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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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d’armure, rien que le filet et la tunique. C’est un homme vigoureux ; il doit combattre contre Sporus, cet épais gladiateur qui porte un bouclier rond et une épée, mais qui est aussi sans armure. Il n’a pas son casque maintenant, afin que vous puissiez distinguer ses traits. N’a-t-il pas un air terrible !… Il se battra tout à l’heure avec sa visière baissée.
    – Mais un filet et une lance sont de faibles armes contre un bouclier et une épée.
    – Ce que vous dites là montre votre innocence, ma chère Fulvie. Le retiarius est ordinairement le mieux partagé.
    – Mais quel est ce beau gladiateur, presque nu ?… Cela n’est guère convenable… Par Vénus ! mais que ses membres sont bien faits !
    – C’est Lydon, un débutant. Il a la témérité de combattre cet autre gladiateur, aussi peu vêtu que lui, Tétraidès. Ils combattront d’abord selon la mode grecque, avec le ceste, puis avec l’armure, l’épée et le bouclier.
    – C’est un charmant garçon que ce Lydon, et les femmes feront à coup sûr des vœux pour lui.
    – Les parieurs expérimentés ne pensent pas comme elles. Claudius offre à son désavantage trois contre un.
    – Par Jupiter ! que c’est beau ! » s’écria la veuve, en admirant deux gladiateurs, armés de pied en cap, qui faisaient le tour de l’arène sur des coursiers légers et bondissants. Comme les combattants dans les tournois du Moyen Âge, ils portaient des lances et des boucliers ronds, ornés de belles incrustations. Leur armure était artistement faite de bandes de fer, mais elle ne couvrait que leurs cuisses et leur bras droit. De courts manteaux, descendant jusqu’à leurs selles, donnaient à leur costume un air pittoresque et gracieux ; leurs jambes étaient nues, à l’exception des sandales, attachées un peu au-dessous de la cheville.
    « Oh ! que c’est beau ! Qui sont-ils ? demanda la veuve.
    – L’un d’eux a nom Berbix. Il a vaincu douze fois. L’autre se donne le nom arrogant de Nobilior. Ce sont deux Gaulois. »
    Pendant cette conversation, les premières formalités des jeux s’accomplirent ; alors eut lieu un combat simulé avec des épées de bois entre divers gladiateurs, engagés deux à deux. L’adresse de deux gladiateurs romains qu’on avait fait venir pour cette fête fut particulièrement admirée ; et après eux, le plus gracieux combattant fut Lydon. Cette petite guerre ne dura pas plus d’une heure, et n’excita pas un très grand intérêt, excepté parmi les connaisseurs d’escrime, qui se plaisaient par-dessus tout à rendre justice à l’art. La masse des spectateurs en vit la fin avec plaisir. Les combattants se mirent en ordre par paires, ainsi qu’il était convenu d’avance ; les armes furent examinées, et les terribles amusements de la journée commencèrent au milieu du plus profond silence, interrompu seulement par les éclats préliminaires et excitants d’une musique guerrière.
    On commençait ordinairement les jeux par le plus cruel de tous : quelque bestiarius, ou gladiateur condamné aux bêtes, était sacrifié comme initiation. Mais dans cette occasion, l’édile Pansa montra bien son expérience. Il jugea à propos de conduire ce drame sanguinaire selon toutes les conditions de l’intérêt scénique ; il réserva l’exécution de Glaucus et d’Olynthus pour le dénouement… Il fut arrêté que les gladiateurs à cheval parcourraient d’abord l’arène, que les gladiateurs à pied leur succéderaient ensuite, qu’on verrait paraître ensuite Glaucus et le lion, et qu’enfin le tigre et le Nazaréen termineraient le sanglant spectacle. Quant à ces jeux de l’amphithéâtre de Pompéi, le lecteur de l’histoire romaine doit modérer son imagination et ne pas s’attendre à trouver ici une de ces vastes et magnifiques exhibitions, un de ces grands carnages, dont un Néron, un Caligula régalaient les habitants de la cité impériale. Les jeux romains, qui dévoraient les plus célèbres gladiateurs et un nombre si considérable de bêtes féroces, faisaient justement que, dans les villes moins importantes de l’Empire, les amusements de l’amphithéâtre étaient rares et relativement humains. En cela, comme en beaucoup d’autres points, Pompéi n’était que la miniature, le microcosme de Rome. Cependant, c’était un terrible et imposant spectacle, auquel les temps modernes n’ont rien heureusement à comparer, que ce vaste théâtre, s’élevant

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