Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
Vom Netzwerk:
périlleuses et terribles rues.
    L’Athénien avait appris de sa libératrice qu’Ione était encore dans la maison d’Arbacès ; il y courut pour la délivrer, pour la sauver… Les quelques esclaves que l’Égyptien avait laissés dans sa demeure, lorsqu’il était sorti avec son long cortège pour se rendre à l’amphithéâtre, n’avaient pu offrir de résistance à la bande armée de Salluste, et dès qu’ils avaient vu ensuite le volcan en éruption, ils s’étaient retirés pleins d’effroi et pêle-mêle dans les coins et les recoins les plus abrités. Le gigantesque Éthiopien lui-même avait quitté son poste à la porte ; et Glaucus (qui avait laissé Nydia en dehors, la pauvre Nydia, jalouse encore, même en cette heure épouvantable), traversa les salles sans rencontrer personne qui pût lui indiquer où était la chambre d’Ione. L’obscurité qui couvrait le ciel s’épaississait si rapidement pendant ce temps, qu’il voyait à peine assez pour guider ses pas ; les colonnes entourées de guirlandes semblaient frémir et vaciller ; à tout instant, il entendait les cendres tomber avec fracas dans le péristyle découvert ; il monta aux chambres supérieures, haletant et répétant à grands cris le nom d’Ione ; enfin il entendit à l’extrémité de la galerie une voix, sa voix, qui répondait à son appel. S’élancer, briser la porte, saisir Ione dans ses bras, fuir de cette demeure, ce fut l’affaire d’un instant. À peine avait-il regagné le lieu où l’attendait Nydia, qu’il entendit des pas s’avancer vers la maison, et reconnut la voix d’Arbacès, qui revenait chercher ses trésors et Ione, avant de quitter la cité destinée à périr. Mais la nuit qui régnait dans l’atmosphère était si profonde, que les deux ennemis ne se virent pas, quoique si près de l’autre ; Glaucus distingua seulement les contours flottants de la robe blanche de l’Égyptien.
    Ils s’empressèrent de fuir… tous les trois… Hélas ! où allaient-ils ?… Ils ne voyaient rien à un pas devant eux, tant les ténèbres devenaient de plus en plus épaisses. Ils étaient remplis d’incertitude et de terreur, et la mort à laquelle Glaucus venait d’échapper lui semblait seulement avoir changé de forme pour augmenter ses victimes.

Chapitre 6
  Calénus et Burbo – Diomède et Claudius – La jeune fille de l’amphithéâtre et Julia
     
    La catastrophe soudaine qui avait rompu tous les liens de la société, et rendu la liberté aux prisonniers, comme aux geôliers, avait promptement délivré Calénus des gardes auxquels le soin du préteur venait de le confier. Et, lorsque l’obscurité et la foule séparèrent le prêtre de ses surveillants, il dirigea ses pas tremblants vers le temple de la déesse. Comme il s’y rendait en tâtonnant, et avant que la nuit fût complète, il se sentit tiré par sa robe, et une voix murmura à son oreille :
    « Ah ! Calénus, quelle heure terrible !
    – Par la barbe de mon père ! qui es-tu ? Je ne distingue pas tes traits ; ta voix m’est étrangère.
    – Ne reconnais-tu pas ton Burbo ? Fi !
    – Dieux ! comme les ténèbres grossissent !… Oh ! quels éclairs s’élancent de cette terrible montagne {92}  ! ce sont des flèches aiguës, Pluton est déchaîné sur la terre.
    – Paix… tu ne crois pas à tout cela. Calénus, voici le moment de faire notre fortune… Ah ! écoute ; ton temple est plein d’or et d’objets précieux consacrés au culte. Chargeons-nous en, courons à la mer, embarquons-nous, personne ne nous demandera jamais compte des actions de ce jour.
    – Burbo, tu as raison ; silence. Suis-moi dans le temple. Qui prend garde à nous ? Qui peut voir maintenant si tu es prêtre ou non ?… Camarade, nous partagerons. »
    Dans l’enceinte du temple, il y avait plusieurs prêtres rassemblés autour de l’autel, priant, pleurant, se prosternant la face contre la terre. Imposteurs lorsqu’ils n’avaient rien à craindre, ils redevenaient superstitieux au moment du danger. Calénus passa au milieu d’eux, et entra dans la chambre qu’on voit encore au côté méridional de la cour. Burbo le suivit. Le prêtre alluma une lampe, et aperçut du vin et des viandes sur une table ; c’étaient les restes d’un sacrifice.
    « Un homme affamé depuis quarante-huit heures, murmura Calénus, a de l’appétit, même en un pareil moment. »
    Il se jeta sur la nourriture, et mangea avec voracité.

Weitere Kostenlose Bücher