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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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avoir bu une demi-bouteille de vin, aussi bon soit-il !
    — Non, ce n’est pas ce que je voulais dire. Il y a un terme pour ça… la signature thermique, non ?
    Elle ferma un œil, réfléchit.
    — Ça se peut. Pourquoi ?
    — Tu en as une.
    Elle baissa les yeux et se contempla.
    — Non, j’en ai deux. Oui, assurément deux.
    Il n’était pas vraiment ivre, pas plus qu’elle, mais ils passaient un moment délicieux.
    — Une signature thermique, répéta-t-il.
    Il tendit le bras et lui prit la main. Elle était nettement plus chaude que la sienne ; il aurait juré pouvoir sentir battre son cœur au bout de ses doigts, lentement.
    — Je pourrais te repérer au milieu d’une foule les yeux bandés. Tu rayonnes dans le noir.
    Elle posa son verre et vint s’agenouiller entre ses genoux, leurs corps ne se touchant pas tout à fait. Elle rayonnait bel et bien. En fermant les yeux, il devinait ses formes sous son chemisier blanc.
    Il vida le fond de son verre d’un trait.
    — Excellent vin ! Où tu l’as acheté ?
    — C’est un cadeau de Rob, pour te remercier de l’avoir laissé copier les chansons.
    — Il est sympa, ce type, dit-il avec conviction.
    Brianna saisit la bouteille et la vida dans le verre de Roger. Puis elle s’assit sur ses talons et le fixa avec des yeux de chouette.
    — Hé, tu me dois quelque chose.
    — Absolument, répondit-il avec un sérieux tel qu’elle pouffa de rire.
    — L’autre jour, tu m’as dit que si je rapportais mon casque à la maison tu m’expliquerais pourquoi tu soufflais dans une bouteille de champagne.
    — Ah.
    Il hésita un instant… Il y avait un risque réel qu’elle lui fracasse la bouteille sur le crâne s’il le lui disait mais, d’un autre côté, un marché est un marché. En outre, la voir nue uniquement coiffée de son casque de chantier, irradiant dans toutes les directions, valait bien la peine de jeter sa prudence aux orties.
    — J’essayais de reproduire le ton exact des sons que tu émets quand on fait l’amour et que tu es sur le point de… euh… C’est quelque chose entre un grondement et un râle très profond.
    Elle écarquilla les yeux et entrouvrit la bouche. Le bout de sa langue était rouge sombre.
    — Je crois que c’est un fa dièse, ajouta-t-il précipitamment.
    — Tu plaisantes ?
    — Pas du tout.
    Il pressa le bord de son verre contre les lèvres de Brianna et l’inclina doucement. Elle ferma les yeux et but. Il lissa ses cheveux derrière son oreille, ses doigts glissant lentement le long de son cou. Il observa les mouvements de déglutition de sa gorge, suivit la ligne de sa clavicule du bout de l’index.
    — Tu te réchauffes, chuchota-t-elle sans rouvrir les yeux. C’est le second principe de la thermodynamique.
    — C’est-à-dire ?
    — Un système isolé atteint l’équilibre lorsque son entropie devient maximale.
    — Tu m’en diras tant.
    — Parfaitement. C’est pourquoi quand deux corps sont en contact, le plus chaud cède de sa chaleur au plus froid jusqu’à ce qu’ils aient la même température.
    — Je me disais bien qu’il y avait une raison.
    Tous les bruits à l’étage avaient cessé. Sa voix lui parut forte même s’il murmurait.
    Elle rouvrit subitement les yeux à quelques centimètres des siens. Son souffle parfumé au cassis était aussi chaud que sa peau. La bouteille tomba sur la moquette du petit salon avec un bruit étouffé.
    — Tu veux essayer d’atteindre un mi bémol ?

7
    Henry
    14 juin 1777
    Il avait interdit à Dottie de l’accompagner, ne sachant pas trop ce qui l’attendait. En fait, ce fut une surprise. L’adresse qu’on lui avait indiquée se trouvait dans une rue modeste de Germantown mais la maison était coquette et bien entretenue.
    Il frappa à la porte et fut accueilli par une jeune Africaine au visage charmant portant une jolie robe imprimée. Elle ouvrit de grands yeux à sa vue. Il avait jugé préférable de ne pas se présenter en uniforme, même si l’on apercevait des Britanniques en tenue militaire ici et là – des prisonniers en liberté conditionnelle, peut-être, ou des soldats chargés des communiqués officiels. Il avait donc mis un costume vert bouteille, avec son meilleur gilet en soie dorée brodée de superbes papillons. Il sourit et elle lui sourit en retour.
    — Je peux vous aider, monsieur ?
    — Votre maître est-il chez lui ?
    Elle se mit à rire doucement.
    — Dieu vous garde, monsieur. Je n’ai pas de maître, cette

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