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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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acerbe.
    Jamie le regarda d’un air surpris.
    — Seo mac na muice a thàinig na bu thràithe gad shiubhal , lui expliqua son neveu sans quitter le nouveau venu des yeux. Chan eil e ag iarraidh math dhut idir uncle . « C’est le porc qui te cherchait plus tôt dans la journée. Il ne te veut pas du bien, mon oncle. »
    Jamie lui répondit d’une voix détendue :
    — Tapadh leat Iain. Cha robh fios air a bhith agam . « Merci, Ian, je ne m’en serais jamais douté. »
    Puis il repassa à l’anglais :
    — Vous me cherchiez, monsieur ?
    — Oui, j’aimerais vous parler. En privé.
    Il adressa un regard dédaigneux à Ian. Quant à moi, je n’existais même pas.
    — C’est mon neveu, répondit Jamie, toujours courtois mais froid. Vous pouvez parler devant lui.
    — Vous changerez d’avis quand vous aurez entendu ce que j’ai à vous dire, monsieur Fraser. Une fois ces choses dites, elles ne peuvent plus être effacées. Va-t’en, gamin. Ou vous le regretterez tous les deux.
    Jamie et Ian s’étaient raidis. Puis, comme un seul homme, ils ramassèrent leurs pieds sous eux, les épaules rentrées, se préparant à bondir. Jamie dévisagea l’intrus un long moment avant de faire un signe à peine perceptible à Ian. Celui-ci se leva sans un mot et s’éloigna dans la nuit.
    L’homme attendit jusqu’à ce que les pas de Ian ne soient plus audibles et que le silence soit retombé autour de nous.Puis il s’assit lentement sur une pierre en face de Jamie, toujours avec la même expression horripilante, comme s’il le jaugeait. En tout cas, il m’horripilait, moi. Jamie, lui, reprit sa tasse et la but, imperturbable.
    — Si vous avez quelque chose à dire, monsieur, dites-le tout de suite. Il est tard et je suis sur le point d’aller me coucher.
    — Oui, j’imagine que vous avez hâte d’être au lit avec votre charmante petite dame, veinard !
    Jamie ne releva ni le commentaire ni le ton moqueur. Il attendait.
    — Le nom Willie Coulter vous dit quelque chose ? demanda soudain l’inconnu.
    — J’en connais plusieurs. La plupart sont en Ecosse.
    — Oui, c’était bien en Ecosse. La veille du grand massacre de Culloden. Ah oui, j’oubliais ! Vous étiez alors occupé à votre propre petit massacre, pas vrai ?
    Je fouillais ma mémoire à la recherche d’un Willie Coulter quand la mention de Culloden m’atteignit comme un coup de poing dans le ventre.
    La veille de la bataille, Jamie avait été contraint de tuer son oncle Dougal MacKenzie. Hormis moi, il y avait eu un seul autre témoin de la scène. Un homme du clan MacKenzie du nom de Willie Coulter. Je le pensais mort depuis longtemps, tué à Culloden ou durant les épreuves qui avaient suivi. J’étais convaincue que Jamie le croyait aussi.
    Notre visiteur se balançait avec un sourire sardonique.
    — J’ai été autrefois surveillant sur une plantation de canne à sucre, sur l’île de la Jamaïque. Nous avions une douzaine d’esclaves africains mais les nègres de bonne qualité sont de plus en plus chers. Un beau jour, le maître m’a donc envoyé au marché avec une bourse de pièces d’argent pour examiner un nouvel arrivage d’Européens en servitude temporaire, des criminels pour la plupart. Tous envoyés d’Ecosse.
    Parmi les deux douzaines d’ouvriers qu’il avait sélectionnés dans les rangs d’hommes squelettiques, déguenillés et pouilleux se trouvait Willie Coulter. Capturé après la bataille, jugé et condamné de manière expéditive, puis poussé dans la cale d’un navire en partance pour les Antilles pour ne jamais revoir l’Ecosse.
    Je vis Jamie contracter les mâchoires. La plupart de ses hommes à Ardsmuir avaient été pareillement déportés. Il n’avait échappé à leur sort que grâce à l’intérêt que John Grey lui avait porté et, même tant d’années après les faits, ses sentiments étaient encore partagés sur ce traitement de faveur. Il se contenta néanmoins de hocher la tête, l’air vaguement intéressé par le récit du visiteur. Celui-ci poursuivit :
    — Ils sont tous morts en moins de deux semaines. Les nègres aussi. Ces connards avaient contracté une fièvre quelconque à bord du bateau. Ça m’a coûté ma place. Mais, au moins, je suis reparti avec quelque chose de valeur. Les dernières paroles de Willie Coulter.
     
    Jamie n’avait pratiquement pas bougé depuis que M. X s’était assis mais je sentais la tension en lui. Il était bandé comme un arc.
    —

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