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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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ou d’un lieu de culte, ils aimaient être perchés.
    — Les anciens ? Lesquels ?
    Callahan perçut la pointe d’inquiétude dans sa voix et se mit à rire.
    — Je l’ignore. Les Pictes, peut-être… Tout ce que nous savons d’eux, nous le tenons de quelques pièces de maçonnerie écroulées ici et là. Ce pourrait être des peuples plus anciens encore. On trouve parfois des fragments d’objets façonnés par la main de l’homme sans pouvoir les attribuer à aucune culture connue. Prenez les mégalithes, par exemple, personne ne sait qui a dressé ces pierres ni pourquoi.
    — Pouvez-vous me dire à quel type s’apparentait ce site ? Militaire ou religieux ?
    — Pas d’après ce qui reste en surface. Peut-être qu’en fouillant le sol… Mais, pour être honnête, je n’en vois pas l’utilité.Il existe des centaines de sites comme celui-ci perchés sur des collines dans toutes les îles Britanniques ainsi qu’en Bretagne. Bon nombre celtiques, certains de l’âge de fer, d’autres beaucoup plus anciens.
    Il saisit la tête de statue et la caressa affectueusement.
    — Cette dame est beaucoup plus récente ; peut-être du XIII e , XIV e  siècle. Elle pourrait être la sainte patronne de la famille, transmise au fil des générations.
    Il déposa un petit baiser sur le crâne de pierre puis la tendit à Roger.
    — Tout ce que je peux vous dire pour avoir vu de nombreux lieux comme celui-ci, c’est que si la structure moderne est une chapelle, elle a probablement été érigée sur un autre lieu de culte. Il n’y a là rien de scientifique, juste le fond de ma pensée. Les gens des Highlands ont des idées fixes. Ils peuvent construire une nouvelle grange tous les deux ou trois cents ans mais choisissent presque toujours de la bâtir exactement là où se trouvait l’ancienne.
    Roger se mit à rire.
    — C’est vrai. Notre grange est d’époque, construite en même temps que la maison au début du XVIII e  siècle. Mais quand j’ai déplacé les dalles pour installer un nouveau tuyau d’écoulement j’ai trouvé les vestiges d’une ferme antérieure.
    — Au début du XVIII e  ? Dans ce cas, vous n’aurez pas besoin de refaire la toiture avant un autre siècle.
    Il était presque dix-huit heures mais il faisait toujours plein jour. La brume s’était évaporée comme par magie, cédant la place à un soleil pâle. Roger traça du pouce une petite croix sur le front de la statue puis la plaça délicatement dans la niche qui paraissait avoir été creusée pour elle. Ils avaient terminé mais ni l’un ni l’autre ne semblait prêt à rentrer, chacun trouvant la compagnie de l’autre réconfortante, partageant l’enchantement de ce lieu haut perché.
    Plus bas, il aperçut la camionnette de Rob Cameron garée devant la porte. Rob était assis sur le perron à l’arrière de la maison, les enfants regroupés autour de lui, apparemment absorbés par la lecture du livre que tenait l’adulte. Que fabriquait-il donc ?
    Callahan, qui était en train de regarder vers le nord, se retourna brusquement.
    — Je rêve ou j’entends chanter ?
    Au même moment, Roger l’entendit à son tour. Une voix masculine douce et grave, à peine audible, mais cela lui suffit pour reconnaître l’air de Crimond .
    Il sentit la jalousie se resserrer comme un étau sur sa gorge, lui coupant le souffle.
    La jalousie est cruelle comme le sépulcre ; leurs ardeurs sont des ardeurs de feu.
    Il ferma les yeux un instant et inspira profondément. Puis, avec un léger effort, puisa la première partie de la citation dans sa mémoire : L’amour est fort comme la mort .
    Il sentit la sensation d’étouffement se dissiper et sa raison revenir. Naturellement, Rob Cameron savait chanter. Il appartenait à un chœur masculin. Il était logique qu’après avoir vu les arrangements musicaux rudimentaires de vieux chants que Roger avait recopiés, il ait voulu les chanter. Les enfants étaient attirés par la musique ; surtout les siens.
    — Vous connaissez Rob depuis longtemps ? demanda-t-il.
    — Rob ? Ça doit faire une quinzaine d’années… non, disons plutôt une vingtaine. Il était bénévole sur des fouilles que j’organisais sur Shapinsay, une des Orcades. Ce n’était encore qu’un adolescent.
    Il lui lança un coup d’œil malicieux avant de demander :
    — Pourquoi ?
    — Il travaille avec ma femme à la centrale hydroélectrique. Je le connais à peine. On s’est rencontrés

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