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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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vous les chercher moi-même… si vous y tenez absolument !
    — Comment si j’y tiens ? Mais bien sûr ! Un déshabillé si ravissant ! Satin nacré et dentelles de Malines. Faites dire à Brownie qu’elle me les apporte.
    — Moi je n’y tiens pas ! fit Ricci avec âme. Satin, dentelles, si beaux qu’ils soient ne sont que barrières insupportables pour l’époux passionné que je suis. Jamais vous ne serez plus belle que nue… et c’est nue que je vous veux !
    De son coin, Aldo admira en connaisseur la rougeur qui envahit le visage de la jeune femme. Si elle n’était pas fondamentalement bégueule, c’était une artiste exceptionnelle ! Elle riposta, l’air courroucé :
    — Il n’est pas d’usage en Angleterre de jeter des termes aussi vulgaires au visage d’une jeune mariée. Vous pourriez au moins faire preuve d’un semblant de délicatesse et ne pas effaroucher ma pudeur ! Je veux Brownie !
    Le soupir de Ricci aurait pu faire tomber le ciel de lit :
    — Bon ! Je vais vous dire : j’ai envoyé votre Brownie sur le Médicis où elle est en train de ranger vos affaires afin que demain, quand nous appareillerons, tout soit en ordre. Voyez si j’ai péché c’est par excès de prévenance. Allons, ma douce, ma colombe cessez de vous rebeller. Le temps de nous aimer est venu. Ne résistez plus à l’attirance que nous éprouvons l’un envers l’autre. Moi surtout, évidemment puisque je suis votre aîné… et que vous êtes belle à damner un saint. Laissez-moi vous déshabiller ?
    — Et je devrais sans doute vous rendre le même service… ou prétendez-vous faire l’amour en habit ? fit Hilary glaciale. Je me demande où vous avez été élevé ? Un gentleman a recours aux services d’un valet…
    En jouant ainsi la pudibonderie offensée, Hilary était impayable et en des circonstances moins dramatiques, Aldo se serait amusé franchement mais la menace qui planait lui ôtait l’envie de rire. D’ailleurs, Ricci commençait visiblement à perdre patience comme en témoignait la dangereuse lueur de son regard. Il devait se sentir ridicule aux yeux de l’observateur attentif qu’il s’était lui-même donné. Il lâcha les vannes de sa colère, jeta bas son habit, arracha sa cravate et le plastron glacé de sa chemise, faisant sauter les boutons de diamants :
    — En voilà assez ! cracha-t-il. Je te plais mieux comme ça, espèce de garce ? Alors à ton tour ! Il est temps pour toi d’apprendre qui est le maître ici… Mais d’abord enlève tes bijoux !
    La main pâle d’Hilary remonta à sa gorge, se posant sur la croix scintillante :
    — Ma foi non ! Je les garde. Ils me vont trop bien ! Je crois même que je ne vous les rendrai jamais…
    — Ah tu le crois ?
    Chargeant comme un taureau furieux, Ricci se rua sur elle mais à nouveau elle esquiva, cherchant quelque chose dans l’une de ses volumineuses manches et quand elle se retrouva en face de son époux, elle tenait en main un revolver chargé dont elle ôta calmement le cran de sûreté.
    — Mais oui je crois, fit-elle avec un sourire moqueur. Et n’imaginez surtout pas que j’hésiterais à tirer sur vous. Je suis très habile à ce jeu. Bien plus qu’à celui que vous prétendez m’imposer. Je ne suis pas la dinde que vous pensez, signor Ricci, et vous voyez je me suis préparée ainsi qu’il convenait à une nuit de noces avec un truand !
    La voix lente, sèchement ironique passait visiblement sur les nerfs de Ricci tel un poinçon sur de l’ardoise. D’où il était Aldo pouvait voir sa figure se gonfler de fureur mais il lui restait encore assez d’empire sur soi pour se reprendre en main.
    — Tire si ça t’amuse ! Tu ne me survivrais que de quelques secondes ! Qu’est-ce que tu t’imagines faire avec ton joujou dans cette maison pleine d’hommes armés ?
    — Pleine d’hommes armés ? Si j’étais vous j’en serais moins persuadé. J’ai les miens aussi et vous avez fait preuve d’une grande naïveté quand vous avez fait embaucher vos extra. Ils sont tous à moi.
    — Tu bluffes ! C’est impossible !
    — Ah vraiment ?
    Sans le quitter des yeux, elle recula vers la porte qu’elle ouvrit de sa main libre :
    — Entrez, vous autres !
    Mais personne n’entra. En revanche des coups de feu éclatèrent dans divers endroits avec parfois des cris étouffés. Hilary blêmit cependant que Ricci se mettait à rire :
    — Ta petite entreprise ne semble

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