Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
Vom Netzwerk:
dans l’autre sens et marchait à présent d’un pas leste vers la forêt.
    Une voix retentit derrière moi.
    — Assassin !
    C’était ce maudit Martin, légèrement roussi aux entournures mais indemne.
    — Arrêtez-vous, Murray ! Arrêtez-vous, c’est un ordre !
    En entendant son nom, Ian se remit à courir, zigzaguant pour contourner un feu de camp. Quand il passa devant, je vis une ombre sur ses talons. Rollo était avec lui.
    Le colonel Martin était presque arrivé à ma hauteur et je constatai avec horreur qu’il tenait un pistolet.
    — Nnn…
    Avant d’avoir pu achever mon mot, je percutai de plein fouet une personne venant dans l’autre sens et nous roulâmes dans l’herbe.
    C’était Rachel Hunter, l’air ahurie. Elle se releva et courut vers Ian qui s’était figé en la voyant. Le colonel Martin arma son pistolet et le pointa vers lui. Rollo bondit, sa gueule se referma sur son bras.
    A partir de là, la pagaille ne fit qu’empirer. Plusieurs pistolets tirèrent en même temps et Rollo retomba sur le sol en se tortillant et en gémissant. Le colonel Martin jurait en tenant son poignet blessé. Jamie surgit, prit son élan et lui flanqua un coup de poing dans le ventre qui l’envoya valdinguer. Ian se précipitait déjà vers Rollo. Jamie attrapa le chien par les pattes arrière et, à eux deux, ils le soulevèrent avant de s’enfoncer au pas de course dans les ténèbres, Rachel et moi sur leurs talons.
    Nous parvînmes enfin dans la forêt, pantelants, et je me laissai tomber à genoux auprès du chien, palpant frénétiquement son corps à la recherche de blessures.
    — Il n’est pas mort, haletai-je. Son épaule… est cassée.
    — Oh non ! gémit Ian.
    Je le vis lancer un regard vers le camp, guettant nos poursuivants.
    — Seigneur !
    Il avait des sanglots dans la voix. Il sortit son grand couteau de sous sa ceinture.
    — Qu’est-ce que tu fais ? m’exclamai-je. On peut le soigner !
    — Ils vont le tuer, rétorqua-t-il. Si je ne suis pas là pour les en empêcher, ils le tueront. Je préfère le faire moi-même.
    — Je… commença Jamie.
    Rachel Hunter le devança. Elle s’agenouilla près du chien et passa ses bras autour de son cou.
    — Je veillerai sur lui pour toi, dit-elle hors d’haleine mais déterminée. Pars, vite !
    Il lui jeta un dernier regard désespéré, puis à Rollo. L’instant suivant, il avait disparu.

28
    L’accord de reddition
    Lorsque le message du général Gates arriva le lendemain matin, Jamie se doutait déjà de ce dont il s’agissait. Ian était hors de danger. Il se cachait soit dans la forêt soit dans un camp indien. Dans un cas comme dans l’autre, personne ne le trouverait à moins qu’il ne l’ait décidé.
    Il avait vu juste. Ils avaient vraiment voulu abattre Rollo, le colonel Martin en particulier. Jamie avait dû recourir à des trésors de persuasion, quant à la jeune quaker elle s’était couchée sur le corps velu du chien en déclarant qu’ils devraient la tuer d’abord.
    Martin avait été pris de court mais la majorité était plutôt d’avis de traîner la jeune femme à l’écart et d’en finir avec la bête une fois pour toutes. Jamie se préparait à intervenir quand le frère de Rachel avait surgi hors de la nuit tel un ange justicier. Il s’était planté devant sa sœur et avait harangué la foule, les traitant de couards, de lâches, de monstres dépourvus d’humanité prêts à se venger sur un animal innocent, sans parler de l’injustice immonde de pousser un jeune homme à l’exil et à la perdition (oui, il avait bien dit « perdition », Jamie en souriait encore) du fait de leur suspicion et de leur propre iniquité. Ne pouvaient-ils puiser au fond de leurs entrailles une parcelle de cette compassion divine qui était le cadeau de Dieu fait à chaque être humain… ?
    Jamie arriva devant le quartier général de Gates et mit un terme à ses réjouissantes réminiscences. Il se redressa etadopta une mine sombre plus conforme à l’épreuve qui l’attendait.
    Gates semblait lui-même avoir connu une nuit difficile ; ce qui pouvait se comprendre. En temps normal, son visage rond et mou semblait dépourvu d’os mais, à présent, il était totalement affaissé. Derrière ses lunettes rondes, ses petits yeux de fouine étaient injectés de sang. Il regarda Jamie d’un air las, lui indiqua un siège puis poussa vers lui un verre et une carafe.
    — Servez-vous, colonel.
    Jamie était

Weitere Kostenlose Bücher