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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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Olynthus à genoux en prières.
    « Lève-toi mon ami, s’écria-t-il, sauve-toi et fuis. Vois, la nature elle-même te délivre. »
    Il conduisit dehors le chrétien étonné et lui montra un nuage qui s’avançait de plus en plus sombre, vomissant des pluies de cendre et de lave, et lui fit prêter l’oreille aux cris et aux piétinements de la foule qui se répandait de toutes parts.
    « Ceci est la main de Dieu : que Dieu soit loué ! dit Olynthus.
    – Fuis, cherche tes frères, concerte-toi avec eux pour te sauver. Adieu. »
    Olynthus ne répondit pas ; il ne parut même pas s’apercevoir du départ de son ami. De hautes et solennelles pensées absorbaient son âme ; et, dans l’enthousiasme de son cœur reconnaissant, il célébrait la miséricorde de Dieu plutôt qu’il ne tremblait devant ce témoignage de sa puissance. À la fin, il sortit de ses réflexions, et courut lui-même sans savoir où il allait.
    Les portes ouvertes d’une cellule sombre et désolée apparurent soudain à ses yeux ; une seule lampe en éclairait faiblement l’obscurité. À sa lueur, il aperçut des corps nus et inanimés étendus sur la terre. Ses pas s’arrêtèrent, car au milieu des horreurs de ce sombre lieu, le spoliarium de l’arène, il entendit une voix prononcer tout bas le nom du Christ.
    Il ne put s’empêcher de s’arrêter à ce nom ; il entra dans la cellule, et ses pieds se baignèrent dans des flots de sang que plusieurs cadavres répandaient sur le sable.
    « Qui donc, dit le Nazaréen, invoque ici le nom de Dieu ? »
    On ne répondit pas. Olynthus, en se retournant, aperçut à la lueur de la lampe un vieillard à cheveux blancs assis sur le sol, et soutenant sur son sein la tête d’un des morts. Les traits du cadavre étaient immobiles et rigides comme ceux d’un homme qui vient d’entrer dans son dernier sommeil. Sur ses lèvres errait encore un fier sourire, non pas le tranquille sourire du chrétien plein d’immortalité, mais l’amer sourire de la haine et du défi. Cependant la beauté de la première jeunesse régnait encore sur les contours de ce visage ; les cheveux épais et lustrés ombrageaient de leurs boucles un front uni, et le duvet de l’âge viril rendait plus blême encore le marbre de ses joues pâlies. Sur ce visage, s’en penchait un autre où se peignaient une inexprimable tristesse, un amour profond, un désespoir extrême ; les larmes du vieillard coulaient brûlantes et pressées, mais il ne les sentait pas ; et quand ses lèvres s’ouvraient pour donner passage à la prière que lui avait enseignée la foi nouvelle, foi de résignation et d’espérance, ni son cœur, ni sa raison ne répondaient à ses paroles ; ce n’était qu’une émotion involontaire qui venait rompre la léthargie de l’âme ; son enfant était mort ; il était mort pour lui, et le cœur du vieillard était brisé.
    « Médon, dit Olynthus avec pitié, lève-toi et fuis, Dieu s’est avancé sur les ailes des éléments. La nouvelle Gomorrhe subit sa destinée ; fuis, avant que le feu te consume.
    – Il était si plein de vie, il ne peut être mort… venez ici… placez votre main sur son cœur… son cœur doit battre encore.
    – Frère… l’âme a fui… nous nous souviendrons de lui dans nos prières… tu ne peux ranimer cette muette argile… Viens, viens… écoute… pendant que je parle… le bruit de ces murs qui s’écroulent… écoute, ces cris d’agonie… pas un moment à perdre… viens.
    – Je n’entends rien, dit Médon, secouant ses cheveux blancs ; le pauvre enfant, c’est son amour pour moi qui l’a tué.
    – Viens, viens, pardonne à la violence d’un ami.
    – Qui, qui donc voudrait séparer le père du fils ? »
    Et Médon serrait étroitement le corps dans ses bras, et le couvrait de ses baisers avec ardeur.
    « Va, dit-il à Olynthus en le regardant un moment, va, laisse-nous seuls.
    – Hélas ! répondit le Nazaréen compatissant, la mort vous a déjà séparés.
    Le vieillard sourit avec calme.
    « Non, non, murmura-t-il, et sa voix s’affaiblissait à chaque mot ; la mort a été plus généreuse. »
    Sa tête alors s’inclina sur sa poitrine… ses bras laissèrent tomber leur fardeau… Olynthus le prit par la main… le pouls avait cessé de battre… les dernières paroles du père étaient vraies : La mort avait été plus généreuse.
    Cependant Glaucus et Nydia traversaient rapidement les rues, les

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