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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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confusion, un trouble… quelques remontrances semblèrent éclater, mais la réplique les fit taire. Tous les yeux se tournèrent du côté d’où venait cette interruption : la foule en cet endroit s’ouvrait, et Salluste apparut soudain sur le banc sénatorial, les cheveux en désordre, haletant, suant, à moitié épuisé ! Il regarda autour de lui. « Faites sortir l’Athénien de l’arène, s’écria-t-il ; dépêchez-vous, il est innocent ! Arrêtez Arbacès l’Égyptien ; c’est lui qui est le meurtrier d’Apaecidès !
    – Êtes-vous fou, Salluste ? dit le préteur en se levant de son siège. D’où vient ce délire ?
    – Éloignez l’Athénien, éloignez-le vite, ou son sang retombera sur vos têtes. Préteur, suspends l’exécution, ou ta vie en répondra à l’empereur. J’amène avec moi un témoin de l’assassinat du prêtre Apaecidès… Faites place !… Reculez-vous !… Livrez passage ! Peuple de Pompéi !… lève tes yeux sur Arbacès… Il est assis en ce lieu… Faites place au prêtre Calénus. »
    Pâle, hagard, comme un homme qui vient de sortir des dents de la famine et de la mort, la face abattue, les yeux ternes comme ceux d’un vautour, son corps puissant passé à l’état de squelette, Calénus se vit porté sur le banc même où Arbacès était assis. Ses libérateurs lui avaient ménagé les aliments ; mais ce qui le soutenait le mieux, c’était le désir de se venger.
    « Le prêtre Calénus !… Calénus ! cria la foule… Est-ce bien lui ? non, c’est son spectre.
    – C’est bien le prêtre Calénus ! dit le préteur gravement. Qu’as-tu à dire ?
    – Arbacès l’Égyptien est le meurtrier d’Apaecidès, le prêtre d’Isis. Mes yeux l’ont vu porter le coup. C’est du cachot où il m’a plongé, c’est de l’obscurité et de l’horreur de la mort, de la mort par la famine, que les dieux m’ont retiré pour dénoncer son crime. Éloignez l’Athénien de l’arène… Il est innocent.
    – C’est donc pour cela que le lion l’a épargné lui-même… Un miracle ! un miracle ! s’écria Pansa.
    – Un miracle ! un miracle ! répéta le peuple… Délivrez l’Athénien. Arbacès au lion ! »
    Et ce cri retentit de la colline à la vallée, du rivage à la mer… Arbacès au lion !
    « Gardes, ramenez l’accusé Glaucus ; ramenez-le moi, mais veillez sur lui, dit le préteur. Les dieux prodiguent aujourd’hui leurs merveilles. »
    Quand le préteur donna cet ordre de délivrance, il y eut un cri de joie, un cri de femme, un cri d’enfant qui remua les cœurs avec une force électrique, tant était touchante et pure la voix de la jeune fille qui l’avait proféré ! La populace entière y répondit par un puissant écho, avec une vive et flatteuse sympathie.
    « Silence, dit le préteur. Qui est là ?
    – La jeune fille aveugle, Nydia, répliqua Salluste ; c’est sa main qui a ravi Calénus à la tombe et délivré Glaucus du lion.
    – Nous nous occuperons d’elle après, dit le préteur. Calénus, prêtre d’Isis, tu accuses Arbacès du meurtre d’Apaecidès ?
    – Je l’accuse.
    – Tu as vu le fait ?
    – Préteur, de mes propres yeux.
    – C’est assez pour le moment. Les détails doivent être réservés pour un autre lieu et pour un autre temps. Arbacès d’Égypte, tu entends l’accusation qu’on porte contre toi. Qu’as-tu à dire ? »
    Les regards de la foule avaient été longtemps attachés sur Arbacès ; il avait montré quelque embarras à l’entrée de Salluste et à celle de Calénus ; aux cris d’Arbacès au lion ! il avait tremblé, et le bronze de ses joues avait pris une couleur plus pâle ; mais il avait bientôt recouvré sa hardiesse et son sang-froid ; il rendit un regard plein d’arrogance aux mille regards de la foule ; en répondant à la question du préteur il dit, avec cet accent de tranquillité et le ton imposant qui lui étaient naturels :
    « Préteur, cette accusation est si insensée, qu’elle mérite à peine une réponse. Mon premier accusateur est le noble Salluste… un intime ami de Glaucus… Le second est un prêtre. Je révère sa robe et sa profession… mais, habitants de Pompéi… vous connaissez un peu le caractère de Calénus… il est avide… son amour pour l’argent est proverbial… le témoignage de pareils hommes peut s’acheter… Préteur, je suis innocent.
    – Salluste, dit le magistrat, où avez-vous trouvé

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