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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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gradins par gradins, peuplé d’êtres vivants, au nombre de quinze à dix-huit mille, qui ne contemplaient pas les fictions tragiques de la scène, mais la victoire ou la défaite, la vie triomphante ou la mort ensanglantée de quiconque entrait dans l’arène.
    Les deux cavaliers se trouvaient alors à chacune des extrémités de la lice (si nous pouvons nous exprimer ainsi), et, à un signal donné par Pansa, ils se précipitèrent simultanément l’un vers l’autre, comme s’ils allaient se briser du premier choc, chacun portant en avant son bouclier rond, chacun apprêtant sa haute et légère, mais inflexible javeline ; à trois pas de son adversaire, Berbix arrêta brusquement son cheval, se jeta de côté, et comme Nobilior, emporté dans sa course, continuait sa carrière, il dirigea contre lui sa javeline ; le bouclier de Nobilior, soudainement présenté avec beaucoup d’adresse, reçut le coup, qui sans cela aurait été mortel.
    « Très bien ! Nobilior, s’écria le préteur, donnant au peuple le premier signal des applaudissements.
    – Bien frappé ! mon Berbix », répondit Claudius de son siège.
    Un murmure, accompagné d’applaudissements, parcourut tous les rangs de l’assemblée.
    Les visières des deux cavaliers étaient complètement baissées (comme plus tard celles des chevaliers) ; mais la tête était néanmoins le but principal des attaques ; et Nobilior, chargeant à son tour son adversaire, dirigea avec non moins d’adresse que lui la pointe de son épée sur le casque de Berbix, qui leva son bouclier pour se couvrir ; mais son clairvoyant antagoniste changea promptement la direction de sa javeline, et, la baissant soudain, l’atteignit à la poitrine. Berbix chancela et tomba.
    « Nobilior ! Nobilior ! s’écria la populace.
    – J’ai perdu dix sesterces, murmura Claudius entre ses dents. Habet… Il a son affaire », dit Pansa froidement.
    La populace, qui n’était pas endurcie, fit le signal de grâce ; mais les employés de l’arène, en s’approchant, virent que c’était de la pitié perdue. Le cœur du Gaulois avait été percé, et ses yeux étaient fermés pour toujours. C’était le sang de sa vie qui teignait de noir le sable et la sciure de bois de l’arène.
    « C’est dommage que le combat n’ait pas duré plus longtemps, dit Fulvie, ce n’est guère la peine de déranger les gens.
    – C’est vrai… Je n’éprouve aucune pitié pour Berbix… Pourquoi n’a-t-il pas vu, comme tout le monde, la feinte de Nobilior ? Tenez ! voici qu’on attache le fatal crochet au corps. On va le conduire au spolarium. On remet d’autre sable sur l’arène. Pansa ne regrette rien tant que de n’être pas assez riche pour couvrir l’arène de borax et de cinabre, ainsi que le faisait Néron.
    – Du moins si le combat a été court, un autre le remplace promptement. Voyez mon beau Lydon dans l’arène et l’homme au filet également, et les autres avec leurs épées : oh ! c’est charmant ! »
    Il y avait maintenant six combattants dans l’arène : Niger et son filet en présence de Sporus avec son bouclier et son petit sabre, Lydon et Tétraidès, nus, sauf une ceinture qui entourait leurs reins, chacun armé d’un lourd ceste grec, et deux gladiateurs de Rome revêtus d’acier avec d’énormes boucliers et des épées pointues.
    La lutte au ceste entre Lydon et Tétraidès étant moins redoutable que celle des autres combattants, ceux-ci, dès que les premiers se furent avancés dans l’arène, reculèrent un instant, comme par un consentement commun, afin de voir comment se terminerait ce premier assaut, et d’attendre qu’il fît place à des armes plus terribles, avant de commencer eux-mêmes les hostilités. Ils s’appuyèrent sur leurs armes, séparés les uns des autres, les yeux fixés sur le jeu, qui n’était pas assez sanglant pour satisfaire la populace, mais qui ne laissait pas néanmoins de l’intéresser, parce qu’il venait de la Grèce, le pays des ancêtres.
    Au premier coup d’œil, les deux antagonistes ne semblaient pas faits l’un pour l’autre. Tétraidès, quoiqu’il ne fût pas plus grand que Lydon, était beaucoup plus gros. La force naturelle de ses muscles s’augmentait, aux yeux du vulgaire, de l’épaisseur de sa chair ; car on croyait généralement que l’embonpoint ne pouvait qu’être favorable au combat du ceste, et Tétraidès avait encouragé, autant qu’il avait pu, ses

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