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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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redescendirent préparer le déjeuner, laissant Roger et Mike à leur trou.
    Au bout d’un moment, Callahan déclara à Roger :
    — Je peux me passer de vous si vous avez autre chose à faire.
    Il y avait toujours autre chose à faire sur une ferme, même petite, mais Roger secoua la tête.
    — Ça m’intéresse. A moins que je ne vous dérange ?
    — Pas du tout. Dans ce cas, venez donc m’aider à soulever cette pierre.
    Callahan travaillait tout en sifflotant, marmonnant de temps à autre. Il ne faisait aucun commentaire sur ce qu’il observait, appelant parfois Roger pour l’aider à déblayer un coin ou à soulever une pierre tandis qu’il regardait dessous à l’aide d’une torche. Le reste du temps, Roger était assis sur le mur, écoutant le vent.
    Le sommet de la colline était habité par cette paix singulière des endroits sauvages, une paix où flottait en permanence la sensation de mouvements furtifs. Cela le surprit. D’ordinaire, on n’avait cette impression que dans des lieux où l’homme n’avait jamais vécu ; or, à en juger par la profondeur de la tranchée creusée par Callahan et à ses petits sifflements et exclamations, cette colline avait connu une activité humaine intense.
    Brianna leur apporta des sandwichs et de la limonade puis s’assit sur le mur à ses côtés. Comme la camionnette bleue n’était plus dans la cour, Roger lui demanda :
    — Rob est rentré chez lui ?
    — Il est allé faire quelques courses. Il a dit que Mike semblait en avoir encore pour un bon bout de temps.
    Elle lança un regard vers Callahan dont on n’apercevait que les fesses pointant hors d’un buisson sous lequel il creusait.
    — C’est fort probable, dit Roger en souriant.
    Il se pencha vers elle et l’embrassa. Elle émit un petit bruit de contentement puis s’écarta, gardant sa main dans la sienne.
    — Rob m’a parlé des vieilles chansons que tu as recopiées pour Sandy MacLeod. Tu lui as dit qu’il pouvait les voir ?
    — Ah oui, j’avais oublié. Si je ne suis pas redescendu à son retour, tu n’as qu’à les lui montrer. Les originaux sont dans le dernier tiroir de mon classeur, dans un dossier intitulé Cèolas .
    Elle acquiesça avant de reprendre le sentier caillouteux d’un pas aussi sûr que celui d’une biche ; sa queue de cheval qui se balançait dans son dos en avait d’ailleurs la couleur.
    A mesure que s’écoulait l’après-midi, Roger sombra dans une sorte de transe, ses pensées errant paresseusement, se déplaçant lentement chaque fois que Callahan l’appelait à l’aide, n’échangeant avec lui que l’indispensable. L’archéologue semblait lui aussi ailleurs. La brume matinale s’était épaissie et les ombres fraîches entre les pierres s’étaient effacées avec la lumière. L’air était chargé d’une humidité qui se condensait sur sa peau. Il avait presque l’impression que les pierres allaient se lever autour de lui, reprenant leur place initiale.
    Il y avait des allées et venues autour de la maison en contrebas : des claquements de portes ; Brianna suspendant lelinge ; les enfants et des amis venus de la ferme voisine passer la nuit se poursuivant avec bruit dans la cour et les dépendances. Leurs cris perçants s’élevaient dans l’air. Le camion de Farm and Household, sans doute venu livrer la pompe du séparateur de lait, se gara devant la maison. Brianna guida le chauffeur vers la grange, ce dernier ne pouvant voir où il allait tant le carton dans ses bras était grand.
    Vers cinq heures, une forte brise se leva et la brume commença à se dissiper. Comme s’il s’agissait d’un signal, l’archéologue se redressa, se tint un moment immobile en observant quelque chose, puis hocha la tête.
    Il s’extirpa de sa fosse et s’étira en gémissant.
    — Ce pourrait être un site ancien, déclara-t-il, mais la structure ne l’est pas. Elle a probablement été construite il y a deux siècles, bien qu’on ait utilisé des pierres beaucoup plus vieilles, peut-être provenant d’un édifice antérieur.
    Il sourit à Roger.
    — On est économe dans les Highlands. La semaine dernière, j’ai vu une grange dont les fondations avaient été bâties avec des pierres de l’époque des Pictes et le sol avec des briques récupérées dans des toilettes publiques à Dornoch.
    Il se tourna vers l’est et mit sa main en visière.
    — Les anciens choisissaient toujours des sites en hauteur. Qu’il s’agisse d’un fort

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