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Les fiancés de Venise

Les fiancés de Venise

Titel: Les fiancés de Venise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nicolas Remin
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assez à faire ici. Avec toutes les réceptions que je vais donner ! Je compte organiser deux bals masqués par an. Non que je veuille décider de tout. La princesse aura bien entendu son mot à dire – à condition qu’elle garde à l’esprit qu’il lui reste beaucoup à apprendre. Il ne faut oublier qu’elle vient…
    La comtesse s’interrompit pour boire une nouvelle gorgée de café amélioré. Dans un instant, elle laisserait tomber une remarque alerte sur le milieu modeste dont la princesse était issue.
    — … d’un milieu relativement modeste, dit-elle pour conclure.
    Et voilà ! À nouveau presque dans le mille. Tron résista à la tentation d’allonger lui aussi son café.
    Il répondit :
    — Je doute qu’après notre mariage la princesse ait l’intention de se retirer des affaires.
    — Alors qu’elle s’appellera comtesse Tron ? Te rends-tu compte de ce que les gens vont penser ?
    — Maria a dirigé la société seule pendant les deux années qui ont précédé la mort du prince. Il ne s’est pas senti blessé dans son honneur, me semble-t-il ?
    La comtesse fit la moue.
    — Je ne crois pas qu’on puisse comparer les Montalcino aux Tron.
    Dans sa bouche, le nom de Montalcino faisait toujours penser à « poubelle » ou « peste porcine ».
    — Tu veux dire que, pour les Montalcino, cela ne compte pas ?
    — Je ne voulais pas le formuler de manière aussi brutale.
    — Pour ma part, je n’ai rien contre l’idée que Maria poursuive ses activités. En fin de compte, je vais faire la même chose.
    La comtesse baissa la tasse qu’elle était de nouveau en train de porter à ses lèvres.
    — Veux-tu dire par là qu’après votre mariage, tu as l’intention de continuer à travailler à la questure ?
    — Ce n’est pas exclu.
    — Et que fais-tu des obligations sociales qui t’incomberont dès lors ? Les bals, les dîners, les réceptions ? Certes, je pourrai prendre en charge une grande partie de l’organisation. Et la princesse pourra m’aider…
    — Elle en sera ravie.
    — À juste titre ! remarqua la comtesse sans percevoir l’ironie de son fils.
    — De toute façon, reprit celui-ci, ces projets sont encore bien précoces.
    La comtesse fronça les sourcils.
    — Qu’est-ce que cela veut dire, encore ?
    — Qu’il sera difficile de trouver une date avant Noël. Maria est très prise.
    — En ce qui me concerne, j’avais escompté un mariage cette année.
    — À l’heure actuelle, cela ne semble guère probable.
    — Voilà qui serait très désagréable pour moi.
    — Dans quelle mesure ?
    — Eh bien, j’ai eu une… conversation.
    — Une conversation ?
    — Au sujet de nos biens immobiliers, Alvise. Chez les Widman, ce ne sont plus des gouttes qui tombent du plafond. Quand il pleut à l’extérieur, il pleut aussi dedans. Il faudrait refaire toute la toiture. Quant au crépi du palais Tron, il a pratiquement disparu. À la moindre averse, l’eau s’infiltre dans les murs. Et en hiver, elle ne s’évapore pas. As-tu déjà touché les tapisseries ?
    — Non.
    — Elles sont humides, Alvise ! Trempées !
    — Et alors ?
    — Cela signifie que nous ne pouvons plus attendre.
    Tron soupira. Comme s’il ne le savait pas…
    — Et c’est pour cela que tu as eu une conversation  ?
    Elle acquiesça d’un mouvement de la tête.
    — Une conversation qui s’est très bien déroulée.
    — Je ne te suis pas.
    — Une conversation à la Banque de Vérone. Avec un employé très compréhensif qui m’a fait parvenir aujourd’hui un compte rendu de notre entretien.
     
    À en juger par son regard légèrement fâché, elle n’attendait pas moins de compréhension de la part de son fils.
    — Et quel rapport avec la date de notre mariage ?
    — Lis toi-même !
    Elle fit glisser sur la table la mystérieuse enveloppe posée près de son assiette depuis le début du repas. Tron l’ouvrit et parcourut des yeux le bref procès-verbal. Quand il eut fini, il reprit la lecture du début. Pourtant, les lettres se modifiaient aussi peu que les mots et le sens qui en résultait. Il reposa la feuille avec autant de précaution que si elle eût été en cristal. Puis il lissa le papier qui gondolait, admirant son sang-froid, et dit :
    — Je ne suis pas convaincu que mettre l’un en rapport avec l’autre ait été judicieux.
    — Pour ma part, je trouve l’idée excellente.
    — La Banque de Vérone est

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