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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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Ah, vous êtes là, ma tante, dit-il timidement. Je me demandais où vous étiez passée.
    Je n’allais pas le laisser esquiver la question.
    — Rachel Hunter ? insistai-je.
    — Euh… oui. Enfin… Je… oui.
    Cet aveu lui fit monter le rouge aux joues.
    Jamie m’expliqua :
    — Le garçon aimerait qu’on en touche deux mots à Denzell, Sassenach .
    Il paraissait amusé mais également légèrement inquiet.
    — Deux mots ? Pour quoi faire ?
    Le regard de Ian allait de Jamie à moi.
    — C’est que… ça ne plaira pas à Denny Hunter mais il a une telle admiration pour vous, tante Claire. Et il t’estime beaucoup aussi, bien entendu, oncle Jamie.
    — Pourquoi ça ne lui plairait pas ? demandai-je.
    Enveloppée dans un châle, je m’assis sur une pierre à ses côtés. Mes méninges travaillaient à toute allure. J’aimais beaucoup Rachel Hunter et j’étais ravie – pour ne pas dire soulagée – que Ian ait enfin trouvé une femme bien. Mais…
    Ian me lança un regard narquois.
    — Vous avez sans doute remarqué que c’était une quaker, ma tante.
    Je lui retournai son regard.
    — Effectivement, ça ne m’a pas échappé mais…
    — Et je n’en suis pas un.
    — Oui, j’avais remarqué également mais…
    — Si elle m’épousait, elle serait chassée de leur assemblée. Son frère aussi, probablement. Ils ont déjà été mis au ban quand Denny a rejoint l’armée et elle en a été très affectée.
    Jamie, qui était en train de couper un morceau de pain, s’arrêta et réfléchit un instant.
    — Oui, c’est sans doute ce qui arriverait, déclara-t-il enfin avant d’enfourner son bout de pain.
    Je demandai le plus délicatement du monde :
    — Et elle, tu crois qu’elle t’aime aussi, Ian ?
    Les traits du jeune homme étaient tiraillés entre l’angoisse et cette lumière intérieure qui perçait sous son désarroi.
    — Eh bien… je… Oui, je l’espère.
    — Tu ne le lui as pas demandé ?
    — Je… Non, pas vraiment. C’est que… nous n’avons pas vraiment parlé , voyez-vous ?
    Jamie avala tout rond et faillit s’étrangler. Il toussa avant de demander :
    — Rassure-moi, Ian, tu n’as pas couché avec Rachel Hunter ?
    Ian prit un air offusqué. Jamie le dévisageait attentivement, les sourcils en points d’interrogation. Ian baissa les yeux vers l’objet dans ses mains, le roulant entre ses paumes comme une boule de pâte.
    — Non, marmonna-t-il. Mais je le regrette.
    — Quoi  ?
    — Parce que, dans ce cas, elle serait bien obligée de m’épouser, non ? J’aurais dû y penser mais… non. Elle m’a demandé d’arrêter et je me suis arrêté.
    — Comme c’est galant de ta part ! dis-je dans un murmure. Et intelligent de la sienne.
    Il soupira.
    — Que dois-je faire, mon oncle ?
    — Tu ne pourrais pas devenir quaker toi-même ? suggérai-je.
    L’oncle et le neveu me regardèrent avec la même moue ironique. Puis, avec un petit sourire contrit, Ian répondit :
    — Je ne me connais pas très bien moi-même, ma tante, mais je ne crois pas être né pour être quaker.
    — Et tu ne pourrais pas… Non, c’est une idée idiote.
    L’idée de feindre de se convertir ne lui avait visiblement jamais traversé l’esprit. Je me rendis soudain compte que Ian était bien placé pour comprendre ce qu’il en coûterait à Rachel si son amour pour lui la coupait des siens. Je comprenais mieux qu’il hésite à lui faire payer un tel prix. Je me rappelai également que je partais du principe qu’elle l’aimait. Il était préférable que je parle d’abord à Rachel en tête à tête.
    Ian tripotait toujours son objet. En regardant plus attentivement, je constatai qu’il ressemblait à un petit bout de cuir noirci. Ce ne pouvait tout de même pas être…
    — Ian, ce n’est pas l’oreille de Neil Forbes, j’espère ?
    — Monsieur Fraser ?
    La voix derrière moi me fit bondir, les bras hérissés par la chair de poule. Ah non, pas lui ! Hélas si, c’était bien le soldat continental, celui qui avait craché dans ma soupe. Il contourna lentement le feu, ses yeux caves rivés sur Jamie.
    — Oui, c’est moi, répondit Jamie.
    Il posa sa tasse et lui indiqua une pierre.
    — Voulez-vous un peu de café, monsieur ? Ou ce qui passe pour tel ?
    L’homme fit non de la tête. Il examinait Jamie comme s’il envisageait d’acheter un cheval et évaluait son caractère.
    — Vous préférez peut-être une tasse de crachat ? lança Ian,

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