta donc de retourner sur ses pas, descendit à droite les étroits escaliers, et arriva promptement à l’entrée du corridor. Hélas ! la porte de communication était fermée à clef. Pendant qu’elle s’assurait que cette porte était bien fermée en effet, elle entendit derrière elle la voix de Calénus, et un moment après celle d’Arbacès qui lui répondait. Elle ne pouvait demeurer en cet endroit, ils allaient sans doute y passer ; elle s’élança en avant, et se trouva dans des régions qui lui étaient inconnues. L’air devenait froid et humide, ce qui la rassura. Elle pensa qu’elle pourrait bien être dans les caves de cette superbe demeure, ou du moins dans quelque lieu que ne visiterait pas le superbe propriétaire de la maison, et pourtant son oreille si fine distingua bientôt de nouveau les pas et les voix. Elle se remit à marcher, en étendant les bras, et rencontra des piliers d’une forme épaisse et massive ; avec un tact que sa crainte rendait plus grand, elle échappa à ces dangers, et continua son chemin ; à mesure qu’elle s’avançait, l’air devenait de plus en plus humide ; elle s’arrêtait par moments pour reprendre haleine, et alors elle entendait toujours le bruit des pas et le vague murmure des voix. Enfin, elle arriva à un mur qui paraissait mettre un terme à sa course. Comment trouver un endroit pour se cacher ? nulle ouverture, point de cavité. Elle s’arrêta et se tordit les mains avec désespoir ; puis, surexcitée par le rapprochement des voix, elle courut tout le long du mur, et se heurtant avec violence contre un des arcs-boutants qui s’étendaient en avant, elle tomba à terre. Quoique froissée par sa chute, elle ne perdit pas ses sens, elle ne poussa pas un cri ; loin de là, elle regarda comme heureux un accident qui l’avait peut-être jetée dans un endroit où elle pourrait être cachée. Se retirant le plus qu’elle pouvait dans l’angle formé par l’arc-boutant, en sorte que d’un côté du moins elle ne pourrait être vue, elle pelotonna son petit corps dans le plus petit espace possible, et attendit son destin sans respirer.
    Arbacès et le prêtre continuaient leur route vers cette chambre secrète, dont les trésors avaient été tant vantés par l’Égyptien. Ils se trouvaient dans un vaste atrium souterrain, c’est-à-dire dans une grande salle ; le toit assez bas

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