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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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dernière réponse de Burgoyne et doit attendre le résultat des ruminations de Granny. Il devra s’estimer heureux s’il ne se retrouve pas sur la paille avant de repartir. Je n’ai jamais vu quelqu’un avoir aussi peu de chance.
    Je ne l’écoutais plus, fascinée par la peau de bison.
    — Elle est magnifique, Jamie. Si grande !
    Elle mesurait bien deux mètres cinquante de long et était assez large pour que deux personnes dorment enroulées dedans, à condition qu’elles acceptent d’être blotties l’une contre l’autre. L’idée de me glisser dans ce cocon chaud et douillet après tant de nuits à grelotter sous des couvertures élimées…
    Jamie semblait penser à la même chose.
    — Elle est assez grande pour nous deux, dit-il.
    Il toucha mon sein, tout doucement.
    — Ah vraiment ?
    Il s’approcha encore et je sentis son odeur par-dessus le remugle de gibier du bison : des feuilles mortes, l’amertume des glands grillés, une pointe d’eau-de-vie sucrée, le tout se mêlant à toute la gamme des émanations mâles de sa peau.
    Je fermai les yeux et inhalai profondément.
    — Je pourrais te repérer dans une pièce noire parmi une douzaine d’hommes.
    — Ça ne m’étonne pas. Je ne me suis pas lavé depuis une semaine.
    Il posa ses mains sur mes épaules et baissa la tête jusqu’à ce que nos fronts se touchent.
    — J’ai envie de délacer le col de ta chemise, chuchota-t-il. Et de sucer tes mamelons jusqu’à ce que tu te recroquevilles comme une crevette avec tes genoux entre mes cuisses. Je te prendrai vite et fort puis je m’endormirai la tête posée sur tes seins nus. Vraiment.
    — Oh, répondis-je. Quelle bonne idée !
     
    Bien que je sois entièrement d’accord avec ce programme, il ne m’échappait pas qu’il avait besoin de se sustenter avant d’entreprendre une quelconque activité nécessitant un effort physique vigoureux. J’entendais son estomac gronder.
    En le voyant engloutir trois pommes en six bouchées, je plaisantai :
    — Jouer aux cartes, ça creuse, n’est-ce pas ?
    — Tu n’imagines pas à quel point. Tu n’aurais pas du pain ?
    — Non, mais il y a de la bière.
    Comme si ce mot l’avait invoqué, Ian surgit de l’obscurité.
    — De la bière ? demanda-t-il.
    En le flairant comme deux chiens, Jamie et moi répondîmes à l’unisson :
    — Du pain ?
    Un arôme de levure émanait de ses vêtements. Il sortit deux jolies miches de pain de ses poches.
    Je lui tendis une gourde remplie de bière.
    — Où tu les as eues, Ian ?
    — Hein ? demanda-t-il d’un air vague.
    — Tu te sens bien ?
    Je l’examinai attentivement. Il cligna des yeux puis un semblant d’intelligence réapparut momentanément sur son visage.
    — Ah, oui, ma tante, je vais très bien. Je vais juste… Ah… Merci pour la bière…
    Il me rendit la gourde vide, me sourit comme si j’étais une inconnue, puis s’éloigna à nouveau dans la nuit.
    Je me tournai vers Jamie et le vis cueillir des miettes de pain sur ses genoux du bout de l’index.
    — Tu as vu ça ?
    — Non. Quoi ?
    Il me passa l’autre miche.
    — Ton neveu a l’air complètement abruti. Gardes-en la moitié, tu en as plus besoin que moi.
    Il ne discuta pas.
    — Il ne saignait pas et ne titubait pas, n’est-ce pas, Sassenach  ? Il doit être amoureux, c’est tout.
    — Tu crois ? Effectivement, il en présente tous les symptômes, mais…
    Je grignotai la miche du bout des dents pour la faire durer plus longtemps. Elle était croustillante et fraîche, tout juste sortie des cendres.
    — Qui ça peut être ? demandai-je.
    — Va savoir. J’espère que ce n’est pas une des putains.
    Jamie soupira et se frotta le visage avant d’ajouter :
    — Même si ce serait sans doute préférable à la femme d’un autre.
    — Non, il ne…
    Je m’interrompis devant son expression narquoise.
    — Quoi, il n’a quand même pas… ?
    — Non, mais il s’en est fallu de peu. Et ce n’est pas grâce à la dame en question.
    — Quelle dame ?
    — La femme du colonel Miller.
    — Aïe !
    Abigail Miller était une jeune femme blonde et vive d’à peine vingt ans, moitié plus jeune que son mari, un homme corpulent qui manquait singulièrement d’humour.
    — Ils sont allés jusqu’où, au juste ?
    — Suffisamment loin. Elle l’a coincé contre un arbre et se frottait contre lui comme une chatte en chaleur. Cela dit, j’imagine que son mari la surveillera de plus près

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