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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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temps en vains commentaires. Tirant d’une gaine accrochée à sa ceinture avec une petite trousse à outils, un couteau il trancha le bâillon avec précautions puis, plus fermement, trancha les cordes qui immobilisaient son ami :
    — Il y a longtemps que tu es là ? demanda-t-il en frictionnant énergiquement les membres ankylosés d’Aldo.
    — Depuis midi environ… Tu permets ?
    Titubant légèrement il fondit sur la bouteille d’eau-de-vie et, à la régalade, en avala une longue goulée. Qui le brûla. Il aurait de beaucoup préféré de l’eau mais l’effet fut explosif : il se sentit ragaillardi et retrouva son sourire :
    — Ah ! que c’est bon !… Comment as-tu fait pour arriver jusqu’ici ?
    — Avec l’aide de Pauline, expliqua Adalbert en examinant le corps de Crespo. Je l’ai accompagnée au dîner de noces. Nous sommes venus dans sa voiture que je conduisais mais son chauffeur, en habit, était caché dans le spider. Moi sous le mien, d’habit, j’étais habillé comme tu vois à l’exception de la ceinture et j’avais pris soin de garer la Packard dans le coin le plus sombre que j’ai pu trouver. Après le feu d’artifice, j’ai retiré ma défroque de soirée, délivré le chauffeur qui a pris ma place et je me suis fondu dans l’obscurité qui règne sur les côtés de ce machin. Par chance j’avais repéré cette fenêtre ouverte, le reste a été assez facile ! Je ne suis pas encore trop rouillé ! fit-il soudain épanoui. Mais que s’est-il passé ?
    Aldo expliqua le plus brièvement qu’il le put achevant son récit et désignant la feuille dorée qui actionnait le mécanisme du lit :
    — Je l’ai vu descendre comme un ascenseur dans les souterrains et je commence à comprendre pourquoi Ricci ne laisse pas visiter la pièce qui est sous cette chambre…
    — Moi je l’ai visitée, ce soir même. Elle était ouverte comme tous les salons et à l’exception du fait qu’elle n’est pas très meublée : quelques fauteuils cabriolets sur un tapis d’Orient un peu passé, deux crédences fleuries sous un plafond moins tarabiscoté que les autres et plutôt sombre, elle n’attire pas vraiment l’attention. Jadis, quand la Police est venue elle n’a dû y voir que du feu.
    — Comment est-ce que ça peut fonctionner alors ?
    Après un instant de réflexion, Adalbert déclara :
    — La solution doit être souterraine. Probablement un vérin a été installé dont la plaque du dessus est cachée par le tapis. Quand on le met en marche il monte, rejoint le plafond sur lequel est posé le lit qu’un déclic libère…
    — J’en ai entendu un.
    — Tu vois ? Il n’y a plus qu’à descendre le tout qui remonte ensuite aussi facilement et le décor est remis en place. Une machinerie de théâtre qui a dû coûter une fortune mais ce salopard n’en est pas à une broutille près. Cela dit on ne devrait pas s’attarder. Tu te sens le courage de reprendre le chemin par où je suis venu ?
    Le Palazzo résonnait comme un tambour, de galopades et aussi de coups de feu : Ricci et ses fidèles devaient faire le ménage à leur façon avant de prendre le large. Aldo s’approcha du lit. Son pied alors rencontra le revolver qui avait échappé à Hilary. Il le ramassa : une seule balle avait été tirée : il en restait cinq dans le barillet… Sans répondre à la question d’Adalbert il demanda :
    — Tu as une autre arme que ce couteau ?
    Adalbert exhiba un colt dernier cri en disant que John-Augustus le lui avait donné puis ajouta :
    — Avec ce bibelot on devrait pouvoir se frayer un chemin et peut-être même débarrasser la planète de Ricci !… Pourquoi regardes-tu ce lit ?… Tu n’aurais pas dans l’idée…
    — Si ! En fait d’idée, je ne supporte pas celle d’abandonner cette malheureuse en dépit de ce qu’elle a fait…
    — Tu n’es pas dingue ? Tu m’as dit que la baraque allait sauter.
    — … juste avant l’aube ! Ce qui représente trois bonnes heures de supplice pour elle. Fais ce que tu veux, moi j’y vais !
    Il appuya sur la sculpture dorée et grimpa sur le lit qui commençait à s’enfoncer. D’un saut Adalbert le rejoignit :
    — Ce que je veux, c’est te sortir de ce « merdier » vivant, mâchonna-t-il entre ses dents. Alors où tu vas, je vais… Au fond tu n’as pas tort. J’ai d’Hilary quelques souvenirs… émus ! Et je…
    Il n’acheva pas sa phrase. Aldo lui faisait signe de se

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