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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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dispositions à engraisser : ses épaules étaient fortes, ses membres inférieurs épais, et légèrement arqués en dehors, son corps trapu, de cette constitution enfin qui paraît donner en force tout ce qu’elle enlève en grâce. Mais Lydon, quoique élancé jusqu’à friser la maigreur, était admirablement proportionné dans sa délicatesse ; les connaisseurs pouvaient s’apercevoir que ses muscles, moins gros que ceux de son adversaire, étaient plus compacts, et pour ainsi dire de fer. En proportion aussi, il avait d’autant plus d’activité qu’il était moins chargé d’embonpoint, et un hautain sourire sur sa figure résolue, qui contrastait avec l’expression pesante et stupide de son adversaire, donnait confiance à ceux qui le regardaient, et inspirait à la fois l’espérance et un sentiment de bienveillance ; en sorte que, malgré la différence apparente de leur force, les souhaits de la multitude se rangeaient du côté de Lydon aussi bien que du côté de Tétraidès.
    Quiconque a assisté à une lutte de nos jours, quiconque a pu apprécier les coups terribles que le poing d’un homme est capable de porter, lorsqu’il est dirigé par l’art, peut se faire une idée de la facilité qu’y ajoutait une bande de cuir s’enlaçant autour du bras jusqu’au coude et renforcée aux jointures des doigts par une plaque de fer, quelquefois même par un morceau de plomb. Mais, au lieu d’augmenter, comme on croyait le faire par là, l’intérêt du combat, cette précaution le diminuait peut-être ; car c’était en abréger la durée : un petit nombre de coups savamment portés suffisaient pour terminer le combat, de sorte que les adversaires n’avaient presque jamais le temps de déployer cette énergie, ce courage et cette persévérance enragée, que nous autres Anglais nous appelons pluck en termes techniques, qui souvent ôte la victoire à la science, et donne à un jeu l’intérêt d’une bataille, et appelle sur le brave toutes nos sympathies.
    « En garde ! » s’écria Tétraidès en s’approchant de plus en plus près de son adversaire, qui tournait autour de lui beaucoup plus qu’il ne reculait.
    Lydon ne répondit que par un regard où son œil prompt et vigilant avait mis tout son dédain ; Tétraidès frappa comme un forgeron sur un étau ; Lydon posa un genou à terre : le coup passa sur sa tête ; sa revanche ne fut pas si inoffensive ; il se releva sur-le-champ et lança son ceste en pleine poitrine à son adversaire ; Tétraidès fut étourdi ; la populace fit éclater ses applaudissements.
    « Vous n’êtes pas heureux aujourd’hui, dit Lépidus à Claudius ; vous avez perdu un pari, vous allez en perdre un autre.
    – Par les dieux ! si cela est, mes bronzes iront chez l’huissier priseur. Je n’ai pas engagé moins de cent sesterces sur Tétraidès. Ah ! ah ! voyez comme il se remet. Voilà un maître coup. Il vient de fendre l’épaule de Lydon… Bravo, Tétraidès !… Bravo Tétraidès !
    – Mais Lydon ne s’émeut pas. Par Pollux ! il conserve son sang-froid. Voyez comme il évite avec adresse ces mains pareilles à des marteaux en se penchant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre… et tournant avec agilité… Ah ! le pauvre Lydon… il est atteint de nouveau.
    – Trois pour un en faveur de Tétraidès ! s’écria Claudius. Qu’en dites-vous, Lépidus ?
    – C’est entendu ; neuf sesterces contre trois ! Quoi ! Lydon reprend de nouveau… Il respire… Par les dieux ! il est à terre… Mais non, le voilà sur ses jambes… Brave Lydon !… Tétraidès est encouragé… Il rit tout haut… il se précipite sur lui…
    – Le fou ! le succès l’aveugle… il devrait être plus prudent… L’œil de Lydon est comme celui d’un lynx, dit Claudius entre ses dents.
    – Ah ! Claudius, voyez-vous ? votre homme chancelle… encore un coup… il tombe… il est tombé !…
    – La terre le ranime, alors… Car le voilà encore debout ; mais le sang coule sur son visage.
    – Par le maître de la foudre ! Lydon triomphe… Voyez comme il presse son adversaire… Ce coup sur la tempe aurait renversé un bœuf ; il a écrasé Tétraidès, qui tombe de nouveau… il ne peut plus se remuer… Habet, Habet !…
    – Habet ! répéta Pansa, qu’on les emmène et qu’on leur donne les armures et les épées.
    – Noble editor, disent les employés, nous craignons que Tétraidès ne soit pas remis à temps.

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